Les extraordinaires jardins du prince de Guise

Les jardins du prince de Guise, que l'on savait fabuleux, avaient disparu. Bonne nouvelle ! Petit à petit on en remet au jour les fondations. A Arcueil, la semaine dernière, les vestiges d’un jardin du XVIIIe siècle découverts lors d’un chantier de construction d’une résidence étudiante. Il s’agit, a priori, du Bosquet des Sources.


LP/A.-L. A.

La courbe d’un bassin, un fond couvert de dalles, des traces de bassins plus petits en volutes avec des canaux… Il y a quelque chose d’émouvant dans ces vestiges qui s’offrent à nos yeux. Il y a quelques jours, une découverte archéologique exceptionnelle a été faite à l’occasion d’un chantier de construction d’une résidence étudiante, à l’angle de l’avenue de la Convention et de la rue Clément-Ader à Arcueil.

« C’est l’un des bassins des jardins des châteaux d’Arcueil. Il est dans un état de conservation impressionnant compte tenu du nombre d’années qu’il a passé sous l’ancien bâtiment. D’un point de vue archéologique, il est quasiment complet, ce qui est exceptionnel. C’est une belle découverte car ces jardins ont disparu », explique Bernard Poirier. Le responsable du service archéologique du Département, alerté par Gérard Vergison-Rozier, conservateur du patrimoine de la ville d’Arcueil, s’est rendu sur place. Ces jardins, commandés par le Prince de Guise, ont fait l’objet d’une exposition au Louvre en 2016.

Le Bosquet des Sources, dessiné par le peintre Jean-Baptiste Oudry, rappelle un aménagement voulu par Louis XIV au Trianon.


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Il s’agit, a priori, du Bosquet des Sources tel qu’il était en 1700-1720. Il faut alors imaginer ces bassins avec un système complexe de connexions, des canaux, des jeux d’eau avec un jaillissement, mais aussi une statue de Bacchus. Tout ceci est abandonné dès 1755. Le château neuf, situé près de l’aqueduc, est démoli et ses gravats servent à recouvrir le bassin qui sera remplacé par un autre de style plus classique en demi-lune.

Le responsable départemental évoque une découverte « inattendue », le permis ayant été accordé sans prescription archéologique selon plusieurs sources. Des éléments avaient en fait déjà été découverts dans les années 80 par Gérard Vergison-Rozier, alors étudiant, à l’occasion de la construction de l’immeuble de Matra communication, démoli et remplacé par le projet de résidence. Pour résumer, on savait qu’il y avait quelque chose, mais on en ignorait l’importance.

Le chantier n’a pas été complètement stoppé, mais un arrêté d’enquête scientifique, pris il y a environ quinze jours, a permis de préserver un périmètre pour l’étude. Des relevés précis ont été effectués ainsi que des plans. Des photos ont été réalisées et le mobilier, comme des fragments de coquillages ornant vraisemblablement des cascatelles, de petites cascades, ainsi que des morceaux de vase, a été prélevé. Le travail va se poursuivre toute la semaine. Tout devrait ensuite être démoli. « L’objectif n’est pas de préserver en laissant à l’air, mais de préserver en documentant, en comprenant comment le bassin était construit, et ainsi le sortir de l’oubli », conclut Bernard Poirier.
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Nous attendons en bouillant d'impatience la suite de la remise au jour de ces jardins de rêve.