Nombre de messages : 40589 Date d'inscription : 23/05/2007
Sujet: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Dim 13 Mai - 18:54
Un pur moment d'enchantement...
_________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Lun 14 Mai - 18:08
Top biche, quand même.
_________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
pepe12547
Nombre de messages : 2108 Localisation : La monarchie des Habsbourg Date d'inscription : 01/03/2018
Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Lun 14 Mai - 20:43
globule a écrit:
Top biche, quand même.
Oui
certified
Nombre de messages : 21 Date d'inscription : 21/05/2017
Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Mer 30 Mai - 9:29
Super !
_________________ Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.
decadenzia
Nombre de messages : 347 Date d'inscription : 30/11/2015
Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Mer 30 Mai - 9:35
oui !!!!!
_________________ .....she keeps Moët et Chandon in her pretty cabinet.....
Hercule Poirot
Nombre de messages : 262 Date d'inscription : 29/12/2017
Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Lun 7 Oct - 13:34
Marie-Antoinette aimait-elle les glaces ? Il me semble avoir lu l'information que des glaces étaient servies à Trianon. J'ai lu ce matin dans un article que déjà au XVIIIe on pouvait servir la glace dans un cornet. Est-ce vrai ?
_________________ Mais c'est tout le contraire d'un jeu.
gregor samsa
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 09/01/2019
Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Lun 7 Oct - 13:45
Hercule Poirot a écrit:
Marie-Antoinette aimait-elle les glaces ? Il me semble avoir lu l'information que des glaces étaient servies à Trianon. J'ai lu ce matin dans un article que déjà au XVIIIe on pouvait servir la glace dans un cornet. Est-ce vrai ?
La glace existe depuis la nuit des temps. Petite anthologie de ce mets délicieux :
De la neige comme première sorbetière ?
La première sorbetière a aujourd’hui plus de 2000 ans ! En Chine, on préparait des sorbets en mettant des jus de fruits ou du vin dans des tonneaux sur lesquels on faisait couler un mélange de neige et de salpêtre (qui abaisse le point de congélation de l’eau). A la même époque, dans le monde arabe, on fabriquait, de la même façon, des chorbets (ou sharbet), boissons aux fruits glacées : c’est de là que vient le mot sorbet. La neige des montagnes, compressée dans des sacs, était transportée à dos de chameau et stockée dans des maisons construites pour cela. Dans l’Antiquité, à la cour d’Alexandre le Grand, on préparait des boissons glacées en mélangeant des fruits écrasés avec du miel et de la neige.
Cette technique se perpétua chez les Grecs au cours des siècles suivants. Elle fut ensuite reprise par les Romains qui n’hésitèrent pas à faire transporter, depuis les Alpes ou l’Etna jusqu’à Rome, des tonnes de neige tassée et des blocs de glace protégés par de la paille et des fourrures. A l’arrivée, neige et glace étaient enfouies dans des puits pour être conservées. Néron, empereur romain, régalait aussi ses invités de fruits écrasés avec du miel et de la neige, pratiques que Sénèque trouvait fort coûteuses. Combien de temps ces sorbets et fruits glacés ont-ils été consommés ? Les historiens restent muets sur le sujet. Il semble que ces préparations glacées aient perduré en Orient mais pas en Occident. Au XIIIème siècle, le marchand vénitien Marco Polo (1254 - 1324) aurait pour sa part rapporté en Italie le principe de la sorbetière chinoise. Et c'est ainsi que les Italiens auraient, à leur tour, fabriqué des sorbets... avant la crème glacée !
Vous voyez, cher Mr Poirot, nos lointains ancêtres avaient bon goût. Bien entendu, l'innovation en la matière vint d'Italie, patrie des gelati.
Des sorbets à la crème glacée italienne
On ignore en revanche le nom du pâtissier qui, au XVème siècle, en Italie, eut un jour l’idée de rajouter de la crème, transformant ainsi les sorbets en crèmes glacées. Ce qui justifie pleinement la primauté des Italiens en matière de gelati ! La gourmande Catherine de Médicis, qui s’en délectait quant à elle à Florence depuis son enfance, les fait mettre à sa table française après ses noces avec le roi Henri II de France, en 1533. Les familles royales européennes s’en entichent mais il faudra attendre le XVIIIème siècle pour que les crèmes glacées gagnent réellement du terrain. En effet, il faut de la glace vive - dépourvue de neige - venue de loin, pour les conserver et les stocks étaient rares et chers. La première glacière n’est créée à Paris qu’au XVIIème siècle : on y stocke la glace des étangs de la Bièvre, gelés pendant l’hiver. On en trouve aussi dans les châteaux comme Versailles ou Chantilly. Ce qui n'empêche en rien le développement de recettes de crèmes glacées. On doit la première trace écrite à Menon, dans sa Science du Maître d’hôtel confiseur (1750). Joseph Gilliers, le pâtissier du Roi Stanislas Leczinski (beau-père de Louis XV, gourmand et pour qui fut créé le Baba au rhum) publie aussi dans Le Cannaméliste Français (1751) plusieurs recettes de « neige », dont une d’artichaut (fonds blanchis, pistaches, orange confite, crème et sucre).
Nous en arrivons chez nous, où les glaces firent fureur.
Tasse à sorbet du XVIIIème
La folie des glaces au siècle des Lumières
Ces soufflés glacés au pain d'épice sont directement inspirés du célébrissime soufflé glacé Rothschild. En 1689, le sicilien Francesco Procopio del Coltelli ouvre à Paris le premier café, Le Procope. Il y sert non seulement du café mais aussi plus de cent sorbets et glaces différents. Toute la bonne société parisienne s’y précipite, y compris les « dames de qualité », ce qui ne se faisait pas jusqu’alors. Et si elles n’osent quitter leur carrosse, un valet leur en apporte. En 1720, il invente les mousses glacées en ajoutant de la crème fouettée dans ses glaces : ces « glaces à la Chantilly » deviennent tout de suite à la mode. Au XVIIIème siècle, les glaciers se multiplient à Paris et la consommation s’étale désormais tout au long de l’année. Les glaces se servent dans des tasses ou en briques, moulées dans des fruits, des coquetiers, des verres.
Les « fromages glacés » apparaissent : en plus d'y avoir ajouté des jaunes d’œufs et supprimé la crème, ces derniers sont parfumés d’épices, de fruits, de chocolat, de café, de liqueurs. Et comme le souligna à l'époque Pierre Jean-Baptiste Legrand d’Aussy, auteur de Histoire de la vie privée des Français (1782), « on trouva l’art de faire des fromages avec toutes les matières quelleconques qui s’employaient pour les glaces ; et alors la distinction cessa ». On s’en fait livrer car les glaces de toutes sortes font désormais partie des desserts, différentes pour chaque type de repas ou de réception. Vers 1798, l’italien Tortoni crée un café à Paris très couru de tout le monde politique et intellectuel friand de ses biscuits et bombes glacés. Les recettes d’entremets glacés ne cessent de se multiplier partout. Des cuisines de Carême sortent ensuite les premiers parfaits glacés et, vers 1820, le célébrissime soufflé glacé Rothschild. On invente aussi toutes sortes de moules : les plus branchés sont ceux en forme d’asperge avec une glace à la pistache, d’écrevisse (glace à la fraise) etc. La Révolution française ne tuera pas les glaces. Au contraire, elle les démocratise. Glacier devient alors une profession à part entière et les sorbetières envahissent les demeures françaises.
Quid des "Ice-Creams" aux Etats-Unis ?
En 1785, Thomas Jefferson, futur troisième Président des États-Unis (1801), est ambassadeur en France. Pris de passion pour ces glaces tellement à la mode, il rapporte avec lui des moules et une recette de glace à la vanille : six jaunes d’œuf, une demi-livre de sucre, deux bouteilles de crème et une gousse de vanille, cuits ensemble puis placés dans ce qui était alors appelée une « sarbottiere ». Pendant sa présidence, des desserts glacés sont alors systématiquement servis aux repas officiels de la Maison Blanche. En 1806, Frederic Tudor, homme d'affaire originaire de Boston surnommé Ice King (le roi de la glace), entreprend de collecter et de vendre la glace des lacs gelés. Et un peu plus tard, Nathaniel Jarvis Wyeth, entrepreneur ayant également participé au commerce de la glace, invente une une machine à découper la glace. En 1843, Nancy Johnson, de Philadelphie, imagine une sorbetière à manivelle qui est brevetée et commercialisée par William Young. La fabrication de glaces se développe vite : la première usine de crèmes glacées ouvre à Baltimore en 1851. Les Américains succombent aux Ice-creams et le célèbre Sundae voit le jour en 1892. Elles deviennent encore plus populaires avec l’apparition du cornet au début du XXème siècle, dont l’invention reste très controversée. Vient-il de Paris ou d'ailleurs ? Nul ne le sait. Quant à la barre glacée enrobée de chocolat, elle est lancée dans les années 1920.
Compte tenu de sa tendance à suivre les modes, de son goût pour les mets sucrés et de sa sympathie pour le monde anglo-saxons, on peut penser que Marie-Antoinette a dû déguster des glaces avec plaisir. Mais je m'avance. La suite ne concerne plus directement votre question, mais ne nous en privons point.
Des glaces artisanales aux glaces industrielles
En France, au XIXème siècle, les glaces artisanales sont aussi devenues populaires mais surtout dans les classes sociales aisées : il faut de la glace vive, matière première chère, pour les fabriquer et les conserver. Ainsi, à l’époque, 40 glacières approvisionnent Paris : si l’on en manque pour cause d’hiver doux, on la fait venir de Norvège. En 1860, la première machine frigorifique est créée par l'ingénieur français Charles Tellier, la pasteurisation est découverte en 1865, et l’homogénéisation à haute pression par Auguste Gaulin, en 1899. Une série de découvertes et d'inventions qui ont participé à l’élaboration des glaces telles que nous les connaissons et consommons aujourd'hui. La première usine de crèmes glacées, inspirée du modèle américain, voit quant à elle le jour en 1924. Sorbets, glaces et desserts glacés se démocratisent. Les marques se multiplient alors et depuis, les artisans-glaciers ont pignon sur rue. Un savoir-faire qui se poursuit encore aujourd'hui avec des associations de parfums toujours plus étonnantes.
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Apocalypso
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Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Lun 26 Oct - 9:54
Le roi et la reine appréciaient aussi les biscuits de Monbozon.
Deux petits gâteaux accouplés et aromatisés à la fleur d’oranger. Dans le détail
« biscuits légèrement glacés de forme ovale et allongée (environ 8 cm de long) collés deux à deux. D'un poids d'environ 10 grammes. Composés de sucre, de farine et d'œufs avec un secret de fabrication. Couleur jaune paille. Peu sucré, parfum caractéristique de fleur d'oranger et fondant en bouche. »
On n'est pas sûr de qui a inventé la recette, mais la légende l'attribue au cuisinier de Louis XVI. Il a dû fuir Paris après la mort du roi. Réfugié dans la campagne franc-comtoise, il révéla à ses hôtes les secrets de fabrication de ce biscuit que goûtaient Louis XVI et Marie-Antoinette.
D'où le biscuit de Montbozon est le dessert des rois et le roi des desserts. Bonne dégustation.
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Harry Tuttle
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Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs Ven 26 Mar - 10:19
Selon Elisabeth de Feydeau, Marie-Antoinette sentait le printemps, disait-on à l'époque.
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Sujet: Re: Marie Antoinette, ses goûts et ses senteurs