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| Un tableau de Fragonard retrouvé par miracle | |
| | Auteur | Message |
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paname
Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Un tableau de Fragonard retrouvé par miracle Lun 21 Mai - 19:10 | |
| C'est un véritable miracle qui a permis que ce tableau de Fragonard soit retrouvé. Il sera bientôt exposé à Grasse. "C'est un tableau que j'espérais voir depuis très longtemps", commente l'historienne de l'art Carole Blumenfeld, qui il y a quelques mois a reçu un appel d'un collectionneur qui souhaitait lui montrer une toile pour avoir son avis. Il s'agit bien de "L'Oiseau chéri" de Jean-Honoré Fragonard. Un peintre qui a la fin du XVIIIe siècle explore la lumière de Rembrandt. "Je n'avais qu'une photo timbre poste du tableau." Carole Blumenfeld, historienne de l'art Ce tableau a appartenu à un grand collectionneur français du XIXe siècle, François Marcille. Il était passé en vente à Rouen en 1980 avant de disparaître à nouveau. "Je n'avais qu'une photo timbre poste du tableau, c'était l'unique preuve de son existence", raconte l'historienne de l'art Carole Blumenfeld. "L’Oiseau chéri" a été recouvert d'un épais verni et a subi plusieurs repeints. François Marcille restaurait les tableaux, et selon Carole Blumenfeld, il a certainement voulu mettre sa touche. "Le tableau était illisible quand on l'a retrouvé, on ne voyait que la figure de l'enfant projetée en avant". Il a donc fallu enlever toutes les couches de vernis. La restauratrice Isabelle Leegenhoek, très précautionneuse, a mis deux mois pour trouver le bon solvant pour s'attaquer au vernis. La restauration de l'œuvre a nécessité six mois de travail. C'est alors que l'on a découvert les couleurs, la lumière de ce tableau. "L'Oiseau chéri" représente une jeune femme, dont la robe en soie fait un mouvement en spirale, tenant à bout de bras un enfant potelé éclairé par la lumière, dans un effet de clair-obscur "à la Rembrandt". Une maman qui porte en hauteur un enfant pour lui faire voir deux petites colombes. Après restauration, le tableau a été acquis par la collection de Hélène et Jean-François Costa. Les filles de Jean-François Costa, Anne, Agnès et Françoise, héritières de cette collection, sont passionnées par Fragonard et la peinture des XVIIIe et XIXe siècles. La toile sera exposée au musée Fragonard de Grasse à partir du 25 mai. https://www.francebleu.fr/ _________________ Les choses de l'amour ça voyage pas
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| | | Cyrio
Nombre de messages : 192 Date d'inscription : 09/06/2018
| Sujet: Re: Un tableau de Fragonard retrouvé par miracle Ven 21 Déc - 8:36 | |
| Acquisition par Orléans de cet autre oeuvre : Alexandre-Evariste Fragonard (1780-1850) L’Évasion du prisonnier (scène tirée de Raoul, sire de Créqui), 1833 Huile sur toile - 73 x 59 cm Orléans, Musée des Beaux-Arts Photo : Musée des Beaux-Arts d’OrléansUn tableau a encore été acquis au Salon par le musée auprès de la galerie bordelaise L’Horizon chimérique. Il s’agit d’une œuvre d’Alexandre-Évariste Fragonard, le fils de Jean-Honoré, représentant une scène tiré d’une pièce écrite par Jacques-Marie Boutet de Monvel, mieux connu sous le nom de simplement Monvel, créée en 1789, Raoul, sire de Créqui. L’œuvre a été acquise à plusieurs titres : d’une part car elle permet de représenter dans les collections orléanaises un artiste important de la première moitié du XIXe siècle en s’insèrant parfaitement dans ses collections, notamment face à la Scène de Tartufe d’Eugène Devéria, et d’autre part car un grand tableau de Fragonard, L’Entrée de Jeanne d’Arc dans Orléans a disparu dans l’incendie qui a ravagé le musée au début de la Seconde guerre mondiale. Remarquons par ailleurs que Monvel est l’arrière-grand-père de Maurice Boutet de Monvel, l’un des artistes orléanais les mieux représentés dans le musée de sa ville. Info https://www.latribunedelart.com/acquisitions-recentes-d-orleans-peintures-et-dessin-du-xixe-siecle _________________ Mais tu es pur et tu viens d'une étoile
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| | | Hercule Poirot
Nombre de messages : 262 Date d'inscription : 29/12/2017
| Sujet: Re: Un tableau de Fragonard retrouvé par miracle Sam 22 Déc - 11:05 | |
| Les sujets sont quelque peu mélangés sur cette page. _________________ Mais c'est tout le contraire d'un jeu.
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| | | elgin
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 06/06/2016
| Sujet: Re: Un tableau de Fragonard retrouvé par miracle Dim 10 Déc - 11:19 | |
| Un Fragonard en vente ! - La Jeune fille au chapeau
Toile ovale 52 x 42,5 cm Châssis du 18ème siècle. Cadre du 18ème siècle, « enrichi » sur la face dans la seconde moitié du 19ème siècle Porte des inscriptions à la plume 18ème au revers du cadre : « a R n°16 Fragonard »
PROVENANCE : Probablement collection Dominique Magaud (1722-1806) : fils du fermier général Amable Magaud (1680 - après 1754). Dominique Magaud est député aux Etats généraux, juge de Paix, procureur du Roi puis député du Puy de Dôme. Collection de son petit-fils, Antoine François Hippolyte Magaud d’Aubusson (1801-1873), Pontcharraux, commune de Clermont-Ferrand. Il est collectionneur et propriétaire des châteaux de Pontcharraux et de Polagnat. Resté dans la famille jusqu’à ce jour. La Jeune fille au chapeau est une double découverte : la redécouverte d’une provenance oubliée et l’apparition d’une oeuvre de Fragonard inconnue. Cette réapparition permet de reconstituer une collection formée au 18ème siècle, de rapprocher deux tableaux qui ont été séparés au début du 20ème siècle et d’approfondir le travail de l’artiste et de ses relations avec ses commanditaires. Le tableau a appartenu à la même collection que le Philosophe lisant (toile ovale, 45,8 x 57 cm ; vendu à Epernay, maître Petit, le 26 juin 2021 ; adjugé 7 686 000 €), une collection du 18ème siècle, comme en témoignent les inscriptions de l’époque à la plume au revers des cadres et la similitude des châssis : La Jeune fille au chapeau porte le n° 16, le Philosophe lisant n°17. Les deux tableaux restent dans la même famille jusqu’au début du 20ème siècle où ils sont séparés dans deux branches familiales différentes (ill. 1).
RAPPROCHEMENT STYLISTIQUE ET DATATION : Bien qu’inédit, ce tableau nous semble familier : dès le premier regard, cette jeune fille au chapeau séduit immédiatement. Son chapeau au bord large, gansé de rose, dont un ruban tombe sur l’épaule, laisse les yeux et la moitié du visage de la jeune femme dans l’ombre, sans cacher son regard. La technique de Fragonard très libre, virtuose et enlevée, nous surprend. C’est celle de plusieurs chefs-d’oeuvre de l’artiste, au meilleur moment de sa carrière, lorsqu’il s’affranchit du grand genre et peint sa série des Figures de fantaisie. L’une d’elles au musée de Louvre, datée de 1769, portait une étiquette ancienne avec ces inscriptions « peint en une heure de temps » (Portrait de l’abbé de Saint-Non, toile, 80 x 65 cm, Paris, musée du Louvre). Elle est le point de repère dans l’ensemble des Figures de fantaisie. [1]
Le lien avec le Philosophe lisant (collection particulière, ill. 1) vient de leur provenance commune aux 18ème et 19ème siècles, mais aussi de leur style très proche : les coups de pinceaux énergiques qui balaient la toile, ses enchevêtrements de blancs très gestuels sont les mêmes dans les deux vêtements. On y perçoit les stries larges et grasses de la brosse, on sent la pression de la main étalant un empâtement tout en fluidité. Les deux oeuvres partagent probablement une même date, vers 1770. C’est l’esprit de L’espiègle ou La fillette au magot chinois (vers 1778, toile, 88 x 74 cm, Paris, collection particulière) [2] et de La Jeune fille aux petits chiens (vers 1770, toile, 60 x 50 cm, Etats-Unis, collection particulière) [3], dans lesquelles nous percevons la même fantaisie et la même liberté de touche. Les empâtements de blancs se retrouvent dans L’éducation de la Vierge de San Francisco (datable vers 1775, toile, 84,1 x 114,9 cm, San Francisco Fine Arts Museums) [4]. La coquetterie de la jeune femme et son regard dissimulé par son chapeau sont à rapprocher de la figure centrale d’une composition probablement plus tardive, La visite à la nourrice, dont il existe trois versions peintes (Washington, National Gallery of Art, Samuel H. Kress Collection ill. 2; France, collection privée ; Londres, Rothschild Family Trust, Waddesdon Manor) et un dessin [5]. Il a été dit, dès 1780 (concernant le tableau de la National Gallery of Art de Washington, vente Leroy de Senneville, 5 avril 1780), que le sujet de La Visite à la nourrice serait tiré du roman du marquis de Saint Lambert, Miss Sara : un jeune homme assiste aux retrouvailles d’un mari et de sa femme « Sara Philips (c’etoit ainsi que s’appeloit la jolie fermière) » auprès de leur dernier né : « je les vis entrer dans une chambre qui donnoit sur le jardin & dont la fenêtre étoit ouverte : ils allèrent ensemble vers un berceau où reposoit leur cinquième enfant : ils se courboient tous deux sur leur berceau, & tour-à-tour regardoient l’enfant & se regardoient en se tenant par la main, & en souriant. ». La Jeune fille au chapeau est cette épouse tendre et aimée qui se tient près du berceau. Fragonard peint avec aisance les joies simples et familiales et apporte à son tableau une beauté naturelle empreinte de poésie.
UNE FILIATION AVEC LES GRANDS MAÎTRES : Où l’artiste a -t-il pu puiser l’idée si libre, si originale au 18ème siècle, decette ombre portée ? Les Figures de fantaisie trouvent leur inspirationdans les personnages costumés, emplumés, à mi-corps du caravagisme,et tout particulièrement chez Claude Vignon, Johan Lyss, Frans Hals (La Bohémienne, Paris, musée du Louvre) qui adoptent des touches larges à l’empâtement bien en évidence. Le célèbre portrait de Suzanne Fourment, dit Le chapeau de paille, par Rubens (Londres, National Gallery) met en valeur une coiffe en feutre démesurée, tombant d’un côté. Certains tableaux hollandais du milieu du 17ème siècle comportent le même parti de l’ombre portée séparant le visage en deux : l’Allégorie de l’été de Cesar van Everdingen (Amsterdam, Rijksmuseum, vers 1645-1650, ill. 3), mais aussi chez Rembrandt et ses élèves comme Ferdinand Bol. Dans ses autoportraits de jeunesse, Rembrandt n’hésite pas à plonger dans l’ombre son front et ses yeux cachant à moitié la part essentielle de son visage (Autoportrait de 1628, Amsterdam, Rijksmuseum). Notre tableau évoque aussi certaines peintures anglaises un peu antérieures, celles de Joshua Reynolds, qui aime le motif de l’ombre portée sur le visage (ill. 4). Ou un peu plus tardives, comme les portraits féminins de Georges Romney, où les grands chapeaux sont si présents. La raison de cette évocation anglaise est peut-être que le couvre-chef que porte notre jeune fille est une « bergère », accessoire adopté, pour rabattre le jour, par la haute société britannique avant d’être mis à la mode en France par Madame Bergeret vers 1760, puis par Marie Antoinette. Pierre Etienne Falconet, le fils du sculpteur, travaille à Londres de 1766 à 1773-1774. Il est élève de Reynolds et expose à la Royal Academy, avant de rentrer à Paris. Sa Jeune fille au chapeau de paille au Musée des Beaux-Arts de Nancy (ill. 5) montre une conception proche de notre oeuvre, une coiffure similaire, le haut de visage plongé dans l’ombre.
UNE PROUESSE ARTISTIQUE : Lors de l’exposition « Eloge de l’ovale » en 1975, la galerie Cailleux avait montré combien ce format fut prisé au 18ème siècle, de Watteau a Chardin et Boucher, jusqu’aux portraits de la fin du siècle. Les vues d’intérieurs de l’époque en montrent de nombreux exemples venant heureusement rythmer les accrochages. Fragonard l’affectionne particulièrement : près d’un de ses tableaux sur six épouse ce format, qui lui permet de donner dynamisme et vitalité à ses compositions. Vers 1770, Fragonard est considéré par Diderot comme l’espoir de la peinture d’histoire française : son Grand prêtre Corésus se sacrifie pour sauver Callirhoé (Paris, musée du Louvre) acheté par le roi, obtient un grand succès au Salon de 1765 et reçoit les éloges de la critique. Pourtant, il va orienter sa carrière différemment du parcours académique auquel il était promis. Il crée alors les célèbres Figures de fantaisie, adoptant une facture débridée, aux coups de pinceau bien visibles, en forme de flammes et de zig-zags pour une clientèle parisienne très sophistiquée [6]. Ce style caractérisé par un grand naturel et beaucoup d’élégance emploie ici des couleurs pastel (une harmonie de blanc crème et de roses), des textures raffinées et une totale liberté du pinceau. Les compositions asymétriques et le jeu entre lignes courbes et masses donnent au tableau un aspect tournoyant que Fragonard mène à son paroxysme, dans une exacerbation à la fois du baroque et du rocaille. Tout tourne autour de l’ovale éclairé du bas du visage. A ce jeu d’entrelacs et de cercles concentriques, participent les yeux et les sourcils. Le spectateur focalise le regard sur le visage, couronné par la coiffure jaune paille ornée d’une ganse et de fronces dont le ruban tombe négligemment sur l’épaule. Fragonard, d’un pinceau large et animé, utilise toutes les possibilités techniques du médium. A rebours des artistes de son époque et du néoclassicisme naissant, Fragonard donne au maniement de la brosse la plus grande importance ; son coup de pinceau large et nerveux, fixe rapidement, le court instant d’un bonheur, une impression fugitive. « Peint avec ragoût », selon le terme fréquemment employé à l’époque, il porte le sceau des oeuvres pleines de feu et de génie des années 1768-70.
ÉLÉMENTS TECHNIQUES : Le tableau a été peint initialement au format rectangulaire. Les arcs de tension (visibles à la radiographie en haut et sur les côtés droit et gauche), témoignent de ce format d’origine. Quelque temps après, Fragonard lui-même change le format, il prolonge sa composition pour créer un ovale (au vu de la toile de rentoilage, des semences anciennes et de la prolongation de la peinture originale sur l’agrandissement du bas, ce changement de format est réalisé peu de temps après, par l’artiste lui-même). Le tableau a été nettoyé afin de lui rendre toute sa lisibilité. Il était caché sous d’épaisses salissures et un vernis très oxydé. La restauration a été effectuée par Laurence Baron Callegari.
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