pimprenelle
Nombre de messages : 40561 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Coups de choeur Lun 28 Mai - 13:06 | |
| Ca a l'air chouette ! Coups de choeur. Ils racontent leur église préférée. Sous la direction de Clémentine Portier-Kaltenbach. Éd. Tallandier.Les églises sont des lieux de culte, de culture, d'histoire. La déchristianisation aidant, on l'a un peu oublié. À dire vrai, on s'est autant détourné de la foi que de ces espaces recelant d'œuvres d'art, de reliques, de rituels, qu'on a jetés avec l'eau du bain laïc. D'où la bonne idée de Clémentine Portier-Kaltenbach d'aller pousser les portes de ces édifices, de les dépoussiérer en les distribuant à une équipe éclectique de treize auteurs – on n'a pas peur des chiffres – pour qu'ils racontent chacun, qui leur nef, qui leur chapelle favorites. Le tout dans Paris intra-muros.Relique oubliéePuisque Cannes n'est pas si lointain, distribuons quelques palmes symboliques et fantaisistes. Celle de la (re)découverte va à Saint-Leu-Saint-Gilles, sise rue Saint-Denis. On l'ignore facilement, dans cette rue dédiée aux prostituées et aux babioles. Or, c'est là que les souverains se pressaient, lors des grands événements royaux, consécration, naissance, funérailles. Mélange des genres assuré, puisque les malfrats y venaient recevoir l'absolution avant d'être suspendus au gibet. Est-ce la raison pour laquelle une confrérie y fut lancée pour protéger les enfants de la peur ? On y accueillait aussi, anticipation de l'avenir, les filles de mauvaise vie, repentantes, il va de soi. Mais le clou de Saint-Leu-Saint-Gilles est une relique depuis longtemps oubliée, celle de l'impératrice Hélène, mère de Constantin le Grand, fauchée à Rome en 844 avant de terminer sa course ici en 1819. « Devant Saint-Leu, une pancarte appelle agressivement à acheter deux jeans pour le prix d'un, mais aucun panneau ne mentionne que repose à dix mètres de là la mère de celui dont sortit notre civilisation occidentale », écrit assez justement Jean-Louis Bachelet.Les plus vieilles pierres de ParisPour les palmes artistiques, plusieurs chapitres se la disputent. Le plus précis, le plus érudit et virevoltant ? Celui d'Adrien Goetz, assurément, qui égrène, à l'occasion d'une cérémonie de funérailles de l'écrivain Pierre Combescot, les mille trésors de Saint-Roch, église dite des artistes, où rivalisent 23 peintres dans les chapelles latérales, sa préférence allant à Théodore Chassériau. Mais Saint-Sulpice se défend assez bien, à l'extérieur, sa centaine de colonnes cannelées, comme à l'intérieur, ces six colonnes de marbre dans la chapelle de la Vierge dont Clémentine Portier-Kaltenbach nous apprend qu'elles sont les plus vieilles pierres de Paris, provenant de la ville antique de Leptis Magna en Libye, après qu'un consul français expert en fouilles sauvages en a prélevé quelques centaines à la fin du XVIIe siècle.
« Plus on s'attarde parmi les trésors de Saint-Gervais-Saint-Protais, plus cette église se fait envoûtante », écrit Franck Ferrand, parti d'un tableau de Le Sueur qui représente au Louvre les deux jumeaux de Ravenne, Gervais et Protais, flagellés à mort pour avoir refusé d'adorer les idoles païennes. Baptême de Jésus, Sagesse de Salomon, de Chastellain, maniériste anversois du début du XVIe siècle, immense et hyper-réaliste Christ en croix sculpté par Préault sous la Monarchie de Juillet... l'ancienne église fréquentée par les Valois mérite à l'évidence le détour.Occupants surprenantsQuant aux palmes du scénario, on hésite. La chapelle commémorative de Louis XVI et Marie-Antoinette (l'ancien cimetière de la Madeleine où les souverains avaient été inhumés avec 1340 autres guillotinés) ? Emmanuel de Waresquiel nous apprend par quelle ruse ce lieu, quintessence de l'esprit contre-révolutionnaire, échappa à la destruction au cours du XIXe siècle, en particulier sous la Commune, grâce à un juif alsacien converti, Jacques Libman. Ou bien Saint-Julien-le-Pauvre ? Abandonnée alors que Dante était venu y prier en 1309, la plus vieille église de Paris, réduite au rôle de chapelle de l'Hôtel-Dieu voisin, fut en partie démolie lors de la Fronde, amputée de deux travées, transformée en entrepôt à sel et à laine sous la Révolution, avant qu'un classement historique ne la sauve en 1846 et qu'elle ne trouve un second souffle grâce à la paroisse grecque catholique melkite à la fin du XIXe siècle.
Mais les églises recèlent d'occupants parfois surprenants, Christophe Bourseiller avec Saint-Nicolas du Chardonnet, Thierry Lentz avec Saint-Louis des Invalides, Bruno Fuligni avec le Panthéon ou Fabrice d'Almeida avec Notre-Dame nous le rappelle chacun leur tour. Pour notre part, quelle ne fut pas notre surprise, un jour où nous tournions autour de Saint-Sulpice de pousser une porte derrière laquelle se tenait un office de l'Église orthodoxe roumaine installée dans les entrailles depuis près de vingt ans !http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/francois-guillaume-lorrain/chacun-vote-pour-son-eglise-26-05-2018-2221603_505.php _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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Carl Wilhem Epicouros
Nombre de messages : 76 Date d'inscription : 19/12/2016
| Sujet: Re: Coups de choeur Mar 29 Mai - 14:34 | |
| Très joli jeu de mots. _________________ Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts
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pepe12547
Nombre de messages : 2108 Localisation : La monarchie des Habsbourg Date d'inscription : 01/03/2018
| Sujet: Re: Coups de choeur Mar 29 Mai - 20:32 | |
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| Sujet: Re: Coups de choeur | |
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