Monseigneur Etienne Loménie de Brienne

Homme d'Eglise, d'une famille de grands cadres de l'Etat et cultivé, Etienne-Charles-Louis Loménie de Brienne (1727-1794) est évêque de Condom puis Archevêque de Toulouse et de Sens, et le Pape le crée Cardinal.
Il aurait célébré un mariage secret entre le Duc d'Orléans et Madame de Montesson .
Moreau le décrit comme "rongé de dartres , couvert de cautères , plus que libre dans ses moeurs et déjà trop suspect d'irréligion". Proche de Turgot et fort ami avec l'Abbé de Vermont , lecteur de la Reine , c'est à celle-ci que le prélat doit sa nomination ministérielle. Il occupe sans éclat sa charge de chef du Conseil royal des finances , puis de principal ministre , entre 1787 et 1788 , mais il tente de faires des économies en réduisant le personnel employé à la Cour , comme les porte-chaises d'affaires , les cravatiers ou les pousses-fauteuils. Il mécontente les nobles et ne réussit pas à réduire durablement le déficit de l'Etat .
Lors des débuts de la révolution , il rend son portefeuille de principal ministre et de chef du Conseil des finances après avoir convoqué les Etats généraux ; Necker est alors rappelé par le Roi.
Loménie de Brienne passe 1789 et 1790 en Italie où Pie VII lui a fait remettre le chapeau de cardinal. Elu, à son retour, évêque constitutionnel de Sens, il démissionne du cardinalat.
Il est arrêté , emprisonnépuis relâché. Il meurt au lendemain de sa libération (1794). Certains affirment qu'il se suicida.

Bien à vous.

Prélat dont la thèse de théologie de 1751 fut censuré.Proche des Lumières, il fréquente les encyclopédistes.Il est nommé en 1766 dans une commission de réforme des ordres religieux .Il est peu apprécié du roi mais Marie Antoinette fait remplacer Calonne par cet évêque de Toulouse. Il devient contrôleur général des finances : met a bas les assemblées de notables, augmente le Tiers dans les assemblée provinciale, concentre les conseils royaux et diminue leur personnel et avec Lamoignon réforme la justice et donne l'existence civil aux protestants.Il est disgracié en 1788 a cause de la réforme Lamoignon sur les parlements.On lui donne l'archevêché de Sens et passe l'année 1789 en Italie. Le pape lui donne le rang de cardinal mais celui ci refuse.Il prête serment a la Constitution civile du clergé( un des rares avec Talleyrand).Il est condamné et suspendu par le Pape.
Arrêté par deux fois sous la Terreur, il est relâché la première fois et meurt d'une crise d'apoplexie la deuxième fois en 1794.

Nous avons évoqué Loménie de Brienne dans les sujets de Calonne et aussi de l'abbé de Vermond. Il échoue à renflouer les Finances, comme ses prédécesseurs. Necker est rappelé. On peut sonner le glas de l'Ancien-Régime.

Necker qui, d'ailleurs, ne réussit pas mieux. C'était au temps de Calonne, mieux, de Turgot, qu'il aurait fallu que les choses bougent.

Oui, je pense aussi que la situation était telle qu'elle ne pouvait être réglée avec un seul homme, aussi doué soit-il :s:
Il était trop tard, et seule la magie pouvait effacer le déficit de la France
Il aurait fallu intervenir de manière drastique dès 1780-1782 je pense...

Il aurait fallu que les nobles et le clergé aient leur grand mouvement de générosité plus tôt. Voilà tout.

Exact

Mais, ça... c'est plus facile de se laisser entraîner par le mouvement de l'Histoire... Quand je pense qu'on les admire pour ce beau renoncement... Tu parles !

Disons qu'il valait mieux le faire le 4 Août 1789 que jamais, mais c'est sûr qu'il aurait été plus efficace de le faire bien avant, sous Louis XV par exemple...
Et quand on voit de nos jours encore comme ceux qui ont des privilèges ont du mal à les lacher, on se dit encore une fois que l'Histoire est un éternel recommencement

Sais pas... S'ils ne l'avaient pas fait et étaient restés explicitement du côté de leur roi, c'aurait été pas mal non plus. Les factieux auraient été affaiblis et le pouvoir du roi renforcé.

De ce point de vue là oui, mais du point de vue des abus du système monarchique, il aurait fallu faire quelque chose je pense

Ce changement structurel que proposaient Turgot et le roi, oui. C'est un projet comme ça qu'il eût fallu mettre en oeuvre, pas un coup d'éclat que l'Histoire a retenu parmi ces images d'Epinal.

Mais, au moment de la révolution, les esprits étaient trop échauffés pour plancher sur quoi que ce soit de sérieux.

Oui je suis d'accord, ils ont agi sous la précipitation et les menaces, c'est clair que ce n'est pas l'idéal :s:
Par contre il faut reconnaître que la nuit du 4 Août a été efficace niveau privilèges. Disons que c'est un des rares épisodes de la révolution qui ne me fait pas rougir...on a pu y voir un semblant d'humanité et ça fait du bien, même s'il a eu lieu trop tard c'est vrai.

Je pense plutôt que ces gens ont suivi le mouvement, certains même pour des raisons démagogiques.

Ah, si cet acte avait été posé bien avant la révolution, je ne dis pas... Mais, là...

J'ai lu qu'avant d'être exilé après son ministère la Reine a donné à sa nièce Madame de Canisy le brevet de dame du palais pour lui donner une preuve de son estime (c'est madame Campan qui le dit), mais il n'y a pas d'autres qui le disent. Qu'est-ce qu'en pensez-vous?

Effectivement, je ne l'ai lu que chez madame Campan, je n'ai jamais trouvé ce nom dans la liste des dames du palais de Marie-Antoinette. Mais je suis loin d'en connaître tous les noms. Malheureusement (pour nous! ) , notre spécialiste des membres de la Maison de la Reine est actuellement en vacances.

Voici une liste que j'ai retrouvée des dames du palais des années concernées (d'après notre cher Monsieur de Talaru ) :
1786-1787-1788

Mme la Marquise de Talleyrand

Mme la Comtesse de Grammont

Mme la Comtesse d'Adhémar

Mme la Duchesse de Duras

Mme la Duchesse de Beauvilliers

Mme la Vicomtesse de Choiseul

Mme la Duchesse de Luxembourg

Mme la Duchesse de Luynes

Mme la Marquise de la Roche Aymon

Mme la Princesse d'Henin

Mme la Princesse de Bergues

Mme la Duchesse de Fitz James

Mme la Comtesse de Polastron,

Mme la Comtesse de Juigné en surnuméraire

Mme la Vicomtesse de Castellane

Mme la Comtesse de Tavannes


Votre question prouve une fois de plus que la bonne Henriette raconte des bêtises.

Je lis sur le net qu'elle est nommée, en 1787, dame d'honneur dans la maison de Mme Royale.

Bravo !

C'est bien drôle parce que je sais que Marie-Antoinette n'a pas voulu donner une maison à sa fille comme elle se montrait bien superbe et pas gentille avec ses gens. Il y a un anecdote du 1788 qui prouve ce que je dit: elle s'était plainte à sa mère pour le retard de son écuyer et sa mère l'a privée de cet écuyer. En plus en 1787/1788 Madame Royale était encore sous la garde de Gouvernante et sous-gouvernante et c'est plutôt qu'elle avait déjà une dame d'honneur. D'ailleurs, j'ai lu aussi que Madame de Canisy était séparée de son mari et on connait bien son attitude envers les femmes séparées de leur maris (Mme de Monaco...)

Cette histoire du caprice de Marie-Thérèse est bien vrai mais peut-être ce ne fut pas trop longtemps. Juste histoire de marquer le coup pour que la petite ravale de sa superbe.
Elle était encore sous la coupe de la gouvernante et de sous-gouvernantes mais, elle avait surtout madame de Mackau auprès d'elle, la même qui avait élevé madame Élisabeth. Madame de Polignac, puis madame de Tourzel avait plus à charge le deuxième Dauphin.

Marie-Antoinette a peut-être donné cette histoire de femme séparée de son mari comme excuse car elle n'appréciait pas particulièrement le prince de Condé. Mais quand on compte le nombre de femmes auprès d'elle séparées ou célibataires endurcies, il y a de quoi réfléchir sur sa vision du mariage : Élisabeth Vigée-Lebrun, séparée ; madame Campan, séparée ; Mademoiselle Bertin, célibataire et fière de l'être ; et des actrices à la carrière réussie seulement par leur propre travail... Vous me direz ce sont des femmes du peuple, ça ne compte pas, mais ses amies de l'aristocratie n'étaient pas non plus des modèles de femmes mariées : la princesse de Lamballe, veuve et qui tenait à le rester ; la princesse de Guéméné qui ne vivait plus avec son mari ; madame de Polignac qui avait un amant attitré, ce qui ne choquait pas plus que ça...


Une petite question : êtes-vous étranger ?

Oui, italien

Ah, je comprends mieux!
C'est chouette, Marie-Antoinette réunit des personnes de tous les pays!

J'étais hier au chateau de Cheverny, et voici ce que j'y ai trouvé, parmis d'autres rès belles choses :

le jeu d'échec de Mgr Loménie de Brienne, conservé par la famille Huraut de Vibraye, descendante de son frère.



Je me désole de ne l'avoir que floue, mais remarquez les pièces, toutes à visage humain, sauf les tours bien sûr !

Merci.