Princesse issue de la maison de Savoie, duchesse de Bourgogne puis dauphine de France
Elle est la fille de Victor-Amédée II, duc de Savoie, et d'Anne-Marie d'Orléans et la mère du futur Louis XV
Origine
Marie-Adélaïde naît le 6 décembre 1685 à Turin
Elle est la fille aînée du duc de Savoie, Victor-Amédée II, et de son épouse Anne-Marie d'Orléans
Anne-Marie d'Orléans est la seconde fille de Philippe de France, dit
Monsieur, frère unique du roi de France Louis XIV
Sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère sont françaises.
La princesse sera très proche de sa grand-mère la duchesse douairière de Savoie née Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours.
Elle épouse le 07 décembre 1697, en vertu du Traité de Ryswick qui met fin à la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, Louis de France (1682 † 1712), duc de Bourgogne, puis dauphin de France.
Duchesse de Bourgogne
Son mariage avec le duc de Bourgogne mit un terme à l'austérité de la Cour pour des festivités fastueuses malgré le retour du roi à la dévotion.
Elle fit la conquête du vieux roi Louis XIV, flatté par sa bonne humeur et ses manières, ainsi que de l'épouse secrète de celui-ci, Madame de Maintenon
(qu'elle appelait familièrement mais avec adresse « ma tante ») et obtint une place dans la Maison royale de Saint-Louis (à Saint-Cyr), en suivant les cours avec attention, malgré son attitude de mauvaise élève.
Elle séduisit aussi son pieux mari, et lui resta solidaire en tout.
Elle respectait aussi son beau-père, le Grand Dauphin, qui n'appréciait guère son fils aîné, le duc de Bourgogne.
Bref, elle fut le trait d'union de toute la famille entre 1697 et 1712
Ses maternités malgré quelques fausses-couches raffermirent sa position à la Cour, et chacun voyait en elle une future reine.
Elle aimait la fête, la chasse, les plaisirs, mais se souciait beaucoup des autres.
En 1700, elle assiste au mariage de Pierre de Montesquiou d'Artagnan, au Plessis-Picquet.
Son mari lui vouait un amour violent et passionné, peu payé en retour: la princesse écoutait son mari, le soutenait contre leurs ennemis de la "clique de Meudon"
(le Grand Dauphin et ses demi-sœurs, la duchesse de Bourbon et la princesse de Conti, toutes deux filles légitimées de Louis XIV).
Ainsi en 1708, vola-t-elle au secours de son époux, calomnié pour son peu de courage militaire…
Celui qu'elle admirait, c'était le roi.
En tant que future dauphine de France, et étant donné que la reine Marie-Thérèse était morte en 1683 et la dauphine Marie-Anne en 1690, Marie-Adélaïde tint, durant tout le temps où elle fut duchesse de Bourgogne puis dauphine et bien qu'elle n'ait que 12 ans à son arrivée en France, le rôle de reine.
À ce titre, elle vivait dans l'ancien appartement de la reine Marie-Thérèse et étant la première dame de la cour, l'étiquette lui accordait de nombreux avantages qu'une simple dauphine n'aurait pas eus mais aussi un devoir de représentation très important.
En 1700, son beau-frère le duc d'Anjou devint roi d'Espagne et l'année suivante épousa la sœur de Marie-Adélaïde, Marie-Louise-Gabrielle de Savoie ce qui n'empêcha pas le duc Victor-Amédée II de Savoie, père des deux princesses, de rompre l'alliance française pendant la Guerre de succession d'Espagne dont ses deux filles ne virent pas la fin.
Dauphine de France
En 1711 à la mort de son beau-père, Marie-Adélaïde de Savoie devint dauphine de France, et son mari dauphin. Elle mourut à 27 ans, le 12 février 1712, d'une rougeole épidémique qui emporta également son mari 6 jours après elle, et leur fils, le duc de Bretagne (devenu dauphin), un mois plus tard.
Son cœur fut porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'église du Val-de-Grâce.
En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis-François Petit-Radel s'empara de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vendit ou l'échangea contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie » – très rare et hors de prix – alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux
4.
Postérité
Marie-Adélaïde de Savoie et Louis de France ont trois enfants:
- Louis de France (25 juin 1704 † 13 avril 1705), duc de Bretagne
- Louis de France (8 janvier 1707 † 8 mars 1712), duc de Bretagne puis dauphin de France à la mort de son père en 1712
- Louis de France (15 février 1710 † 10 mai 1774), duc d'Anjou, futur Louis XV