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| Rose, la couleur des sentiments | |
| | Auteur | Message |
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de La Reinta
Nombre de messages : 1433 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Rose, la couleur des sentiments Mar 4 Sep - 8:27 | |
| Rose ........... à la névrose ........... Candide et transgressif, le rose ne cesse d'inspirer la mode. Ses ambivalences font l'objet d'une exposition à New York.Vêtement Zandra Rhodes, 1978, au Museum at FIT Photo: Eileen Costa 2017 The Museum at FITLongtemps associé à Barbie et aux robes des petites filles sages, la couleur rose n'a aujourd'hui plus la même signification. À New York, le Fashion Institute of Technology (FIT) en explore toutes les facettes au fil de 80 pièces spectaculaires, du XVIIIe siècle à nos jours, de corsets à rubans en robes haute couture, de Saint Laurent à Comme des Garçons. Car au fil des siècles, le rose a été associé aux gentilshommes avant de devenir la couleur de la féminité et de l'innocence, puis du féminisme le plus affirmé (les fameux "pussy hats", bonnets roses des manifestantes anti-Trump, lors de la grande marche des femmes de Washington). Il a teinté les robes de bal de Christian Dior, s'est fait shocking sous la houlette d'Elsa Schiaparelli, a habillé groupes de rock puis rappeurs américains... Christian Dior, 1960: une robe exposée au FIT Photo: Eileen Costa 2017 The Museum at FITSéduisant, repoussant, le rose ne cesse de teindre la société de ses ambivalences, par vagues sucrées ou acides: on parlait même il y a quelques mois de "millenial pink", dont l'overdose dopait les comptes Instagram des influenceurs. Les cheveux, les manteaux de fourrure, les tee-shirts, les intérieurs... Sur les garçons comme sur les filles, cette nuance de quartz particulièrement prisée coïncidait sans doute avec l'envie d'une génération désireuse de plus d'égalité et de fluidité des genres. Une tendance traduite sur les podiums par les silhouettes décalées d'Alessandro Michele chez Gucci comme les robes couture de Pierpaolo Piccioli chez Valentino. Défilé Gucci par Alessandro Michele, automne-hiver 2018 Filippo Fior/Imaxtree.comValerie Steele est la conservatrice du musée de la Mode du FIT à New York. Elle a orchestré cette exposition ambitieuse et monochrome: "Il y a environ deux ans, j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de rose dans les défilés. C'était l'époque où je lisais avec avidité les merveilleux ouvrages de Michel Pastoureau sur les couleurs: il y a eu Bleu, Noir, il y a eu Le Petit Livre des couleurs... Comme il n'avait rien écrit sur le rose, j'ai pensé que je pouvais contribuer à ce discours général sur les teintes : une exposition, un livre, des conférences, voilà autant de moyens pour moi d'en explorer toutes les significations." Ensemble Comme des Garçons, automne 2016, collection "18th Century Punk" Photo: Eileen Costa 2017 The Museum at FITOn apprend ainsi au FIT que le rose n'a pas toujours été la couleur "des filles", par opposition au bleu "des garçons": "Les significations associées aux couleurs ont été construites culturellement, poursuit Valerie Steele. Dans la France du XVIIIe siècle, le rose était une teinte à la mode pour les deux sexes. C'est la société qui, au XIXe siècle a "féminisé" les nuances vives et claires: les hommes occidentaux se sont mis à porter de plus en plus de noir. La couleur est évidemment un phénomène naturel, cependant c'est définitivement la société qui détermine comment la nature doit être interprétée. Par exemple, le sang, qui engorge l'appareil génital, les lèvres et les langues, apparaît un peu rose. Ainsi, les hommes hétérosexuels, en l'associant à cette teinte, ont placé la féminité sous le signe de la sexualité et de l'érotisme. La binarité "rose contre bleu" est ensuite apparue comme un moyen marketing de vendre plus de vêtements pour bébés: dans les années 1940 et 1950, une tendance dérivée du freudisme exhortait les gens à inculquer un comportement de genre approprié aux enfants, et particulièrement aux filles..." Ensemble de robes du soir des années 1920 Photo: Eileen Costa 2017 The Museum at FITAu Fashion Institute of Technology, le rose apparaît sous toutes ses coutures, jusqu'au plus transgressives: "Cet adjectif punk, que nous avons choisi de mettre en valeur dans le titre de l'exposition, est celui qui diverge le plus des stéréotypes traditionnellement associés au rose. Porter cette couleur aujourd'hui implique d'être un peu sauvage et rebelle. Au fil des siècles, elle a acquis plusieurs significations qui se sont additionnées, comme un palimpseste. Quand un nouveau sens apparaît ("le rose est queer", "le rose est rock'n roll"), il s'ajoute aux autres, sans jamais disparaître vraiment. Le rose est devenu une couleur politique ou androgyne: je pense notamment aux "pussy hats" de la marche des femmes à Washington, ou au fameux triangle utilisé encore aujourd'hui par certaines associations LGBTQ (Act Up, par exemple). Toutes ces nouvelles valeurs qui lui sont associées s'ajoutent à celles qui existaient déjà, notamment celle de son caractère joli et un peu naïf..." Des obsessions chromatiques qui n'ont pas fini de dévoiler toutes leurs promesses. La marche des femmes à Washington, le 21 janvier 2017. Reuters/Shannon StapletonPink: The History of a Punk, Pretty, Powerful Color, du 7 septembre 2018 au 5 janvier 2019 au Museum at Fashion Institute of Technology, Seventh Avenue at 27 Street, New York City 10001-5992. www.fitnyc.edu
Le catalogue de l'exposition (208 pages) est édité par Thames & Hudson. https://www.lexpress.fr/tendances/ Alors la j'ai adoré faire ce post 50 nuances de rose !!!!!! _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: Rose, la couleur des sentiments Mar 4 Sep - 23:39 | |
| Quelques mots encore sur cette expo Le rose est-il une couleur subversive ? A-t-il une connotation sexuée ? Sexuelle ? Politique ? Est-il mièvre ? Est-il insolent ? Est-il choquant ? Est-il féminin ? Efféminé ? Bref, le pink est-il punk ? Autant de questions que pose le musée de mode du Fashion Institute of Technology de New York à travers une nouvelle exposition intitulée « Pink : The History of a Punk, Pretty, Powerful Color ». On y découvrira plus de 80 tenues du XVIIIe siècle à nos jours, témoignant toutes de l’usage et de la symbolique du rose à travers les époques et les cultures, et toutes offertes ou prêtées par les grandes maisons telles que Christian Dior, Yves Saint Laurent, Schiaparelli, Gucci, Comme des Garçons, Moschino, Céline et d’autres. La première salle de l’exposition est consacrée à l’interrogation des clichés dans leurs contextes historiques, invitant le visiteur à remettre en question les idées reçues. « Ce sont les sociétés qui “font” les couleurs, les définissent et leur donnent sens », souligne l’historien de la couleur Michel Pastoureau. Dans la première section de l’exposition, on découvrira le rose Pompadour d’une robe du XVIIIe siècle, où cette tonalité, à peine maîtrisée, est considérée comme rare et luxueuse. On sera surpris par la juxtaposition d’une robe rose vif du milieu du XIXe siècle et d’un costume masculin noir et austère de la même époque qui amorce la féminisation de la couleur restée de mise jusqu’à la fin du XXe siècle. La perception sociale du rose dépend d’ailleurs de sa tonalité. Une robe rose pâle de 1900, par exemple, illustre une féminité délicate et aristocratique. Une autre, de 1912, d’un rose cerise saturé, annonce l’entrée des tonalités exotiques dans les empires coloniaux. En 1920, la petite robe noire de Chanel est combattue par une armée de tenues associant aux icônes surréalistes le rose Shocking, couleur déposée de Schiaparelli. Dès les années 1950, suivant une mode créée par la famille royale d’Angleterre, les sociétés européennes décident que le rose est associé aux filles et le bleu aux garçons. Ce stéréotype a la peau si dure qu’il se maintient encore de nos jours. Les créateurs des années 1960, notamment Yves Saint Laurent pour Christian Dior, forcent le trait en proposant le rose comme couleur type de la joliesse et de la féminité. Mais dix ans plus tard, la popularité du rose décline : La décennie 1970 est révolutionnaire et féministe. Le rose n’y est admis que rock et fluorescent. Si les 80’s accueillent à nouveau le rose, c’est surtout pour casser la rigueur d’une mode working girl aux tailleurs charpentés. De tout cela, on retient que le rose, couleur charnelle empruntée aux fleurs qui ne sont autres que le sexe des plantes, le rose émotion qui monte aux joues et rappelle la carnation sensuelle de la peau, est une couleur éminemment érotique, ce qui le rend transgressif. Cependant, comme l’affirmait la célèbre rédactrice de mode Diana Vreeland : « Le rose est le bleu marine de l’Inde », et les cultures non européennes n’attribuent pas de caractère spécifiquement féminin à cette couleur controversée. Dirigée par Valerie Steel, commissaire du musée du FIT et auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire et les codes de la mode, cette exposition sera ouverte au public dès le 7 septembre et se maintiendra jusqu’au 5 janvier 2019. https://www.lorientlejour.com/ _________________ X est la force deux fois pure
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