Nombre de messages : 209 Date d'inscription : 31/08/2017
Sujet: Poufs aux sentiments au Maillon Lun 10 Avr - 15:38
Très joli
Et c'est juste maintenant !
Mêlant danse et arts visuels, cette proposition vous transportera au cœur d’un monde excentrique et onirique. Le pouf est une coiffure apparue au 18e siècle. Ces perruques extravagantes étaient très prisées à la cour de Marie-Antoinette. Les Poufs aux sentiments sont agrémentées de portraits de personnes chères. Le résultat de ces coiffures donne à voir des réalisations rocambolesques !
Dans le spectacle proposé au Maillon, Clédat et Petitpierre s’emparent de cet univers pour créer un monde insolite, entre poufs et jardin à la française. Dans ce décor de verdure vivante, deux danseurs évoluent en costume duveteux et vous transporteront aussi dans l’univers de la danse baroque !
Du 12 au 14 avril https://www.maillon.eu https://www.coze.fr/2023/04/poufs-aux-sentiments-au-maillon/
_________________ Le vide aurait suffi
Julian Gray
Nombre de messages : 107 Date d'inscription : 02/04/2020
Sujet: Re: Poufs aux sentiments au Maillon Ven 14 Avr - 9:29
Ce spectacle est très apprécié.
"Poufs aux sentiments": ça décoiffe et ça décapite: Marie Antoinette aux anges! Chasse à cour, à jardin.....
Oui, décapite, ils auraient pu s'abstenir.
Comme ils l’avaient fait en 2021 avec leurs Merveilles, Clédat & Petitpierre puisent dans l’Histoire pour cette nouvelle création Les poufs, ce sont ces perruques surdimensionnées et extravagantes apparues à la cour de Marie-Antoinette, décorées d’ornements les plus farfelus. Les « poufs aux sentiments », auxquels étaient accrochés portraits et objets rappelant les êtres aimés, reflétaient plus particulièrement les liens affectifs de ceux et celles qui les portaient. S’emparant de ces étranges constructions, les deux artistes font naître un monde insolite : dans un jardin à la française taillé au cordeau, les danseurs Ruth Childs et Sylvain Prunenec, dont le costume prend la forme duveteuse de ces coiffes d’antan, déploient une chorégraphie subtile qui renvoie aussi à l’univers de la danse baroque. Deux arbustes anthropomorphes habitent également ce décor de verdure, lui-même doué de vie. Chez Clédat & Petitpierre, qui interviennent tant dans les théâtres que dans les centres d’art et l’espace public, le travestissement constitue à la fois le point de départ et la matrice d’une rêverie hors du temps.
Je vous "haie" d'honneur...
Un décor comme un labyrinthe, jardin à la Le Nôtre, tracé au cordeau, un petit bosquet de buis qui va donner naissance en accouchant comme la montagne, de souris, velues: des moutons de jardin qui copulent sauvagement comme une bête à deux dos dans des ébats jouissifs, petits culs de puttini à l’appui. Cela s'annonce charmant et désuet: culs blancs de lapinoux et pom-pom girls au chapitre. Au menu, menuet et rigaudon car c'est bien la danse baroque qui est convoquée ici.On songe à: "C´est nous les petits puttini Fesses à l´air et joues rebondies En peinture, en lavis, En marbre d´Italie, Fanfarons, fripons, trublions, Tétons mignons, bedons trognons, Chantons le gai rigaudon, La chanson des gros cupidons Fesses à l´air et joues rebondies C´est nous les petits puttini " (juliette le congrès des chérubins)
Précieuse et galantes évolutions, les bras et mains très maniérés, façonnés par le style relevé juste ce qu'il faut; sauf que, en collants chair moulants et cul-nus nos deux escogriffes font obstacle au bon comportement. Dress-code aux oubliettes.Le maitre (mètre) à danser fait défaut pour ces figures anachroniques qui se baladent nonchalamment aux jardin des délices. De la haie surgissent deux arbrisseaux malins qui ne cessent de se métamorphoser, de se transformer en animaux dans ce parterre de feuilles vertes artificielles. Kitsch et drôle à la fois, ce tableau ravit: les étreintes se font électriques et lumineuses pour ce couple de charme, enjôleur à souhait. Les sculptures de plantes, buis, en art topiaire se font vivantes et mobiles, s'adonnent à un jeu de mimétisme troublant et la haie d'honneur est endroit et place de révérences distinguées, de piqués en contrepoints, de sautillés savants, dosés à point. Quelques mouvements d'escrime , fondus en tierce pour orner le tout. Les perruques dissimulent deux visages charmants: celui de Sylvain Prunenec, petit faune désopilant au sourire naïf, serein et malicieux, le "ravi de la crèche" face à Ruth Childs, femme offerte et maline, calculatrice et séduisante. Cette danse très "plasticienne" obéit aux lois d'une mise en scène qui évoque la "carte du tendre", géographie du désir, de la reconnaissance, de l'estime: les codes de bonne conduite et de bienséance de l'époque. Danses tracées, éloquence du verbe et des paroles murmurées par la femme-mouton affublée de ce tutu de laine façonné comme les organes et membres reproducteurs... Une étreinte phosphorescente de barbe à papa glamour, savoureuse, succulente, un amour sur petit nuage duveteux, ouaté, et le tour est joué au pays de la douceur, de la tendresse.Billet doux, danse candide, retenue pour ébats érotiques de toute beauté amusante et frivole. Sans Lully, ni Rameaux sur fond de petites percussions ou de musique pop, se déroule les intrigues On se fait la chasse, la courre à cour, à jardin sans cesse et les bosquets de jouer à l'apparition-disparition comme autant de tableaux-pièges ou de décor de circonstances. Joli tableau où nos amoureux transits paradent sur la haie, bordée d'un treillis de verdure mouvante...Un cadre idyllique pour amours distinguées. On se laque à l'envi en poudre de perlimpinpin bombée sur les perruques , on se renvoie la balle au bond, ping-pong avec arbustes mouvants et les inventions fusent à l'envi. La chanson des amants de Moustaki vient au finale, couronner le tout, douce et suave comme cette odyssée précieuse, gâteau "merveilleux" saupoudré de meringue et autres douceurs sucrées. Haie d'honneur taillée dans le vif du sujet pour cartomancienne éclairée. C'est réjouissant et volage.
Et plus encore : https://genevieve-charras.blogspot.com/2023/04/poufs-aux-sentiments-ca-decoiffe-et-ca.html
_________________ Une chose dont on ne parle pas n'a jamais existé.