La duchesse de Polignac

Sur la Duchesse de Guiche et ce mariage, nous nous référerons à ce sujet.
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Bien à vous

madame antoine

Episode bien connu (toujours Bachaumont) -

29 avril 1780. — La Reine a une telle amitié pour madame la comtesse Jules de Polignac, sur le point d'accoucher, qu'elle a demandé au Roi qu'on commençât les petits voyages par s'établir au château de la Muette, pour être plus à même d'avoir des nouvelles de sa favorite et d'aller la voir elle-même. Vendredi, avant de se rendre à l'Opéra, Sa Majesté est venue chez cette dame et y a mené toute la cour avec elle, c'est-à-dire Monsieur, Madame, M. le comte et madame la comtesse d'Artois, etc., etc.

1 mai 1780. — La revue du Roi, qui a eu lieu lundi 8 dans la plaine des Sablons, a été remarquable par deux officiers généraux de nouvelle création. M. le prince de Condé y a paru avec les attributs de sa charge de colonel général de l'infanterie, et M. le duc de Chartres avec ceux de la charge de colonel général des troupes légères. Celui-ci, quoique prince du sang de la première branche, m'y brillait pas auprès de l'autre. Toute la famille royale a assisté à ce spectacle militaire.

La Reine, après la revue, est venue à Paris voir madame Jules. Elle a donné ordre que dès les premières douleurs on vînt l'avertir. Tout est disposé pour le voyage de la Muette à cette époque.

19 mai 1780. — Madame Jules de Polignac est accouchée d'un garçon; ce qui réjouit cette maison. La cour s'est établie en conséquence au château de la Muette.

21 mai 1780. — Tout le monde est émerveillé de l'amitié excessive de la Reine pour madame Jules : depuis sa couche elle ne cesse d'y aller chaque jour. Sa Majesté veut, dit-on, que le nouveau-né soit fait duc, et il est question de lui faire acheter par le Roi le duché de la Meilleraye, que vend la duchesse de Mazarin. Toute la famille des Polignac s'empresse de profiter de ce rayon de faveur. Si le cœur de la Reine est susceptible des sentiments auxquels on veut que les souverains en général se livrent peu, on sait qu'il y a aussi l'inconstance, jointe trop ordinairement à la sensibilité extrême, et l'exemple de madame de Lamballe doit effrayer.

Ce n'est pas de l'amitié, c'est de la fureur !

En effet !

10 novembre 1780. - La Reine a profité de l'absence du Roi, qui est allé chasser à Fontainebleau, pour se rendre à Claye chez sa favorite, madame la duchesse Jules. Sa Majesté a fait vingt lieues ce même jour, car elle ne veut pas découcher. Elle recommencera ce voyage chaque jour jusqu'au retour de Sa Majesté. On ne peut donner à une sujette une marque de confiance et d'attachement plus grande.

Bin quoi ? Elles s'adoraient, quoi.

30 avril1781 —Madame la duchesse de Polignac étant grosse, pour être plus à portée de fairesa cour à la Reine cet été, avait prié madame de Bouflers de vouloir bien lui louer sa maison d'Auteuil, renommée pour ses jardins à l'anglaise du meilleur goût et qu'on va voir par curiosité. Cette dame, extrêmement attachée à sa possession, sans cependant vouloir désobliger la duchesse, lui répondit par les vers suivants :

Tout ce que vous voyez conspire à vos désirs;
Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs,
L'empire en est pour vous l'inépuisable source,
Ou si quelque chagrin en interrompt la course,
Le courtisan, soigneux de les entretenir,
S'empresse à l'effacer de votre souvenir.
Moi je suis seule ici, quelque ennui qui me presse,
Je n'en vois dans mon sort aucun qui s'intéresse,
Et n'ai pour tout plaisir, madame, que ces fleurs,
Dont le parfum exquis vient charmer mes douleurs.

Madame de Polignac ayant montré les vers, tournure obligeante de la refuser, ses flatteurs les trouvèrent mauvais, croyant qu'ils étaient de madame de Boufflers. On ne manqua pas de rendre à celle-ci le jugement qui en avait été porté dans le cercle de la duchesse. « J'en suis fâchée, répondit-elle, pour le pauvre Racine, car ils sont de lui. » En effet, on les lit dans Britannicus, Acte II, Scène III.

Bonjour la culture !

7 septembre 1781. — Madame la duchesse de Polignac s'étant établie dans la maison de M. le Rez de Chaumont à Passy pour y faire ses couches, toute la cour s'est rendue à la Muette, afin que la Reine pût avoir la facilité d'aller voir cette favorite. Il y a trente-deux dames de nommées du voyage et vingt-six seigneurs, sans compter ce qu'on appelle les polissons, c'est-à-dire les courtisans non désignés qui peuvent venir rendre leurs devoirs à Sa Majesté.

Blindé ! la pauvre

J'ai trouvé un portrait qui me paraît différent du très connu.



Pas tout à fait la même expression, à moins que ce soit la photo ?