Musique et instruments anciens

Reconstitution à l'identique.

Fabriqué par un professionnel de Boissy-l’Aillerie, cet instrument très rare sera présenté ce samedi lors d’une journée de concerts dédiés au compositeur François Couperin. La version d’origine date de 1732.



Quoi de mieux pour restituer le répertoire de François Couperin qu’un clavecin de son époque ? Pour être le plus fidèle à la musique du compositeur français (1668-1733), l’abbaye de Royaumont, à Asnières-sur-Oise, vient de se doter d’une copie de cet instrument, reproduit à partir d’un modèle du XVIIIe siècle. Cet objet exceptionnel sera dévoilé au public ce samedi soir, lors d’un concert au réfectoire des Moines de l’abbaye, dans le cadre du festival de Royaumont. Et des 350 ans de la naissance de François Couperin, événement auquel le lieu consacre une journée entière.

« Nous l’avons commandé à l’un des meilleurs facteurs de clavecin en Europe, Emile Jobin. Nous avons été sur liste d’attente pendant cinq ans », souligne Francis Maréchal, directeur de la Fondation Royaumont. Cette dernière a pu compter sur le Comité Henry-Goüin, un groupe de mécènes qui soutien les activités de Royaumont, pour financer cet achat à 56 000 €. « Nous avons une grosse activité dans la musique baroque, ajoute Francis Maréchal. Notre bibliothèque musicale a énormément de partitions pour clavecin, qui a donc totalement sa place ici. »

nstallé à Boissy-l’Aillerie, Emile Jobin, 66 ans, s’est spécialisé dans la fabrication d’instruments anciens. Outre des clavecins, il réalise également des clavicordes, aux proportions plus réduites.

• Un travail de six mois

Réaliser ce clavecin hors du commun lui a pris six mois. Il est venu faire les derniers réglages sur le clavecin quelques jours avant le concert inaugural. « Ah là, je vois un bec à remplacer », note-t-il penché sur l’instrument ouvert. Le bec, c’est ce petit morceau de plume d’oie qui vient frotter la corde quand une touche est actionnée. « Après, il faut faire l’harmonisation pour le rendre plus aimable au niveau du son », précise-t-il.

« Le modèle d’origine a été fait par un facteur allemand, Antoine Vatter, venu en France en 1725. Il est venu avec une culture germanique mais il a su adapter ses instruments au goût français », expose Emile Jobin. L’instrument d’origine est quant à lui conservé au musée de la Philharmonie, dans un état exceptionnel. « J’avais fait une expertise dessus, indique-t-il. Après, j’en avais parlé à mes étudiants du conservatoire de Paris, où je donne des cours d’accord. Et un jour, l’un d’eux m’a demandé de lui en faire une copie. » Celui de Royaumont est le troisième modèle réalisé à partir de cet instrument.

• La même gestuelle qu’à l’époque

Emile Jobin commence par réaliser un plan de surfaces, puis le restitue. C’est là que les difficultés commencent. « C’est émaillé de problèmes, confie-t-il. Le véritable métier, c’est de les gérer. Il y a toujours des petites choses qui ne vont pas, même en étant très minutieux. » Il répète les mêmes gestes qu’à l’époque, ceux qu’Antoine Vatter effectuait il y a trois siècles. « Il a un goût très enraciné dans la polyphonie et le contrepoint, note-t-il. Il est aussi très soigné. C’est un as de la mécanique. »



Un travail important et très méticuleux qu’Emile Jobin ne se voit pas refaire prochainement. « Ça fait quarante ans que je fais ça. C’est peut-être le dernier grand clavecin que je réalise, car je commence à fatiguer. »

Les mélomanes pourront découvrir l’instrument lors de la représentation de Jean-Luc Ho, qui interprétera d’abord des œuvres de Bach, Mozart, Telemann ou encore Lully. Dans une seconde partie, celui-ci jouera avec d’autres musiciens deux œuvres de François Couperin, « La Française » et « La Piémontaise », issues de l’ensemble « Les Nations ».

Programme complet du festival de Royaumont : http://festival18.royaumont.com
http://www.leparisien.fr/

Couperin au clavecin

Merci pour ce très intéressant exposé. Nous avons également des renseignements sur François Couperin dans les sections chronologiques de Mr Sinclair.
https://maria-antonia.forumactif.com/search?mode=searchbox&search_keywords=couperin&show_results=topics

Bien à vous

madame antoine

Un endroit à visiter, le Musée des instruments à vent de La Couture-Boussey

• Labellisé « Musée de France », le Musée des instruments à vent présente une collection remarquable de flûtes, hautbois et clarinettes du XVIIIe siècle à nos jours ainsi que des outils et machines qui retracent l’histoire économique et artistique de La Couture et son bassin, spécialisés dans la facture instrumentale depuis le XVIIe siècle.

Pratique : Le musée est gratuit et ouvert du 1er février au 8 décembre inclus, mardi au dimanche de 14h à 18h (visites guidées à 14h30 et 16h). Accueil téléphonique: 02 32 36 28 80
Du mardi au samedi : de 9h à 12h30 et de 13h45 à 18h. Dimanche et jours fériés : de 13h45 à 18h.
http://www.musees-haute-normandie.fr/musee/musee-des-instruments-a-vent

Bon aussi, le musée Bernard-d’Agesci.

• Ce musée, bénéficiant d'une grande superficie (près de 5 000 m2), regroupe en un même lieu trois collections différentes : un fonds beaux-arts et arts décoratifs, l'ancien museum d'histoire naturelle ainsi qu'un conservatoire de l'éducation.

• Des salles thématiques consacrées à l'orfèvrerie des Deux-Sèvres, à la collection du musicien, luthier, compositeur et pédagogue Auguste Tolbecque (avec plusieurs violes de gambe) et à la faïencerie d'art de Parthenay (1882-1914, avec les créations de Jouneau, Amirault et Knoëpflin) scandent le parcours des peintures au second étage. Le plafond en faïence de Parthenay réalisé par Prosper Jouneau pour l'Exposition universelle de Paris de 1889 est une des pièces maîtresses du musée.

C'est bien entendu Tolbecque qui nous intéresse ici.

• Le musée Bernard-d’Agesci vient d’acquérir une exceptionnelle guitare baroque qui faisait partie de l’ancienne collection d’Auguste Tolbecque (1830-1919). Cette collection avait été mise en vente après le décès du musicien, compositeur et luthier niortais, en 1922.
  Grâce à plusieurs photographies prises dans la demeure niortaise d’Auguste Tolbecque, au Fort-Foucault, il a été possible de retracer l’historique de plusieurs instruments, dont cette guitare baroque. Datant du XVIIe siècle, celle-ci a probablement été fabriquée en Italie, à partir d’épicéa, d’ébène, d’if, d’ivoire et d’argent.
  Cette guitare rejoindra ainsi un instrumentarium varié constitué de pianos, tambours, orgue, clairon et d’instruments à cordes frottées. Dans cette famille, huit d’entre eux sont des reconstitutions d’instruments anciens réalisées par Auguste Tolbecque, dont quatre appartiennent au Moyen âge.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_Bernard-d%27Agesci
https://www.lanouvellerepublique.fr/niort/acquisition-et-restauration-au-musee

Nous avons ici une magnifique harpe d'époque, oeuvre de Jean-François Tiphanon. Ce n'est pas une Nadermann, donc je ne l'ai pas postée ici.
https://maria-antonia.forumactif.com/t5704-les-harpes-de-nadermann-maitre-luthier-de-marie-antoinette



Cette harpe est en épicéa, de bois doré, enduit au "vernis Martin". Son décor est polychrome, aux chinois, aux attributs de la musique et couronnes de fleurs. La crosse se présente à enroulement richement sculpté de feuilles d'acanthe, de laurier et pampres, supportée par une gerbe de feuilles d'eau ornée d'une guirlande de fruits et fleurs. Vous remarquerez aussi la base mouvementée ornée de feuillages.
Quant au mécanisme, il possède sept pédales.  







Renseignements complémentaires
La harpe est avec la flûte et certains instruments à percussion, l'un des plus ancien instrument de musique, son origine remonte à la Mésopotamie. Elle fut introduite en Europe par la culture Celte. Sous la Renaissance, on lui adjoint un nombre supérieur de cordes et vers 1690, grâce au luthier Hochbrücker, est introduit un mécanisme de pédales qui en facilite la modulation.
La musique occupe une place très importante dans la société du XVIIIe siècle et l'apprentissage d'un instrument fait partie de l'éducation des jeunes filles de bonne société. La reine Marie-Antoinette, pratiquant elle-même la harpe, a nourri la vogue de cet instrument.
Jean-François Tiphanon, maître luthier parisien eut un atelier rue Saint-Honoré-du-Louvre et rue Saint-Thomas-du-Louvre, à Paris à la fin du XVIIIe siècle.
Nous ne connaissons pas de harpe issue de l'atelier de ce luthier qui ait été présentée sur le marché, en revanche nous pouvons comparer le travail de sculpture du chapiteau d'une grande finesse, à celui de la harpe réalisée par Renault et Châtelain, présentée en vente chez Rossini, le 12 décembre 2013, lot 339, adjugé 3 800 € ou bien encore à la harpe de Simonin, chez Christie's le 2 mars 2011, lot 473, adjugé 4 375 €.
https://www.tajan.com/

Cette vente chez Tagan s'annonce exceptionnelle.

Mérite d'être épinglée : la performance de Jean Rondeau sur clavecin d'époque.

• Le claveciniste français, 28 ans, a donné un beau récital, vendredi soir, à Saint-Sulpice, où il retrouvait un public de fidèles pour jouer Bach et Scarlatti
  
  
  

• Il est de retour, toujours avec sa barbe brune, broussailleuse, dense. Et il danse au clavier! A 28 ans, Jean Rondeau cultive une voix(e) personnelle. Le claveciniste français était l’invité des Concerts de la Chandeleur, vendredi soir à Saint-Sulpice. Il jouait dans une petite salle pour une quarantaine de mélomanes qui le suivent depuis ses débuts. Un concert chez un particulier, lequel met à disposition un splendide clavecin du début du XVIIIe siècle, copie d’un instrument historique du facteur Donzelague datant de 1716, conservé au Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon.
  
  Un jeu tout en contrastes
  
  Le jeu de Jean Rondeau est très contrasté, entre virtuosité débridée et élans intérieurs qui semblent nous emmener vers un ailleurs. Il ne cesse de prendre des risques, quitte à mettre quelques notes à côté; mais c’est le geste qui compte, porté par un souffle ample, tour à tour ardent et tourné vers l’intériorité. Le claveciniste a commencé par jouer une improvisation dans le style d’un «Prélude non mesuré» pour chauffer ses doigts et s’accoutumer à l’instrument. D’emblée, la sonorité est chaude, avec de profondes basses, contredisant l’idée selon laquelle le clavecin est un instrument inexpressif au son métallique. Au menu: des Sonates de Scarlatti mises en regard avec des pièces de Bach «dans le goût italien».
  
  L’anti-machine à écrire
  
  Jean Rondeau est l’anti-«machine à écrire». Une image qu’on a longtemps associée aux clavecinistes jouant sur de mauvais instruments au son crissant et métallique. Chez lui, rien n’est métronomique; il aime infléchir légèrement le tempo pour faire saillir un motif ou une phrase mélodique. Tout est affaire de mouvement, d’ascension, de chute, de tension, de détente. Parfois, il frôle l’excès, étirant une phrase jusqu’à ses limites pour en tirer tout le suc: la carrure des phrases menace de s’effondrer, mais c’est toujours dicté par des nécessités musicales. Son souci est de faire chanter le discours, et il le fait en toute subjectivité. Ce qui peut paraître surprenant de prime abord, comme ces rythmes un peu bousculés, saccadés, au début de la Sonate K. 119 de Scarlatti, fait sens, car ces libertés sont destinées à suggérer le côté fantasque de la musique.
  
  Pétrir, ou se fondre dans les touches
  
  Autant l’on admire sa virtuosité dans la Fantaisie en ut mineur BWV 906 de Bach, autant il prend son temps pour faire jaillir la ligne mélodique dans la Sonate K. 132 de Scarlatti. Il apporte des variantes personnelles à l’ornementation, comme dans les reprises pour éclairer le matériau musical sous un jour nouveau. Il souligne l’influence hispanique dans la Sonate K. 175, avec ces rythmes très marqués, percutants, pareils à de la guitare, pour replonger à nouveau dans une mélancolie très «scarlattienne» avec la Sonate en fa mineur K. 481. Il joue souvent les yeux fermés, le corps légèrement ployé en avant sur son instrument, comme pour pétrir, ou se fondre dans les touches.
  https://www.letemps.ch/

Hey Glenn, rdv à Valmunster. Gaffe c'est demain !

Place ce dimanche 9 juin au deuxième concert du Festival de musique ancienne de Valmunster : un voyage dans la musique raffinée des salons du Siècle des Lumières.

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Voici une belle histoire qui plaira à tous les Amateurs de Musique. Il s'agit de la restitution d'un précieux violon ancien.



C’est une belle histoire, presque digne d’un conte de Noël. Celle d’un violon fabriqué au milieu du XVIIe siècle qui se transmettait en héritage dans la famille Davis… jusqu’à ce qu’il soit volé dans une voiture à Martinez (Californie) en 1986. La petite famille était en train de déménager et avait laissé dans son break, garé dans l’allée, la majeure partie de ses affaires dont plusieurs instruments de musique. « Quand ils se sont réveillés, tous leurs instruments, sept à huit instruments, avaient disparu », a expliqué un membre de la famille à KTVU. Y compris le violon fabriqué en 1659 par le luthier autrichien Marcus Stainer (ca. 1633-1693, sans rapport avec le célèbre Jakobus Stainer).



Trente-cinq ans plus tard, Emily Gast, fille du propriétaire du précieux violon volé, repère en ligne un instrument similaire, en vente chez un antiquaire, Buy the Way. Le prix l’étonne. « Elle a envoyé des photos à son père, pensant que cela l’amuserait qu’un violon comme le sien puisse valoir autant », a déclaré Gregory Gast, mari d’Emily et gendre de Loal Davis. La réaction de ce dernier ne s’est pas fait attendre : « C’est mon violon ! » Il reconnaît l’instrument à l’une de ses particularités, sa tête sculptée, mais aussi à d’autres détails spécifiques dont il se souvenait, aux marques qu’il avait lui-même apposées sur l’instrument. Et il y a, de plus, une photo de M. Davis, alors âgé de 14 ans, posant le violon à la main.

La famille prend alors contact avec la police, qui commence par suspendre la vente du violon pour 90 jours, le temps de permettre à la famille de retrouver les rapports établis en 1986… Las ! trente-cinq ans (et plusieurs déménagements plus tard), Loal Davis n’avait pas conservé ces documents. « La seule option qui s’offrait à nous était de discuter avec le propriétaire actuel », indique Gregory Gast. L’antiquaire se montre tout à fait coopérative, et même aimable : comprenant l’histoire et la valeur sentimentale de l’instrument, elle ne demande que 2.500 dollars à la famille, soit le montant qu’elle avait dû elle-même débourser. Marché conclu : la fille et le beau-fils ayant feront ainsi prochainement le voyage vers St. Louis pour restituer à Loal Gast le violon qui lui avait été dérobé et qui, après trente-cinq ans, reviendra donc dans la famille qui le conservait depuis plusieurs générations.
https://www.diapasonmag.fr/a-la-une/un-violon-vole-reapparait-35-ans-plus-tard-21309.html

Bien à vous

madame antoine