Diane de Poitiers de retour chez elle

Lu dans un journal, ce matin : le corps de DIANE DE POITIERS, la favorite à la légendaire beauté, a été ramené au château d'ANET. Ses restes avaient été profanés, comme beaucoup d'autres, en 1795, par les révolutionnaires, et jetés dans une fosse commune. Le corps de la belle a été rapatrié dans une voiture à cheval, escortée par des gardes républicains en costumes d'époque.
Nul doute que la légendaire favorite aurait apprécié cet ultime hommage...

C'est gentil! Pour une fois qu'on rend un hommage posthume officiel à une "victime" de la Révolution !

C'est magnifique ! C'est vraiment une bonne nouvelle !
Je suis très contente pour elle. Diane de Poitiers est un de mes personnages préférés du XVIe siècle.

Voilà, j'ai retrouvé le lien, avec la photo :

http://culture.france2.fr/patrimoine/actu/le-cercueil-de-diane-de-poitiers-au-chateau-d-anet-63321535.html

A ce sujet, j'ai lu aussi que la belle usait vraisemblablement d'élixirs de jouvence, à base de poudre d'or, qu'elle ingérait dans des quantités exagérées : ce qui l'a probablement empoisonnée...à long terme.
Étrange révélation faite par les analyses qui ont permis d'identifier ses ossements.

Miroir, mon beau miroir...suis-je encore la plus belle ?

...ça me rappelle une certaine marquise qui a ingéré quantité de potions , dont certaines à base d'arsenic , pour essayer de raviver une flamme éteinte ...et soigner quelques maladies ..et qui en a laissé sa santé et sa vie aussi ...

Si Diane m'épate incroyablement d'avoir gardé auprès d'elle un roi de France fou d'amour pour elle de vingt plus jeune, je la trouve franchement antipathique. C'est elle qui a mis la France du côté des antiprotestants et elle a fait la fortune des Guise qui à la génération suivante vont être une vraie plaie pour le royaume.
Elle me ferait presque peur.

On pourrait beaucoup la comparer à madame de Pompadour, tout aussi femme de pouvoir.
Mais (ce n'est que mon humble avis) l'une poussait le roi vers les Lumières, vers le libéralisme, un courant neuf tandis que l'autre était plutôt du côté des forces réactionnaires.

De plus, madame de Pompadour n'était pas issue du sérail, elle n'était pas noble, alors que Diane était très imbue de son rang, au point d'en mépriser la pauvre reine tout juste dégrossie de son arrière-boutique. Mais celle-ci cachera bien son jeu! (J'ai aussi plus d'admiration pour Catherine).

La belle DIANE restera dans l'histoire pour sa beauté, avant tout. A une époque où 30 ans signifiait être vieille, sa fraîcheur et sa beauté étonnaient ! On raconte qu'elle se levait de bon matin pour de grandes marches matinales, se lavait à l'eau glacée après un bain chaud pour resserrer les pores de la peau, faisait attention à ce qu'elle mangeait, à une époque où la diététique n'était pas vraiment d'actualité...
Son rôle politique et son influence furent considérables, mais c'est bien cette troublante beauté qu'on retiendra...

Ça pour la beauté, oui c'est assez remarquable. Et vingt ans de plus que le roi!

Je lui ai toujours trouvé une certaine ressemblance avec Marie-Antoinette ...

Bien à vous.

Oui, c'est vrai qu'il y a un air.

Chère Olivia désolé de vous contrarier, mais contrairement à Diane de Poitiers, la marquise de Pompadour n'é été la favorite que d'un seul Roi, Louis XV. La belle Diane fût d'abord la maitresse de François 1er, et quand les fils d'icelui durent partir comme otage à Madrid à la place de leur père, Diane fit ses adieux aux jeunes Princes et le Dauphin tomba sous le joug de cette belle Dame. A la mort de son Pére Henri II n'avait pas oublié la ravissante beauté et elle devint sa favorite. Même si elle était beaucoup plus agée que son royal amant. Les "courtisants" la surnommaient "la vieille"mais tout le monde la craignait.
A sa mort elle fût inhumée dans le somptueux tombeau que l'on peu toujours voir à Anet. L'on dit que lorsque les révolutionnaires sortirent le cadavre elle était restée "intacte". La mort et le temps n'avait en rien altéré sa beauté. Il fallu ces assoiffés de sang pour réduire à néant le corps.

J'ai oublié cette information, cher ami soyez en ainsi remercié.

Mais je sais tout ça!
D'ailleurs on ne sait pas vraiment si elle s'est réellement trouvée dans le lit de François Ier. Ce serait plutôt une légende car elle aurait supplié le roi de libérer son père complice d'un complot. Elle avait jusque-là menée une vie exemplaire.
Et notez que le jeune Henri n'était alors que cadet, pas Dauphin. Elle a misé sur celui qui comptait le moins! Belle tactique!

La femme restera toujours la femme !

Fine mouche

Bonjour

Ah je comprends maintenant pourquoi Monsieur était tout guilleret en ce samedi.

Je vous conseille ce livre qui à travers ce merveilleux château, nous fait découvrir la belle Diane, ses conflits avec Catherine. En annexe, quelques belles gravures des protagonistes et plans du château. (Editions France-Loisirs)



Cordialement

Chenonceau quelle merveille ce Château. Une plume de cygne posée sur la rivière....

Ce que je lui reproche surtout, c'est son attitude envers Catherine. Quoiqu'elle ait tout fait pour éviter sa répudiation (surtout parce qu'une princesse mieux née et plus jolie aurait pu sonner le glas de son influence sur le roi), elle l'a méprisée, s'est moquée d'elle (enfin pas toute seule, Henri ne s'est pas gêné non plus) avec ces fameux chiffres CH desquels ressortent son D à elle.
Et le pire, c'est qu'elle s'est chargée de l'éducation de leurs premiers enfants, le futur François II et Elisabeth. Elle a préparé leur mariage, l'un avec l'héritière d'Ecosse et l'autre avec Philippe II d'Espagne, fers de lance de la reconquête (violentes) du catholiscisme. C'est terrible de lui voler son rôle de mère, elle qui les a attendus pendant près de dix ans, qui a failli être renvoyée, qui seront sa fierté, son moyen d'obtenir enfin le pouvoir... Là vraiment de quoi je me mêle ? Madame de Pompadour aura plus de classe!

Diane ne vole rien du tout ni femme ni mère. Elle accomplie sa charge de favorite et les ordres du Roi. Catherine récupérera trés vite Chenonceau en "virant" Diane quasi manu militari. Quant au rôle de mère de Catherine permettez moi de douter de son amour filial sauf pour Henri III. Elle se sert de ses enfants pour l'amour du pouvoir justement. Ses enfants monarques ou non ne sont rien c'est Elle qui régne et le role de mère n'y est pour rien

Quelle sublime phrase, je reconnais là....Votre âme de poête.

Nos messages se sont télescopés, je suis entièrement d'accord avec votre analyse. Catherine se sert de ses fils pour continuer à régner. Mais je pense, à mon humble avis qu'Henri III lui échappera quelque peu. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est un politique.


Chère Olivia

Je suis ni pour, ni contre. Bien que je reconnaisse quelques manipulations de la part de Diane (afin d'assurer son pouvoir et surtout d'augmenter son patrimoine), je vous invite donc à lire ce livre.

Cordialement

Lors de mes études j'avais fait un exposé sur les portraits de Charles IX. Alors qu'il n'était que duc d'Orléans, on a une lettre de Catherine au peintre Clouet où elle le supplie de portraiturer au plus vite ses enfants, de ne faire que les esquisser. Elle les voit rarement car ils vivent hors de Paris, jugé trop insalubre. C'est vraiment une lettre très touchante où explose l'amour maternel. Et c'est encore l'époque où personne n'aurait douté qu'Henri II mourait si jeune et qu'elle devrait assumer une régence.

Voici le plus jeune de la portée, le jeune Hercule, duc d'Alençon et pourtant adulte, il sera réputé pour sa laideur :


Elle n'allait pas non plus garder auprès d'elle la favorite de son mari! C'est quand même beaucoup demander! Elle s'est certes accroché au pouvoir mais était plus légitimement en droit que la favorite du roi! Elle a tout fait pour sauver ce qui ce pouvait du royaume de ses fils.
Certes, elle a fait des erreurs (la Saint-Barthélémy!!!) mais, elle croyait sincèrement sauver le royaume en faisant assassiner Coligny et les têtes du parti protestant. Comme elle fera tout pour lutter contre le parti adverse des Guise. Elle essaiera désespérément de réconcilier les partis. Et quand elle se sent trompée, elle se venge.

De plus, à la fin de sa vie, elle se tournera vers les Guise, champions du catholiscisme, contre l'avis de son chouchou Henri III. Parce qu'elle ne veut pas de Henri de Navarre sur le trône, celui de ses fils. En désespoir de cause, elle soutiendra la Ligue qui pensait mettre l'infante Isabelle sur le trône de France, fille de son aînée Elisabeth reine d'Espagne. Elle aura le même projet avec le fils de Claude, sa deuxième fille devenue duchesse de Lorraine. Tant pis si ces projets ne peuvent être inacceptables dans le royaume de la loi salique. Elle s'en fiche. Mais il lui faut quelqu'un de son sang sur le trône. C'est l'histoire d'une petite parvenue, une Cendrillon qui est devenue la mère des rois d'un des plus beaux royaumes. Et ça, elle va s'y accrocher. Oui par ses fils, elle règne. Mais elle règne aussi pour ses fils. Il n'y a qu'elle, leur mère qui sait ce qu'il y a de bon pour eux. Et quand ils la rejettent, elle se tourne vers le suivant, espérant que lui la comprendra, la soutiendra.
C'est une mère genre pied noir, hyper possessive, tyranique. Et ses filles ne comptent pas, ou juste pour servir ses frères. Très méditerranéenne.

Je la trouve touchante. Tellement humaine!
Evidemment que je n'en fais pas une sainte non plus.

Deux femmes (et pas des moindres!) pour un Roi... Je suis d'accord avec vous OLIVIA, sur le portrait de Catherine de MEDICIS : le goût du pouvoir et l'amour maternel ne sont pas forcément incompatibles. Une sorte de "je t'aime, moi non plus", un mélange un peu malsain de chantage affectif, de manipulation, de possessivité... C'était une louve, une lionne, capable de sacrifier le plus faible de la portée pour assurer la survie des autres... Catherine était avant tout une maîtresse-femme : grande mangeuse, grande marcheuse, bonne cavalière... et toutes ses grossesses n'ont pas entamé son énergie. Et je pense qu'elle avait plus d'amour maternel que MARIE DE MEDICIS, qui se foutra éperduement du jeune LOUIS XIII.
Et puis, n'oublions pas l'époque ! On est loin de la politesse et des discussions feutrées du XVIIIème ! C'est l'époque des guerres de religion, des assassinats politiques, des poisons, des intrigues... Deux femmes redoutables dans une époque qui ne faisait pas de cadeaux...

Ben tout ça restait dans la famille !

J'ai lu récemment qu'elle s'occupait très bien des enfants royaux, mieux que Catherine d'ailleurs!
En tout cas, merci cher Calonne, pour cet article fort intéressant, je le cherchait justement !
J'espère que des magazines comme "l'Histoire", vont sortir un article, je n'ai rien vu pour le moment !

Spécial Rolland Garros : Avantage Diane de Poitiers