Antoine Simon

N'est-ce pas incroyable qu'un enfant aussi remarquable, aussi noble que Louis XVII, plein d'esprit de et de répartie, comme témoigne le récit de Mme de Tourzel, puisse finir entre les mains d'un tel plouc?! Ce n'est possible qu'en France...franchement!

Citation :

Ce n'est possible qu'en France...franchement!

Etait-ce encore vraiment la France, à ce moment-là ? Il semble que ce pays avait perdu le nord...

Pour moi le pire n'est pas d'avoir mis cet enfant entre les mains de Simon, mais bien de l'avoir arraché des bras de sa mère....ça c'est une honte vraiment ignoble....

Dans un sens, leur raisonnement se comprend : ils voulaient en faire un bon citoyen formaté selon leur idéal. Donc, il fallait le soustraire à toute influence néfaste pour éradiquer toute trace de son ancienne éducation. Donc, le séparer de sa famille et de sa mère. Logique.

Cela prouve bien à quel stade de déshumanisation ils étaient parvenus...

Les nazis ont aussi prélevé des enfants à leur entourage, dans le but d'en faire de parfaits aryens.

Bien sûr, dans le cas de Louis XVII, une autre explication circule, qui n'exclut pas l'autre (autant faire d'une pierre deux coups ) et n'a rien de plus reluisant : le souci de ne pas laisser ensemble deux otages importants.

Quoique... on a bien vu le peu de cas qu'ils ne tarderont pas à faire de Marie Antoinette...

Ah ça ce ne sont pas les excuses qui leur manquaient c'est sûr...mais ils ont utilisé là une méthode radicale, égoïste et exempte de toute humanité..résultat : un fiasco...au moins c'est clair...

Mais rien ne pourra justifier le fait d'arracher un enfant des bras de sa mère, contre leur volonté

Citation :

Mais rien ne pourra justifier le fait d'arracher un enfant des bras de sa mère, contre leur volonté

Si. La raison supérieur de l'Etat. Mais on sait quoi penser de ces régimes-là.

Pour eux oui ça le justifie, mais pour moi non
Les criminels ont toujours une excuse ou une justification...enfin presques tous...

pimprenelle a écrit:

Citation :

Mais rien ne pourra justifier le fait d'arracher un enfant des bras de sa mère, contre leur volonté

Si. La raison supérieur de l'Etat. Mais on sait quoi penser de ces régimes-là.

Quels régimes? D'accord je la joue un peu "provoc" mais, même si je suis la première à m'insurger contre ce qu'a subi Louis-Charles et si j'en suis profondément émue, j'avoue que je suis heurtée par les termes "ces régimes là"

Je me permets de rappeler, comme l'a d'ailleurs fait Pimprenelle, que la République n'eut pas le triste monopole en la matière mais aussi que, moins de vingt ans après la mort de Louis Charles, un autre fils de souverain fut arraché à son père (qui l'adorait) et à sa mère qui, hélas pour lui, ne s'en souciait pas. Cet enfant, s'il vécut dans une cage dorée, fut aussi dépossédé de son nom, de son prénom, de sa langue et de sa culture avant de s'éteindre faute d'avoir reçu les soins que nécessitait son état.

Le duc de Reichtadt, petit neveu de la reine Marie-Antoinette, fils de l'Empereur, né Napoléon II est mort à Schönnbrünn parce que des régimes monarchistes, sa famille maternelle en avaient décidé ainsi. Alors, s'il vous plait, ne stygmatisez pas la République.

Qui a parlé de république ? J'avais au contraire utilisé le terme très vague de "régime", pour désigner les exagérations pernicieuses qui guettent tout type de gouvernement qui se déshumanise, de quel bord qu'il soit.

Pardon pour cette méprise Pimprenelle et merci de la précision.

Je vous en prie, MagicXarco... Ma toute petite phrase manquait de clarté et pouvait être mal comprise. Fondamentalement, je pense qu'aucun régime politique n'est à l'abri de ces désatreuses extrémités. Même pas les démocraties au sein desquelles nous nous imaginons à l'abri, hélas...

Mais nous nous écartons de plus en plus du sujet. Je me tais !

Il n'est pas très différent de la caricature finalement

Non, pas vraiment... Il a toujours l'air, si je peux me permettre, pas futfut...

C'est le moins qu'on puisse dire

Concernant les photos que je poste, elles sont pour la plupart tirées de la revue "Le journal de la France". Il s'agit d'une revue dont le premier numéro est paru en 1969 fort complète et intéressante. Il arrive qu'on la trouve encore chez les bouquinistes mais elle est devenue, il faut bien l'avouer, assez rare.

Paaaaaaaaaaaaauvre Louis XVII !
Je connaissais ce portrait, mais il semble donner raison à toutes les craintes que nous pouvions avoir sur le sort qui a été réservé au petit Roi...

Bien à vous.

Sur cette photo il semble cependant beaucoup moins terrorisé

Mais en effet on ne peut pas dire qu'il dégage un charisme impressionnant...je l'imagine très mal, que ce soit par son comportement ou son physique, éduquer convenablement un jeune Roi arraché à sa mère et dont le père est mort, pour en faire un républicain...

On n'a pas cherché le gouverneur idéal, certes ! Simon représentait peut-être une idée du citoyen moyen ? Et, surtout, il était à la botte de ses chefs. Toujours utile, ça...

Ah oui à mon avis c'est ça qui a été déterminant...

Je pense qu'on voulait surtout faire oublier à Louis Charles qu'il était né sur les marches d'un trône, l'empêcher d'avoir un jour l'ambition et les capacités de devenir Louis XVII en reprenant le pouvoir.

Simon, artisan et assez inculte, était tout indiqué de ce point de vue.

Citation :

Simon, artisan et assez inculte, était tout indiqué de ce point de vue.

Alors, beaucoup de monde aurait fait l'affaire ! Simon présentait aussi l'avantage non négligeable d'être très soumis à la hiérarchie. Bon toutou, qui rapporte les faits et gestes les plus intimes du petit à garder...

Je pense que les révolutionnaires avaient aussi tout intêret à lui donner pour éducateur un homme simplet sans ambition, pour éviter qu'il essaie de manipuler à son avantage Louis XVII

C'est bien ce que je disais Chou d'Amour

En effet MagicXarko, mais je pensais aussi à l'hypothèse qu'un éducateur intelligent et ambitieux arrive à manipuler Louis XVII pour le persuader bien après d'abdiquer en sa faveur et en lui léguant tout pouvoir

Une petite analyse amusante de Beauchesne sur les révolutionnaires et sur Simon :

"Il y eut pendant la révolution deux sortes de scélérats : les uns, comme Chaumette, Danton, Hébert, privés des dons de la fortune, et auxquels tout moyen semblait bon pour arriver aux jouissances matérielles et connaître ce luxe que Sénac de Mailhan appelait "l'emploi stérile des hommes et des matières", -- les autres, tels que Piéton, les deux Robespierre, Hérault de Séchelles, menant d'abord une vie régulière, affichant une certaine dignité de moeurs, mais couvant des passions basses, inconnues, l'orgueil, l'envie, que la révolution fit éclater, et qui, entraînés par les circonstances, finirent par devenir des monstres. Simon et le boucher Legendre furent de ce dernier nombre."

C'est marrant, je ne suis pas vraiment d'accord avec Beauchesne sur ce coup, dans le sens où je mettrais plus Simon avec des Hébert qu'avec des Robespierre ou des Hérault de Séchelles, et Danton non plus ne devrait pas être comparé à Simon :s:
Je ne sais pas si Simon avait vraiment beaucoup d'orgueil...enfin je pense qu'il avait largement moins d'ambition que Robespierre. Simon semblait plus proche d'Hébert...très basique, sans grande prétention, et juste bon à faire ce qu'on lui demandait de faire en profitant des avantages que ça donnait :s:

Je suis bien d'accord avec vous, Chou ! Ce ne sont pas du tout des envergures intellectuelles comparables ! Du reste, Simon n'a carrément aucune envergure intellectuelle. Beauchesne parle peut-être plutôt d'appartenance sociale ? non, pas même ... Ses classifications sont un peu tirées par les cheveux.