Chon du Barry, sa vie, son appartement

J'ouvre un nouveau sujet sur l'appartement qu'occupait de 1768 à 1774 Mademoiselle Chon du Barry , belle-sœur de la comtesse du Barry .

Petit mais confortable , lumineux et idéalement situé ( il donne sur la cour royale et autrefois sur la petite cour du roi , aujourd'hui escalier Louis-Philippe) , ces lieux sont au-delà de la bibliothèque et de l'antichambre aux porcelaines de la comtesse .

Sous Louis XVI cet agréable appartement fut concédé au comte de Maurepas qui y logea avec son épouse .

C'est sous cette appellation d' " appartement du comte de Maurepas " que l'on peut le visiter de nos jours , visite généralement couplée avec celle de l'appartement de la comtesse du Barry .

Plan de l'appartement de Melle Chon du Barry -2ème étage ( de D1 à D4 ).



Il y a une première antichambre ( D1 sur le plan ), une seconde antichambre ( D4 sur le plan ) avec une très belle cheminée de marbre de brèche violet et blanc et des chaises, et l'écran aux marques du Garde-Meuble royal .

Ensuite un grand cabinet ( D3 sur le plan ).

Cheminée de marbre griotte , sièges aux marques du Garde-Meuble royal , et boiseries blanches sur fond anis  . On distingue aussi une table à plateau central de Weisweiler , et deux bureaux à cylindre en acajou dont l'un , à côté de la cheminée , est d'une grande richesse .

Superbe commode de Benneman , fournisseur officiel du Garde-Meuble royal , et céladons de Chine montés en bronzes dorés de Gouthière .

La chambre avec son alcôve du lit ( D2 sur le plan ) . Ici les boiseries sont blanches sur fond crème .

Sur le plan , on peut voir un couloir et des espaces secondaires longeant la chambre , derrière l'alcôve : ce sont des garde-robes , dont les petites fenêtres ouvraient sur la petite cour du roi , remplacée depuis 1837 par l'escalier Louis-Philippe et sa verrière .

La garde-robe ( derrière la chambre D2 à droite , le long de l'alcôve ) ( sert de réserve de meubles -ne se visite pas )  :[/u][/b]

Le mur de droite est la cloison de l'alcôve du lit .

Tout cet espace rien que pour Chon !!!
Biensûr tel n'était pas le prénom de baptême de Françoise-Claire du Barry . Ouf, ça va mieux en le disant !

Peu gâtée par la nature, petite, boiteuse, et d'une figure peu intéressante, d'une tournure ridicule ( n'en jetez plus ! ), Chon était fort intelligente et amusait le Roi . Elle était, avec Sa Majesté, sur un pied de familiarité plutôt choquant .

Bah ! Elle n'est pas si mal que ça .....

Merci pour le portrait de cette femme méconnue , qui mourra en 1809 sous le Ier Empire .

C'est vrai que j'ai oublié de préciser que " Chon " était son surnom depuis son enfance   : étant même nommée ainsi par Louis XV , c'est pour ça que j'ai aussi choisi de l'appeler Chon .
Curieusement c'est cette-même appellation familière qu'a retenu le château de Versailles  

Sa sœur cadette Jeanne-Marie-Marthe était elle surnommée " Bischi "

Claire-Françoise , dite Chon    , ne quitta jamais la comtesse , la suivit dans son exil à l'abbaye de Pont-aux-Dames en 1774 et vécut par la suite à Louveciennes avec elle .

"Chon"...marrant comme surnom  

Chou d'amour a écrit:

"Chon"...marrant comme surnom

Oui ...

Il y avait même une troisième soeur, leur aînée à toutes les deux, Marguerite-Elisabeth .   Elle montait déjà en graine, lorsqu'elle épousa pourtant un brave campagnard sans prétention, Pierre Filhouze ( qui devint maire puis premier consul de Lévignac, le berceau des du Barry ) .
Mais, quant à Bischi et Chon, leur destin peu enviable de filles sans dot était de sécher sur tige ...

oui c'est vrai , trois garçons et trois filles , telle était composée la fratrie " du Barry " .

En fait grâce à la comtesse Du Barry , on peut dire que Chon eut un destin hors du commun : elle vécut à la Cour dans ce modeste mais bel appartement ( alors que des nobles de haute lignée devaient se contenter de galetas insalubres ) , amusait Louis XV et vécut jusqu'en 1793 une vie paisible à Louveciennes .

En effet la destinée de ces filles cadettes était souvent la " tige sèche " , ou le couvent

Chon s'était fait, des années auparavant, une petite notoriété en écrivant à son frère Nicolas ( le petit dernier de la couvée ) ( ou de la cuvée du barril ), à l'occasion de son entrée à l'Ecole, une lettre si enlevée et édifiante, que Marmontel la fit publier dans le Mercure, " comme une haute leçon de vertu et un rare morceau d'éloquence ."

Ouf je suis rassurée que ce soit un surnom car depuis le début du sujet je me disais,"Pauvre femme, c'est vraiment vilain un tel nom!".

C'est donc la soeur du proxénète ?
Comment a-t-elle pu s'en sortir pendant la Terreur ? Parce qu'un de ses frères (le mari fantoche, encore un autre de la cuvée:eventail: ?) ,resté à Toulouse s'y est fait guillotiné. J'ai des relations, hélas perdues de vue, de mes études qui ont consacré des mémoires sur les collections des Du Barry de la région toulousaine. Un de leurs parcs de châteaux était le parc de ma fac.

Juste une chose encore : il est de qui ce portrait ?

Aucune idée

Je l'ignore : il n'y a aucune précision, hélas, sur l'artiste qui a immortalisé Chon ! Désolée ...

olivia a écrit:

Comment a-t-elle pu s'en sortir pendant la Terreur ?

Oui, que devient Chon pendant la Terreur ?
Il a été publié une biographie de Chon, en 1999, chez Robert Laffont :Mademoiselle Chon du Barry, ou les surprises du destin, de Frédéric Lenormand .
Je ne sais pas du tout ce que cela vaut ...   Je ne suis pas amateur de romans historiques .....
J'ai lu , quant à moi, les biographies de Jeanne, par Castelot, Jules et Edmond de Goncourt, le duc de Castries, et puis Monsieur du Barry et sa famille d'Armand Praviel.

Faisons un petit flash-back qui nous ramène à la mort de Louis XV , la chute brutale de la fin de la faveur ...  Adieu, paniers, vendanges sont faites ! ( le Roué )

Madame Sophie a écrit:

Claire-Françoise , dite Chon    , ne quitta jamais la comtesse , la suivit dans son exil à l'abbaye de Pont-aux-Dames en 1774 et vécut par la suite à Louveciennes avec elle .

Pas exactement, Sosso !

Jeanne part seule à l'abbaye de Pont-aux-Dames, où elle sait se faire apprécier et aimer, disons-le en passant .  Chon et Bischi ne sont pas l'objet de rigueurs particulières . Biensûr, Maurepas prend ses quartiers dans leur ancien appartement à Versailles . Louis XVI n'allait tout de même pas pousser la mansuétude jusqu'à garder les deux soeurs à Versailles !
Elles partent donc, avec armes et bagages, chez leur neveu Adolphe et sa femme, née Hélène de Tournon, qui demeurent rue de Richelieu à Paris .

Effectivement, Chon obtient un droit de visite et se rend de temps en temps à Pont-aux-dames voir la recluse ...
Elle est très mélancolique : Je n'ai plus de soupirants, déplore t-elle amèrement ! Ils se sont aperçu que je n'étais pas jolie le lendemain de la mort du Roi .
A quoi Jeanne répond, philosophe : Que cela ne vous étonne pas ! Il y a des gens qui, à la même époque,  se sont avisés de remarquer mes imperfections .

En février 1775, Chon et Bischi reprennent la route de Toulouse .  Elles désirent trouver une demeure dans ces environs, visitent et achètent un château ( qui deviendra l'école d'agriculture de Purpan, dit le duc de Castries ) .  

Entre-temps, Jeanne, ayant achevé de boire le calice de son exil chez les soeurs , est sortie de cette retraite forcée .  Elle s'est installée au château de Saint-Vrain .
Voilà Chon qui remonte in petto pour tenir sa maison .

Jeanne revend Saint-Vrain, et, avant de retrouver enfin son cher Luciennes, va squatter elle aussi chez Lolo ( le neveu Adolphe, fils du Roué, qui va d'ailleurs se faire tuer en duel, sous peu, en Angleterre .  Tu te souviens, Majesté ? )

Quand rien ne va plus et que , finalement, Jeanne trouve plus sage de transporter ses pénates outre-Manche ( Que n'y est-elle restée, la pauvrette !!!  ) , Chon et Bischi habitent à Toulouse,un immeuble situé au centre de la ville, au numéro 27 de la rue de la Pomme, mentionné par Praviel, acheté en 1776 par Haute et puissante demoiselle Françoise-Claire ( notre Chon ) du Barri, ainsi qu'il est écrit sur le registre cadastral.

C'est là que la police révolutionnaire va fondre sur elles, le 10 octobre 1793 .

Citoyens,

Nous continuons à prendre des mesures révolutionnaires; 1500 personnes suspectes ont été arrêtées par nos perquisitions dans l'Ariège et la Haute Garonne . Nous tenons en notre pouvoir tout le Parlement de Toulouse; la famille du Barry est entre nos mains, nous avons pensé qu'une simple arrestation ne suffisait pas pour les membres de cette famille déprédatrice ...

( Annales patriotiques du 24 vendémiaire, an II )

C'est passionnant!

Nous retrouvons donc Chon et Bischi dans leur prison, à quelques toises seulement de leurs frères Jean et Guillaume, arrêtés et incarcérés peu de jours avant elles .

Elles avaient assez brillamment tenu salon depuis leur retour à Toulouse, puisqu'il leur restait une fortune assez substantielle pour soutenir un train de maison, sinon luxueux, du moins fort convenable . Depuis les premiers remous de la Révolution elles vivaient beaucoup plus modestement, se contentant des services de deux femmes de chambre, deux valets, un cuisinier et son aide .

On avait profité de leur bonne volonté, et de leur peur de porter un nom honni, pour pomper allègrement ce qui leur restait d'argent : dix mille livres à l'emprunt forcé par-ci, cinquante mille sur le chapitre des dépenses de guerre par-là, et puis encore trente mille pour les familles indigentes des soldats aux armées ..... Les pauvres vieilles ne mouftaient pas, trop heureuses de se faire oublier, se figurant acheter leur tranquillité .

Un beau jour pourtant, les commissaires avaient mis la maison et son mobilier sous séquestre, saisi quarante-neuf livres, confisqué l'argenterie, renvoyé le petit personnel et dit à Chon et Bischi de se tenir à leur disposition .

Chon est mise sous les verrous sous l'inculpation suivante :

Françoise-Claire, âgée de cinquante-neuf ans, célibataire, ayant un revenu de vingt et un mille trois cents livres et une fortune de deux cent quatre mille livres en biens, plus quelques contrats; d'un caractère suspect et immoral, ayant manifesté des sentiments inciviques dans toutes les circonstances; regrettant fort l'ancien régime ...........

Chon et Bischi, rejointes par leur belle-sœur morganatique Magdelaine Lemoine, subissent pendant de longs mois une cruelle détention, filant des ballots de chanvre, fabriquant de la charpie pour les hôpitaux, effectuant de dégradantes corvées de caserne comme le nettoyage de corridors, escaliers, latrines ........
Des religieuses de Saint-Vincent de Paul découvrant un clavecin abandonné dans le salon de la ci-devant abbesse, Chon a la consolation de pouvoir s'adonner à la musique .

Mais la situation politique se durcissant toujours, et les nouvelles de l'extérieur se diffusant dans l'enceinte des prisons, toujours plus menaçantes, les prisonnières savent parfaitement que l'on ne sort des fers que pour tâter du couperet de la guillotine .

Jean du Barry, dit le Roué, n'y coupe pas ! Allons, dit-il à son frère Guillaume, un peu plus tôt, un peu plus tard , ils vont me guérir de mes infirmités !
Il est exécuté le 28 nivôse , mais Chon et Bischi sont sauvées in extremis ( comme tant d'autres ) par le 9 thermidor .
Elles se retrouvent sur le pavé de Toulouse, ne sachant où aller .... Un seul refuge possible : la vieille demeure familiale de Lévignac, point de départ de l'extraordinaire aventure qui les avait menées jusqu'à Versailles, dans l'intimité de Louis XV lui-même ...... Lévignac a été pillée, saccagée, ses meubles jusqu'au dernier bibelot, éparpillés, vendus !

C'est là que les sœurs du Barry achèvent une existence morne, misérable, et très pieuse , là aussi qu'elles meurent en odeur de sainteté .

Génial!
J'en ai plus appris grâce à toi qu'à une soutenance de mémoire concernant cette famille à laquelle j'avais assisté!

Citation :

Juste une chose encore : il est de qui ce portrait ?

Je n'ai toujours pas de réponse, mais si jamais vous pénétrez dans l'Hôtel-Dieu de Toulouse, vous pourrez voir Chou et Bischi, ou du moins leurs portraits, dans la grande salle d'honneur, à droite en entrant, sur la cimaise, à condition qu'elles y soient toujours (    ) . Oeuvre d'un barbouilleur anonyme, mais plein de respect et d'admiration, dit Armand Praviel . Il a su flatter ses modèles , toutes deux assises, de profil, vêtues à la mode plutôt Louis XVI , jeunes encore et presque jolies . Chon n'est pas bossue, Bischi est fine et délicate . Elles trônent au milieu des prélats, magistrats, médecins et philanthropes, exposées à la vénération des malades et des visiteurs, bonnes et belles, gardant autour de leurs fanchons une auréole inattendue .

Merci pour tout ce récit passionnant    

Il m'éclaire sur un personnage que je connaissais peu  

Mais Wiki est alors bourré d'erreurs ( comme quoi , il faut souvent s'en méfier de cette référence .. ) car c'est là-bas qu'il est dit qu'elle a suivi la comtesse à Pont-aux-Dames et à Louveciennes   .

Tu devrais prendre ta plume , ou plutôt ton clavier , et corriger cela , puisque je crois que l'on peut le faire sur Wiki .

Merci encore    !! Quel destin !..

Madame Sophie a écrit:

Mais Wiki est alors bourré d'erreurs ( comme quoi , il faut souvent s'en méfier de cette référence .. ) car c'est là-bas qu'il est dit qu'elle a suivi la comtesse à Pont-aux-Dames et à Louveciennes .

Elle tenait bien la maison de Jeanne , à Saint-Vrain et à Lucienne, mais un peu épisodiquement semble t-il .
Quant à Pont-aux-Dames, elle n'y venait que pour visiter sa belle-sœur .

Voici l'ouvrage en question , c'est il me semble le seul qui traite , de façon romancée , de Chon :

" Mademoiselle Chon du Barry ou les surprises du destin " , de frédéric Lenormant - Editions Robert Laffont

http://www.amazon.fr/Mademoiselle-Chon-Barry-surprises-destin/dp/2221083938

Citation :

J'ouvre un nouveau sujet sur l'appartement qu'occupait de 1768 à 1774 Mademoiselle Chon du Barry , belle-sœur de la comtesse du Barry

J'aimerais bien voir des photos de cet appartement très peu connu.

Il y a tout de même ce plan, mis aussi en page 1. Mais c'est la seule chose que je possède de cet appartement :



Le C10 sur le plan étant la Bibliothèque de Mme Du Barry.

Cet appartement est également connu sous le nom de Appartement de Maurepas. Mais, comme elle la fait pour notre très chère Reine, j'ai l'impression que la conservation veut créer un nouveau domaine aux Attiques concernant la famille Du Barry.

patience.

je vais voir si je peut vous aider pour le reste...

Rien sur mademoiselle Chon du Barry dans le livre de Pierre Verlet sur Versailles.

Trouvé sur le forum "passion histoire" :



"Louis XV octroya à Mme du Barry un logement , au second étage, dans ses « cabinets », dans un appartement précédemment occupé , à titre provisoire, par sa belle fille veuve, la dauphine Marie Josèphe . Des travaux de rafraîchissement de peinture furent entrepris sous les ordres du premier architecte du roi, Ange Jacques Gabriel. Ce dernier fit dorer généreusement les boiseries de cet appartement, car on était chez le roi, malgré le règlement qui régissait le service des Bâtiments qui stipuler d’utiliser la dorure avec parcimonie dans les appartements de courtisans. Divers travaux de maçonnerie, de serrureries et de menuiseries seront entrepris pour donner plus de confort à ce logement, notamment la construction spéciale d’une garde robe et d’une chambrette de service, au revers de la chambre de la comtesse, au dessus de l’alcôve du roi. La comtesse fit annexer à son nouvel appartement, la petite bibliothèque voisine qu’avait été aménagée vers 1752 pour la fille du roi, Mme Adeleide quand celle ci habitait un appartement contigu à celui de son père au premier étage. En 1772, elle l’agrandit encore en ajoutant une nouvelle salle de bains sur l’emprise d’un cabinet utilisé par sa belle sœur, Mlle Chon du Barry.

Grâce aux inventaires et aux comptes de la comtesse , qui sont conservés aux rchives nationales, il est possible de décrire cet appartement au temps de sa splendeur. La comtesse, qui avait un gout certain pour les arts décoratifs, avait commander un mobilier d’un luxe éblouissant au menuisier Delanois, à l’ébéniste Leleu et au marchand mercier Poirier. Tout ce mobilier somptueux et délicat fut déménager à Louveciennes après 1774, quand elle dut quitter Versailles à la mort de Louis XV.

Au sommet de l’escalier intérieur du roi, on accède d’abord à une antichambre dont les boiseries , la cheminée de marbre, les placards furent exécutés pour Louise de Mailly, première maîtresse du roi et première occupante des lieux. Des meubles, rien à dire sur ces banquettes et ses tabourets tendus de toile, qui rappellent la destination de cette pièce.
En montant quelques marches – car ces cabinets sont à des niveaux différents – on entre dans la délicieuse bibliothèque de Mme du Barry. Une alcôve de glace, délicatement ornée de boiseries et d’une rosace sculptée au plafond, fut ajoutée pour la maîtresse. Sur une table, un portrait représente Jeanne et son célèbre nègre, Zamor. Ce petit boudoir, garni d’armoires à livres vitrées ( un luxe pour l’époque ) était meublée de plusieurs sièges, « tendus l’été d’un lampas vert et bleu, composé d’un canapé spécialement conçu pour l’alcôve de glace, 6 cabriolets sculptés de fleurs . »
Son aspect actuel
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/9VJ2TE/88-004132.jpg
En revenant dans l’antichambre, on entre dans le cabinet d’angle qui eut diverses fonctions au cours du règne de Louis XV dont celle de « salle à manger des cabinets ». Les fenêtres , qui paraissent très grandes qu’elles ne sont en réalité grâce à un artifice d’architecture, donnent sur la cour royale et la cour de marbre. Un petit placard, à gauche de la porte d’entrée, sous le comble renferme un petit réduit où Louis XV réchauffait son café sur un petit réchaud.
La pièce servit d’abord de chambre à coucher à la comtesse puis en 1772, le cabinet servit alors de salon de jeux. Le mobilier choisi par la comtesse était d’une très grande qualité : il y avait une « très jolie table à gradins en porcelaine, fond vert à cartouches à fleurs, très richement ornée de bronze dorés d’or moulu » , 4 tables de jeux en bois de rose et de noyer, 1 grand canapé, 12 fauteuils sculpté de bouquets de fleurs en guirlandes, 12 chaises sculptés sans fleurs, 1 écran de cheminée, le tout garni d’un satin blanc encadré de vert brodé en soie, 1 grand paravent, un petit écritoire et une superbe commode de « vieux laque ». Parmi les objets d’art, on remarquait surtout la pendule de la cheminée « pendule à vase et à serpent en bronze doré avec un cadran tournant, un piédestal garni de porcelaines, fond bleu avec des enfants en miniatures. ».
Son aspect actuel
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/ITAD3S/88-004135.jpg
L’enfilade se continuait avec le grand cabinet, doré pour la comtesse en 1767, éclairé de trois fenêtres avec leurs longs ébrasements ornés de boiseries. L’inventaire mentionne un écran de cheminée, 2 grands canapés de part et d’autre de la cheminée, et 19 chaises ( dont une plus haute pour le roi ) aux bois « sculptés d’amours enrichis de petits oiseaux, de carquois et flambeaux de l’amour » pour les canapés, et des attributs de la musique, des sciences, de la chasse , de la pêche, de l’amour et de la guerre pour les chaises. Ces sièges étaient tendus d’une « dauphine à médaillons fond bleu ». Sous les trumeaux de glace, en vis à vis, trônaient 2 splendides commodes ( estampillée Carlin ) : une « d’ancienne laque de la Chine » et l’autre « ornée de porcelaine à fleurs et filets d’or ». Au milieu, sous un superbe lustre de cristal de roche, on pouvait admirer un superbe guéridon orné de 16 plaques de porcelaine de Sèvres d’une grandeur inhabituelle, une autre table à thé d’argent et de bronze ciselé d’une grande valeur, une table de tric trac plaquée de porcelaine.
Comme la maîtresse du roi partageait avec ses contemporains le goût de la musique, elle avait fait également placer ici son piano forte et sa harpe. Sur la tablette de la cheminée était placé une « magnifique pendule à colonnes ornée de figures en porcelaines ».
Son aspect actuel
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/ABDEI4/88-004134-02.jpg
Proche de là était la salle à manger, qui avait la « salle à manger d’hiver » quand Louis XV utilisait ses cabinets pour ses retours de chasse. On y trouvait 30 chaises et une « chaise haute pour le roi »
Son aspect actuel
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/QVS4GY/88-004130.jpg
L’appartement se terminait par la chambre à coucher de la comtesse, juste au dessus de celle du roi. Le lit , sculpté de fleurs et de trophées d’amours, était placé dans l’angle nord est, surmonté d’une impériale qui reposait sur des colonnes cannelées sculptés de guirlandes de myrte, de laurier, de rose. Le dossier du lit était sculpté et doré de 2 oiseaux se becquetant.
Comme le lit, les 2 bergères, 12 chaises et une « chaise haute pour le roi » étaient tendues d’une soie « dauphine à fond blanc brodée de bouquets de roses ».

Ce qui retenait l’attention était la commode « de bois blanc satiné et orné de tableaux de porcelaine d’après Watteau et Van Loo richement garnis de bronze dorés. » Sur celle ci était posée une cuvette de porcelaine gros bleu cailloutés d’or destinée à recevoir des fleurs , un secrétaire « en armoire ornés de porcelaine , fond vert et à fleurs » . Sur la tablette de la cheminée était la fameuse pendule « aux trois grâces » que l’on attribue à l’orfèvre Germain.
Son aspect actuel
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/9VJ2TE/88-004129-02.jpg
L’appartement disposait encore de « pièces accessoires » pour le service des femmes de chambres et de la garde robe : une « chambre de veille » pour la premier femme de chambre, la « garde robe de commodités » ainsi qu’ un appartement de bains avec salle de bains et antichambre avec un lit de repos qu’elle n’utilisera plus après 1772.
Son aspect actuel
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/13NWFJ/88-004133.jpg
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/TGQS7W/88-004131.jpg
Elle annexa l’ancienne galerie de géographie du roi et un supplément de bibliothèque à coté de l’escalier semi-circulaire sur la cour des cerfs, pour établir sa « garde robe aux habits » et une autre chambre pour la seconde femme de chambre.

Cet appartement est malheureusement fermé pour travaux et manque de personnel. De gros travaux d’entretien sont envisagés pour restaurer les plafonds en très mauvais état ( endommagés depuis la grande tempête car il y a des fuites d’eau ). On ignore la date de réouverture de cet appartement ainsi que celle de l’appartement Maurepas voisin."


je n'ai pas réussi à avoir autre chose.