Lundi 30, à Paris.
Le roi partit de Vincennes après son diner, et arriva ici avant trois heures.
La ville le vint haranguer
M. Bignon, prévôt des marchands, portoitla parole et fit un très-beau discours.
Il y a eu quelques disputes pour les places dans le carrosse du roi
on dit que M. le duc d'Orléans avoit appelé M. le duc d'Albret, grand chambellan, pour remplir une place à la portière, mais que M. le Premier s'y mit, prétendant que c'étoit son droit.
Je ne sais point exactement comme cela s'est passé, ni les raisons de part et d'autre.
Le roi étoit dans le fond du carrosse avec M. le duc d'Orléans et madame de Ventadour
ils étoient trois au devant et un à chaque portière.
Ces places étoient remplies par M. du Maine, le prince Charles, les maréchaux de Villeroy et d'Harcourt, et M. le Premier, qui est celui à qui l'on conteste.
Il y a eu aussi quelque dispute pour la marche entre les chevau-légers et les gardes du corps.
La noce de M. deGontaut avec mademoiselle de Gramont se fit chez M. le cardinal de Noailles.
* Le feu roi auroit été bien étonné s'il avoit pu voir son successeur entrer eu pompe, pour la première fois dans Paris, en troisième dans le fond de son carrosse. Disputes à tout, plus de règles, toutes prétentions , pas même de mémoire de ce qu'on a vu cent fois. Le grand chambellan avoit raison, non pas à l'égard du premier écuyer, mais bien du maréchal de Villeroy, qui n'avoit que faire là tant que madame de Ventadour étoit en fonction.