Création de l’Académie royale d'architecture.
L’Académie royale d’architecture française est créée le 30 décembre 1671 par Louis XIV, roi de France.
Inspirée par Jean-Baptiste Colbert, elle a eu pour premier directeur, l’architecte et théoricien François Blondel (1618-1686), architecte de la ville de Paris.
Établie d’abord au Palais-Royal puis au Louvre à partir de 1692, elle comporte une école d’architecture.
Histoire
Pendant quarante-six ans, le roi donne des brevets à ceux qu’il juge dignes d’entrer dans cette compagnie, dont son premier architecte était le directeur.
En 1717, le duc d’Antin, surintendant des bâtiments royaux, fait confirmer l’Académie d’architecture par lettres patentes, avec des statuts et un règlement qui lui confère le droit de recruter par élection.
Le nombre des académiciens passe de 8 à 24, avec deux classes, la première composée de dix architectes, d’un professeur et d’un secrétaire, et la deuxième de douze architectes.
En 1728, la seconde classe est augmentée de huit membres ; en 1756, elle en perd quatre qui passent dans la première.
L’Académie est supprimée par le roi en 1767, pour avoir protesté contre la nomination illégale de Charles de Wailly.
Réorganisée par de nouvelles lettres patentes en 1775, elle est alors composée :
- de 32 architectes, divisés en deux classes, dont la première a un directeur, un professeur d’architecture et un professeur de mathématiques ;
- de 10 membres honoraires, associés libres ;
- de 12 correspondants ou associés étrangers. Le surintendant des bâtiments continue, comme par le passé, de nommer le secrétaire perpétuel.
Supprimée en 1793 sur proposition de l’abbé Grégoire et de Jacques-Louis David, cette académie est reconstituée au sein de l’Institut de France créé en 1795, l’architecture constituant l’une des sections de la classe de littérature et des beaux arts.
Elle est ensuite réorganisée sous sa forme actuelle en 1816, dans l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France.
Les membres de l’Académie
Les membres primitifs de l’Académie royale d’architecture sont François Blondel, François Le Vau, Libéral Bruant, Daniel Gittard, Antoine Lepautre, Pierre II Mignard, François II d’Orbay et André Félibien1
Les directeurs
- 1672-1686 : François Blondel
- 1687-1736 : Robert de Cotte
- 1736-1743 : Jacques V Gabriel
- 1743-1782 : Ange-Jacques Gabriel
- 1783-1793 : Richard Mique
École de l’Académie royale d’architecture
En 1694, L’Académie royale d’architecture décide d’organiser un enseignement sous la forme de leçons, programmes et de concours accordés tous les mois. Des prix et des médailles sont décernés à partir de 1701. En 1720, un grand prix de l’Académie est accordé chaque année ; c'est l’ancêtre de ce qui va devenir le prix de Rome. Le lauréat se voit octroyer une bourse pour un séjour à l’Académie de France à Rome. Des professeurs sont institués en plus des académiciens.
L’école de l’Académie se voit concurrencée à partir des années 1740 par les cours particuliers qu’organisent certains architectes chez eux. C’est le cas de Jean-Laurent Legeay ou encore de Jacques-François Blondel qui, en créant une école indépendante, l’École des arts, parvient à monopoliser avec ses élèves la plupart des grands prix de l’Académie.
À la Révolution, la Convention nationale décide de confier l’enseignement de l’architecture à l’École polytechnique, avec comme professeur Jean-Nicolas-Louis Durand. L’enseignement est ensuite progressivement reconstitué au sein de la nouvelle École nationale supérieure des beaux-arts.
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Bibliographie
- Article « Académie » du Dictionnaire d’architecture de d’Aviler
- David de Pénanrun, Roux et Delaire, Les Architectes élèves de l’école des beaux-arts (1793-1907), Librairie de la construction moderne, 2e éd., 1907, p. 128-131
- Article « Académie » du Dictionnaire d'architecture de d'Aviler
- Académie d'architecture
- Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France