Début de l'affaire du collier de la reine.
L’Affaire éclate quand des bijoutiers adressent la facture à la reine qui n’a jamais touché aux diamants... Explications:
« Notre Saint Père l’a rougi, Le roi de France l’a noirci, Le Parlement le blanchira, Alleluya. »
Alleluya sur l’affaire du Collier (1786), chanson
La Bastille dévoilée ou Recueil de pièces authentiques pour servir à son histoire (1789), Charpentier, Louis-Pierre Manuel.
L’Affaire éclate quand, le cardinal de Rohan ne pouvant couvrir une échéance en juillet 1785, les bijoutiers adressent la facture à la reine qui n’a jamais touché aux diamants – revendus au détail par les deux escrocs. Louis XVI, poussé par sa femme et (mal) conseillé par le baron de Breteuil, ennemi du cardinal, porte l’affaire devant le Parlement de Paris. Rohan, plus naïf que coupable, est acquitté le 31 mai 1786, mais exilé par le roi. La comtesse de la Motte, condamnée à être flagellée, marquée au fer, est enfermée à perpétuité à la Salpêtrière. Elle s’en évadera en 1787.
La reine, innocente dans cette affaire, est déconsidérée, avec sa vie privée étalée au grand jour et ses fastueuses dépenses dénoncées. La police doit empêcher Paris d’illuminer pour acclamer le cardinal et se réjouir de voir l›« Autrichienne » humiliée. Elle devient « Madame Déficit ».
« Nous avons plus grand besoin d’un vaisseau que d’un collier. »
MARIE-ANTOINETTE (1755-1793), aux joailliers de la couronne, Boehmer et Bassenge
Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette (1823), Madame Campan.
C’est en ces termes que la reine, quoique toujours coquette et fort dépensière, a refusé la somptueuse parure de 540 diamants d’une valeur de 1 600 000 livres – c’est même le prix de deux vaisseaux de guerre. Étonnante réaction de l’« étrangère » accusée de ruiner la France !
Boehmer a acheté le collier, certain qu’elle changera d’avis, mais elle réitère son refus et il ne sait plus où ni comment vendre un tel bijou !
L’intrigante comtesse de La Motte et l’aventurier italien Cagliostro vont persuader le cardinal de Rohan de l’acheter, pour s’attirer les faveurs de Marie-Antoinette qui ne peut faire publiquement une telle dépense, et le remboursera ensuite secrètement. Ils se chargent de remettre eux-mêmes le bijou à la reine.
C’est le début d’une escroquerie dont Dumas tirera un roman, et qui va devenir l’historique « affaire du Collier de la reine ».