Nombre de messages : 284 Date d'inscription : 25/09/2018
Sujet: Dernier amour Dim 10 Fév - 10:57
On attend avec impatience !
Après avoir été incarné par Marcello Mastroianni dans "Casanova 70", par Donald Sutherland dans "Le Casanova de Fellini" ou encore par John Malkovich dans "Casanova Variations", Giacomo Casanova, personnage historique du XVIIIe siècle, s'apprête désormais à prendre les traits de Vincent Lindon. L'acteur caméléon, vu en 2018 dans "L'Apparition" de Xavier Giannoli et "En guerre" de Stéphane Brizé, enfile costume et perruque pour camper le célèbre séducteur sous la houlette de Benoît Jacquot.
Un jeu du chat et de la souris
Après "Le Septième ciel" en 1997, "L'École de la chair" et "Pas de scandale" en 1998, ainsi que "Journal d'une femme de chambre" en 2015, "Dernier amour", dont la bande-annonce vient d'être dévoilée, marque la 5e collaboration entre le réalisateur et l'acteur, césarisé en 2016 pour son rôle dans "La Loi du marché". Pour la première fois, ce dernier donne la réplique à Stacy Martin, vue récemment dans "Amanda" de Mikhael Hers et "Le Redoutable" de Michel Hazanavicius. L'actrice incarne Marianne de Charpillon, une jeune courtisane qui charme Casanova et qui lui lance un défi : l'aimer autant qu'il la désire.
S'en suit un véritable jeu du chat et de la souris entre la jeune femme et le séducteur, à la fois manipulateur et victime de ses propres pulsions. Ce film, qui a pour toile de fond le Londres du XVIIIe siècle, est à découvrir à partir du 20 mars sur grand écran.
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Aglae
Nombre de messages : 1595 Date d'inscription : 09/10/2016
Sujet: Re: Dernier amour Dim 10 Fév - 16:38
Merci, cher Noche, de nous informer ! je l'ignorais.......
Sublime&Silence
Nombre de messages : 206 Date d'inscription : 31/08/2017
Sujet: Re: Dernier amour Dim 10 Fév - 19:46
Noche de Varennes a écrit:
Après avoir été incarné par Marcello Mastroianni dans "Casanova 70"
Par contre, Vincent Lindon j'ai plus de mal à l'imaginer dans la peau de Casanova.
_________________ Le vide aurait suffi
Cyrio
Nombre de messages : 192 Date d'inscription : 09/06/2018
Sujet: Re: Dernier amour Lun 11 Fév - 12:09
Aglae a écrit:
Merci, cher Noche, de nous informer ! je l'ignorais.......
Moi aussi mais ils en parlent aussi dans ALLOCINE
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oblomov
Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 11/10/2018
Sujet: Re: Dernier amour Mer 13 Mar - 7:23
Très bon film, très juste, comme tout le cinéma de Jacquot (je pense à ses Adieux, par exemple).
_________________ Fais comme si tu ne voyais pas
soho23
Nombre de messages : 321 Date d'inscription : 01/12/2018
Sujet: Re: Dernier amour Jeu 21 Mar - 10:49
Casanova amoureux ? En mode Liaisons Dangereuses ?
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Noche de Varennes
Nombre de messages : 284 Date d'inscription : 25/09/2018
Sujet: Re: Dernier amour Jeu 21 Mar - 18:34
Sublime&Silence a écrit:
Par contre, Vincent Lindon j'ai plus de mal à l'imaginer dans la peau de Casanova
Il n'y a pas que vous.
La critique A Londres, au XVIIIe siècle, la passion inassouvie de Casanova (Lindon) pour la Charpillon (Stacy Martin), jeune courtisane vénale qui le met au défi de l’aimer autant qu’il la désire. Avant de se dérober. Cet épisode anecdotique de la vie du séducteur vénitien a tout de la reconstitution empaillée. Pire : Vincent Lindon est aussi crédible en Casanova qu’il l’était en syndicaliste dans les derniers Brizé. https://www.parismatch.com/
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de La Reinta
Nombre de messages : 1432 Date d'inscription : 15/03/2016
Sujet: Re: Dernier amour Sam 23 Mar - 13:09
Vincent Lyndon parle de ses fesses !!!!!
Très cash, Yann Barthès questionne son invité : "Bon alors dans le film, on voit vos fesses, c'est un sujet ou on passe ?" Loin de s'offusquer, l'acteur césarisé ne se dérobe pas : "De quel droit je vais pas vouloir, elles sont dans le film. (...) Ce n'est pas par là que passe forcément l'intimité, la pudeur. C'est très bizarre par exemple. Je me faisais la réflexion avec un ami. Je vais y aller fort, attention (...) Un couple sort d'une chambre dans une maison à la campagne en été. Si on leur demande 'qu'est-ce que vous faisiez ?', s'ils répondent 'on a b****', eh bien je trouve ça moins vulgaire que s'ils avaient dit 'on a fait l'amour'. Moi ça me dégoûte, dis les mots ! Ça va ! Dans le film, c'est pareil, quand on fait les choses, on les fait entièrement. On ne sauce pas avec une fourchette, ou on sauce, ou on ne sauce pas. Donc là, je suis tout nu, je suis tout nu !" http://www.purepeople.com/
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Lucrezia P
Nombre de messages : 501 Date d'inscription : 07/04/2015
Sujet: Re: Dernier amour Dim 24 Mar - 12:55
Si vous n'avez pas encore vu ce beau film, je vous propose un article très détaillé
Casanova et ses conquêtes racontées dans ses mémoires «Histoires de ma vie» . Le cinéaste dont l’oeuvre explore souvent la complexité des relations amoureuses , se penche cette fois-ci, en flash-back sur le récit d’un échec en la matière, du maître en conquêtes féminines et vécu comme un camouflet…
La passion et ses conséquences est souvent au cœur des films du cinéaste, comme en témoigne le film au titre emblématique L’école de la chair ( 1998 ), une passion qui enchaîne et puis se consume . Qu’il s’agisse de l’exploration de celle-ci dans le monde moderne ou dans des temps plus anciens, comme ce fut le cas pour l’adaptation de Marivaux (La fausse suivante / 2000) ou le Sade (2000) sur l’initiation à la sexualité et les aventures du célèbre Marquis De… écrivain libertin et immoral. Ou, le plus récent Les adieux à la Reine (2012) évoquant les «amitiés» féminines de Marie-Antoinette. On retrouve ici le goût du cinéaste pour le monde et la culture d’hier et de ce que le remous libertins / libertaires , disent des individus et d’une époque. Giacomo Casanova, égrenant son aura de voyageur- séducteur au cœur du XVIIIe siècle européen, en a décrit au coeur de celui-ci les multiples résonances du mouvement des idées, des mentalités et de l’histoire. On le retrouve ici vieillissant et se remémorant en plein cœur des «galipettes» qui ont fait sa notoriété, ce «dernier amour» qui va lui opposer, le refus de céder à ses désirs. Et même pire, le manipuler et l’humilier. Le coup sera rude. Voilà peut-être, pour lui, venu le temps de faire le bilan d’une vie, un retour sur celle-ci, en forme de récit crépusculaire à la fois émouvant sur qu’il lui révèle de ce qu’il n’avait jamais connu : les affres de la souffrance de la passion amoureuse non partagée. Comme un coup de fouet en retour …
Casanova ( Vincent Lindon), en soirée mondaine et libertine (Crédit Photo: Diaphana Distribution)
C’est à Londres donc, que tout va se jouer, avec cette prostituée française bien connue de la société libertine, et s’offrant à qui veut d’elle. Son jeu de séduction qui lui permet d’aguicher les hommes et les faire fondre de désir, elle le lance en défi à ce «Casanova» qui va se retrouver piégé par la femme -araignée dans sa toile ! Suscitant le désir, elle lui refusera le passage à l’acte qui doit le concrétiser. Et voilà le séducteur .. pris au piège d’une séductrice qui l’aguiche pour mieux lui résister. Inconcevable non ? Déstabilisé le Casanova ! Marianne De Charpillon (Stacy Martin, épatante) c’est elle, qui va le faire patienter et se jouer de lui en multipliant les rendez-vous incitatifs d’espoir ..qui tous vont se solder par un échec. Tous les prétextes seront bons pour «annuler» au dernier moment le passage à l’acte espéré par Giacomo… qui n’y tient plus ! La mis en scène et en oeuvre de ces moments, Benoît jacquot y glisse le plaisir de «sa» mise en scène qui les habille des situations où les gestes engageants succèdent aux retenues, ou les interventions inattendues (présence intempestive d’un majordome ou d’un obstacle ..), faisant exaspérer l’attente et le désir dont la conclusion attendue lui sera inexorablement refusée. La belle multiplie les stratagèmes comme éléments de liberté et d’un choix qui lui appartient. Casanova et Lord Pembroke (Christian Erikson) son compagnon libertin, qui échangent leurs confidences sur les femmes et les conquêtes, sont circonspects sur cette Marianne-là, dont ils ont du mal à saisir les motivations. Se glissent alors dans le récit quelques suggestions et suppositions sur le passé de la jeune femme et autres raisons possibles de son comportement, dont le mystère restera entier ! La fantasmagorie s’invite, en même temps que le mystère s’installe et que quelques digressions sur d’autres personnages viennent s’ajouter en portraits extérieurs. Avec leur propres identités et destinées, à l’image de celle de la courtisane ruinée (Valéria Golino) s’inscrivant dans le tableau global, avec ses déboires dont elle semble, elle aussi, prisonnière et vaincue…
Casanova (Vincent Lindon) et Marianne De Charpillon (Stacy Martin) – Crédit Photo: Diaphana Distribution –
Et puis il y a tapies dans l’ombre et prenant un peu plus de place et d’influence au cœur du récit de la séduction- manipulation, les figures troubles de la mère de Marianne et celle de la tante Alchimiste. Toutes deux jouant dans les coulisses un rôle dont les motivations et les raisons resteront aussi mystérieuses que celle de Marianne. Se servent-elles d’elle ? à quelles fins ? Même si des indices peuvent laisser percevoir, ou supposer, que la motivation de l’argent n’est pas exclue, ou celle de la vengeance féminine attisée par le comportement d’un Casanova «prédateur», et tenu en position de proie fragilisée ne pouvant assouvir son désir par le refus que lui oppose la belle Marianne. En tout cas si c’est le cas, il s’y engouffre porté par l’obsession de faire céder la belle, attisé qu’il est par la découverte d’un sentiment jamais ressenti jusque là ! Focalisé sur celui-ci au point d’en oublier sa maîtresse du moment, et s’enflammer sur celle qui se joue de lui … dont il ne peut se résoudre à croire qu’elle ne lui appartiendra jamais ! Immergé dans le labyrinthe d’une passion folle qui lui fait perdre la raison. Vertigineuse descente dans les affres de la passion inassouvie ! Le classicisme de la mise en scène finit même par accentuer le ressenti de la fatalité sombre, à ce Casanova finissant par comprendre ce que ce «dernier amour» révèle à ses yeux de la réalité d’une vie débridée dans laquelle il s’est perdu. C’est par cette expérience de l’approche et d’un vécu d’un sentiment qu’il n’avait jamais ressenti jusque là qu’il en prend conscience. Découvrant ce que, peut-être, il n’a jamais su donner –en retour- à ses conquêtes dont il ne savourait chez elles que le plaisir du désir égoïste de la possession de leurs corps ! Benoît Jacquot complète donc, ici, la thématique de la complexité des relations amoureuses, en puisant dans les mémoires d’un spécialiste en la matière, y faisant éclater le ressenti et le vécu de l’inaccessible qu’on n’avait jamais osé lui oppose, et changeant les règles du jeu ! La dimension tragique de la souffrance ressentie, lui éclatant dès lors en pleine figure. Poignant !
C'est en termes choisis exactement ce que j'ai ressenti.
_________________ Je préfère l'original à la copie
Cochevis de Thekla
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Sujet: Re: Dernier amour Lun 25 Mar - 9:47
Moi aussi, j'ai quelques réflexions de fond qui dépassent le traditionnel "j'ai aimé" "moi pas".
Laissons donc la parole au réalisateur.
« C’était un sentimental »
Benoît Jacquot, réalisateur
Ça alors, Casanova est un amoureux ! ?
« Casanova était sinon un amoureux, en tout cas un affectueux. Casanova était un sentimental, dans le sens où il n’était attaché que par le sentiment. Mais jusqu’à ce qu’il rencontre La Charpillon, que joue Stacy Martin, il n’était lié aux femmes que par de l’amitié amoureuse, comme avec la Cornélys que joue Valeria Golino. Ce qu’il rencontre avec La Charpillon et ne rencontrera jamais plus, c’est la passion. »
Pourquoi Vincent Lindon ne vous a pas semblé, d’abord, un idéal Casanova ?
« Ce que je connais de lui, comme acteur et comme personne, n’avait a priori pas grand-chose à voir avec l’idée que l’on peut se faire de Casanova. Lui-même, voulant à ce point faire ce rôle, ne savait pas où cela le mènerait. Il a préparé son personnage détail par détail, pendant des semaines, les chaussures, les bas, les bagues et jusqu’à la moindre boucle de la perruque. »
Sade, Les Adieux à la Reine, maintenant Dernier Amour. Pourquoi le XVIIIe siècle vous séduit autant ?
« Je suis porté sur les films d’époque et on me demande fréquemment de faire des films sur le XVIIIe siècle : il y a donc une certaine facilité et évidence à le faire. Il s’invente au XVIIIe siècle un paysage mental qui est le nôtre encore aujourd’hui. Une manière d’envisager la raison et la déraison, le rationnel et l’irrationnel, le sentiment et le calcul. Cela dure jusqu’à maintenant et ce monde-là est en train de se clore. »
Propos recueillis par N. C. https://www.lalsace.fr/
_________________ un peu vif
madame antoine
Nombre de messages : 6889 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: Dernier amour Lun 25 Mar - 18:02
Je prends sur moi de poster partiellement un article issu d'un quotidien local.
Un épisode ironique
Cet épisode ironique de La Charpillon menant par le bout du nez le grand Casanova est bien connu ; l’auteur anglais Andrew Miller y a par exemple consacré son Casanova en 1988. Mais Jacquot et la romancière Chantal Thomas (grande connaisseuse de l’œuvre de l’auteur italien, qui lui avait consacré un essai en 1985, Casanova, un voyage libertin, et dont le cinéaste avait déjà adapté le roman Les adieux à la reine en 2012) reviennent ici au récit qu’en fit Casanova lui-même dans Histoire de ma vie. Pour aborder une autre facette du personnage : le romantisme et la fragilité d’un homme qui, par amour, accepte d’être humilié par une jeune femme de petite vertu…
Sur un sujet pas si éloigné, on se souvient de la légèreté d’Emmanuel Mouret dans Mademoiselle de Joncquières (où Cécile de France menait Edouard Baer par le bout du nez). Fidèle à son cinéma, Benoît Jacquot choisit au contraire une approche sobre, épurée, pour ne pas dire austère. A l’image du jeu, volontairement atone mais habité, de Vincent Lindon qui tourne pour la cinquième fois avec le réalisateur (notamment après Le septième ciel et Pas de scandale). Pas exactement le Casanova attendu, l’acteur la joue minimaliste face à la magnétique Stacy Martin, actrice franco-britannique vue récemment dans Amanda, qui confirme un vrai tempérament.
Vous êtes invité à lire l'article entièrement. https://www.lalibre.be/culture/cinema/en-compagnie-de-vincent-lindon-benoit-jacquot-s-amuse-a-detourner-l-image-de-casanova-dans-dernier-amour-5c90ce3b9978e2443124d77c
Bien à vous
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
globule Administrateur
Nombre de messages : 2229 Date d'inscription : 04/10/2017
Sujet: Re: Dernier amour Mar 26 Mar - 8:28
Sûr, si ce film gagne un prix, ce sera celui de la photographie.
Un vrai voyage dans le temps.
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pimprenelle
Nombre de messages : 40558 Date d'inscription : 23/05/2007
Sujet: Re: Dernier amour Mar 26 Mar - 8:36
Certains sont déçus de ne pas reconnaître le flamboyant séducteur dans ce Casanova finissant. Et de lui opposer de grandes interprétations au cinéma...
Leur liste oublie celui qui fut, pour moi, le plus émouvant et le plus irréductible...
Marcello Mastroianni dans La Nuit de Varennes...
_________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer