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| La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux | |
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Auteur | Message |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Jeu 20 Aoû - 17:57 | |
| Louis-Joseph aussi a été très émouvant peu avant sa mort :s: _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mer 30 Mai - 23:38 | |
| Voilà ce que dit Philippe Lamare a propos des problèmes qui augmentent à partir de 1787 : Le 6 août, le Roi avait fait venir MM. du Parlement de Paris à Versailles, et Sa Majesté y a tenu un lit de justice, où le Parlement a enregistré la Déclaration concernant le Timbre et l'Edit qui établit une subvention territoriale sur toutes les terres du roïaume. Le Parlement, ayant, à son retour à Paris, protesté contre l'enregistrement auquel il avait été forcé, a été exilé à Troyes, en Champagne, où tous les membres sont partis le 15. On dit, à ce sujet, que Monsieur, comptant les lettres de cachet, dit au Roi qu'il en manquait une. "Et pour qui, dit le Roi." "Pour moi, Sire", répondit le Prince. Ce qui irrita fort sa Majesté, contre son frère, jusqu'à prendre un tabouret pour le lui jeter. La suite demain. Cela ne manque pas de sel non plus. |
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| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Jeu 31 Mai - 21:14 | |
| Monsieur, s'est dit-on, exilé lui-même : mais auparavant, savoir le 17 août, ce Prince est allé à la Chambre des Comptes et Monsieur le Comte d'Artois à la Cour des Aydes, pour y faire faire les mêmes enregistrements par ordre du Roi. On dit qu'à cette occasion, il y a eu à Paris une émeute où quelques gardes de M. le Comte d'Artois ont été tués et que ce Prince eut peur.
Il a couru un bruit aussi que, depuis peu, la Reine n'avait pas trouvé de plus sûr moyen pour se procurer de l'argent que de faire voire le Roi avec excès : qu'alors elle en avait obtenu un ordre signé de lui de lui délivrer la somme qu'elle demandait : que l'administration des finances en ayant fait ses plaintes au Roi, Sa Majesté avait répondu qu'elle avait été surprise et que si, dans la suite, on apportait de pareils ordres, il n'y fallait pas satisfaire avant de lui en avoir parlé.
On dit enfin que la justification de M. de Calonne et qu'il y prouve avoir donné cent vingt millions à la Reine pour l'Empereur. On ajoute que le Roi, en ayant été informé, Sa Majesté avait dit : "C'est une boug... ; il faut la faire mettre à Bicêtre. "
On sent bien que toutes ces anecdotes ne sont pas tirées des papiers publics. S'il retransmet les rumeurs sur la famille royale, mon moine a au moins l'intelligence de ne pas y souscrire. |
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| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mar 19 Mar - 14:19 | |
| Parmi toutes ses qualités, Bombelles a celle d'avoir écrit ceci : Le 7 septembre 1787 _ En lisant avec impartialité l'édit du Roi qui substitue aux deux-vingtièmes et quatre sous pour livre du premier vingtième, la subvention territoriale dans tout le royaume, on est de plus en plus surpris que le parlement de Paris ait osé s'élever comme il l'a fait contre cette nouvelle imposition. On conçoit bien qu'elle doit déplaire à tous ceux de ces messieurs les présidents, conseillers et autres membres qui, ayant de belles et grandes terres, ne permettaient pas en général que les intendants fissent leur devoir par des répartitions égales. Indépendamment des abusifs et nombreux privilèges qui diminuaient les charges de la possession du noble ou traité comme tel pour les rendre plus pesantes aux roturiers et au peuple; les biens appartenant aux gens de robe ne payaient presque rien ; parce que si, d'un côté, l'intendant, en faisant son département, tremblait de se mettre à dos d'implacables ennemis, le subdélégué, les collecteurs des autres parties de la province n'étaient pas moins appréhensifs lorsqu'il s'agissait d'asseoir la taxe d'un conseiller du plus petit village.
Aujourd'hui, il faudra que tout le monde paie ; c'est-à-dire que l'homme riche contribue en raison de ses facultés, et vaille au pauvre une diminution de ce qu'il fallait lui arracher pour compléter des sommes auxquelles les seigneurs, et particulièrement les magistrats, ne fournissaient pas leur quote-part. Aujourd'hui des assemblées de paroisse, de district et enfin provinciales balanceront les intérêts et les fortunes de chacun, et l'intérêt individuel viendra à l'aide de l'intérêt public pour mettre une parfaite équité dans les rôles d'imposition. Le voisin de ma terre, la connaissant mieux qu'un intendant, se gardera également de me taxer trop ou trop peu. S'il me taxe trop, je prouverai à l'assemblée l'injustice qu'il m'aura été faite et certainement elle sera redressée. S'il taxait trop peu, ce serait à ses dépens qu'il aurait pour moi ce bon procédé, puisqu'il faudrait qu'il fournît sa part du déficit de la somme totale à donner au souverain, auquel peu doit importer qui le paie ou on, pourvu qu'il trouve son compte acquitté.
La subvention ne doit pas excéder le produit des deux-vingtièmes supprimés, mais seulement, en multipliant le nombre de contribuables riches, adoucir le sort des contribuables malaisés ou pauvres. Et voilà l'édit que le Parlement regarde comme sinistre et attentatoire à la liberté et aux droits de la nation !Qu'elle eût été à plaindre cette bonne et excellente nation, si nos rois se fussent toujours gouvernés par les boutades et les variations dans les opinions des prétendus tuteurs de nos maîtres !
La déclaration du Roi concernant le timbre ne devait pas fournir, davantage que la subvention territoriale, matière au Parlement de se conduire avec autant de véhémence et de constance dans des mesures également contraires aux vrais devoirs des cours souveraines qu'au respect dû au meilleur des maîtres. Le déficit dans les revenus de la couronne en balance avec les dépenses étant une fois connu et constaté, il a bien fallu faire, d'une part d'essentielles économies; ce qu'a fait le Roi par toutes les réformes décidées, et de l'autre chercher, dans l'impôt le moins onéreux à la classe du petit et du bien utile au peuple, le moyen de gagner le bout des années comme aussi celui d'amortir par degré les dettes. L'impôt du timbre a été adopté en Angleterre et ne portera de même en France que sur toute espèce de gens en état de payer. Lorsque je recevrai de l'argent, je remarquerai à peine ce qu'il m'en coûtera pour payer le papier timbré, et tout homme qui fait un acte a certainement une aisance suffisante pour supporter très patiemment l'impôt qui exige le paiement du papier timbré. Mais, encore une fois, cet impôt devant porter une diminution dans les revenus des magistrats, qui dans une année font plus d'actes qu'un laboureur ou un vigneron n'en fera dans toute sa vie, il était bien juste que les Pères du Peuple s'élevassent, avec tout l'étalage des lois propres à masquer les sophismes, pour essayer d'obtenir, de la frayeur qu'ils causeraient au Roi et à ses ministres, la prolongation d'anciennes perceptions qui étaient favorables à tous les membres des cours souveraines ainsi qu'à leurs satellites.
Des emprunts onéreux à l'Etat n'ont jamais produit que quelques remontrances pour la forme, parce qu'au fond des gros capitalistes du Parlement trouvaient à placer à gros intérêt le superflu de leurs abondants deniers. Il faut espérer que les moyens les plus sages, mais en même temps les plus prompts, sont déjà pris pour éclairer la nation sur les vrais motifs qu'ont eux à présent et qu'auront toujours les parlements pour lutter à outrance contre l'autorité royale; lorsque cette autorité est exercée avec des considérations aussi justes que celle que le Roi met en avant, et par un prince qui dénote aussi positivement, dans toutes ses actions, à quel point il est saisi et animé de l'amour du bien.Quand on pense que ce blocage du Parlement occasionnera la réunion des Etats-Généraux... |
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| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mar 19 Mar - 14:40 | |
| Bombelles qui pourtant finira évêque n'a rien d'un dévot. Dans les réformes essentielles de cette année 1787, il applaudit également Louis XVI pour l'établissement de l'état-civil généralisé aux non-catholiques. Mais bien entendu : La bigoterie, le fanatisme emploient tous leurs ressorts pour faire échouer, par la résistance du Parlement, le bien que l'édit destinés à assurer un état-civil aux protestants est prêt à faire, tant à ces sujets du Roi qu'à la France en général.Il décrit alors les différents ridicules grands personnages qui se battent contre cette réforme essentielle. Elle me rappelle pour beaucoup une autre querelle plus récente en France. Entre autres : Une lettre en date du 26 (décembre 1787) nous dit que le bruit venait de se répandre à Paris sur la mort de Madame Louise, tante du Roi, mais on ne nous a fait aucun détail à cet égard. Du sein de son couvent, elle s'agitait et donnait tant qu'elle pouvait de l'action aux dévots opposés à l'édit rendu en faveur des protestants. Madame Louise joignit toujours à son goût pour l'intrigue celui qui l'attachait au parti des Molinistes. Il paraît que ce sont eux principalement qui ont levé l'étendard de l'intolérance, et que, par cette raison sans doute, les Jansénistes pour cette fois, sans que cela tire à conséquence, montrent des sentiments plus doux, plus charitables et surtout plus raisonnables.Bombelles qui est tout sauf mauvaise langue n'hésite pas à écrire à propos de cette princesse quelques pages en amont : Un des compagnons de M. de Bourmont est un habitant d'une petite ville d'Anjou nommée Candé, qui a eu le malheur de tuer un capitaine de carabiniers, il y a une quinzaine d'années, du temps où ce corps était à Angers. Ce capitaine se nommait Garnier ; il était d'une fort belle figure et, servant dans les gardes du corps comme simple garde, Madame louise, tante du Roi, n'avait pu dit-on, le voir sans prendre à lui le plus vif intérêt. Louis XV le fit sortir des gardes du corps pour être envoyé dans un régiment de cavalerie, d'où il passa dans le corps des carabiniers avec défense de paraître jusqu'à nouvel ordre dans tous les lieux où la Cour serait. (...) Je passele duel, ses papiers tout de suite inventoriés par ses amis suite à son décès. Six mois après la mort de ce malheureux, Madame Louise fit profession ou du moins se retira aux Carmélites de Saint-Denis, où sa piété lui offre des moyens d'oublier une passion, qui vraisemblablement, l'a conduite dans le cloître. M. de Poyanne lui remit après la mort de M, Garnier les lettres qui s'étaient trouvées. Incroyable, non ? |
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| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mar 19 Mar - 18:34 | |
| - Citation :
- Quand on pense que ce blocage du Parlement occasionnera la réunion des Etats-Généraux...
Louis XVI était un brave homme mais qui, hélas, manquait de fermeté et d'autorité. Il pensait faire passer ses réformes par le dialogue et la concertation, c'est mal connaître les Français. Hier comme aujourd'hui, quand on veut faire bouger les lignes en France, il faut y aller en force, sinon on aboutit à rien. Son frère le comte de Provence, lui, aurait eu moins de scrupules... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mar 19 Mar - 18:39 | |
| - Reinette a écrit:
Il décrit alors les différents ridicules grands personnages qui se battent contre cette réforme essentielle. Elle me rappelle pour beaucoup une autre querelle plus récente en France. Entre autres : Une lettre en date du 26 (décembre 1787) nous dit que le bruit venait de se répandre à Paris sur la mort de Madame Louise, tante du Roi, mais on ne nous a fait aucun détail à cet égard. Du sein de son couvent, elle s'agitait et donnait tant qu'elle pouvait de l'action aux dévots opposés à l'édit rendu en faveur des protestants. Madame Louise joignit toujours à son goût pour l'intrigue celui qui l'attachait au parti des Molinistes. Il paraît que ce sont eux principalement qui ont levé l'étendard de l'intolérance, et que, par cette raison sans doute, les Jansénistes pour cette fois, sans que cela tire à conséquence, montrent des sentiments plus doux, plus charitables et surtout plus raisonnables. En effet le parallèle avec l'actualité est frappant. C'est toujours les mêmes qui sont contre l'égalité. |
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| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mar 19 Mar - 18:55 | |
| En effet le parallèle avec l'actualité est frappant. C'est toujours les mêmes qui sont contre l'égalité.[/quote] Incroyable n'est-ce pas ? Et le parallèle n'est pas fini : une réforme de société indispensable pour permettre à tous d'obtenir des droits fondamentaux perdue au sein de multiples réformes économiques et financières inextricables. Et je ne parle pas des plus riches qui refusent de payer un petit supplément pour soulager les plus pauvres. Quand on pense que Bombelles dit en 1787 qu'il voit arriver la tempête et qu'il la sent terrible, il y a vraiment de quoi s'inquiéter. Car elle le fut bel et bien. Et à quel prix. Rebelote dans les années 30 : crise économique, montée des extrémismes... Quand on sait ce qui s'est passé... L'Histoire se répète et à croire que l'humanité n'en retient jamais les leçons. Je vais imiter la Princesse mais il n'y a pas de quoi être optimiste. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Mar 19 Mar - 18:57 | |
| Nous ne retenons pas les leçons de l'Histoire, que veux-tu ! |
| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2243 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: La période 1786-1789 : le début des problèmes sérieux Sam 27 Juin - 9:50 | |
| Bon on va peut-être se recentrer. Au rayon des causes objectives nous avons Extrait de Le XVIIIe siècle (1740-1820): Des Lumières à la Sainte-Alliance de Péronnet chez Hachette. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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