Lundi 18 février 1743
St Siméon
Anne-Marie-Louise de Médicis
Elle est la dernière des Médicis
Électrice consort palatine
5 juin 1691 – 8 juin 1716
(25 ans et 3 jours)
née à Florence le 11 août 1667
décédée le 18 février 1743 à Florence à l'âge de 75 ans
fille de Cosme III de Médicis et de Marguerite-Louise d'Orléans, femme de Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach.
Biographie
Ses parents ne s'entendaient pas. La grande-duchesse Marguerite-Louise, jeune femme brillante et capricieuse, se morfondait auprès d'un mari bigot. Le couple grand-ducal, après quelques réconciliations éphémères dont sont issus Anne-Marie-Louise et son frère cadet Jean-Gaston, se sépara en 1675. La grande-duchesse rentra en France, son pays d'origine, où le roi Louis XIV, son cousin germain, la confina dans un couvent parisien qui accueillait des dames nobles veuves, ne la recevant à Versailles que pour les événements familiaux.
Préoccupé par la fin probable de sa lignée, Cosme III tint à marier ses enfants le plus brillamment possible. Il maria son fils aîné Ferdinand à Violante-Béatrice de Bavière, sœur de l'Électeur Maximilien II et de la Dauphine de France.
Ce mariage resta stérile.
Anna Maria Luisa in Portrait of Anna Maria Luisa de' Medici with flowers by Antonio Franchi, c. 1682–1683
Pour Anne-Marie-Louise, il fut d'abord question de Louis XIV de France, veuf en 1683 puis de son fils le « grand » Dauphin à son tour veuf en 1690. Ces brillants mariages ne se firent pas, les deux princes préférant convoler secrètement avec leur maîtresse respective.
Anna Maria Luisa and her husband, Johann Wilhelm, Elector Palatine, from a painting after Jan Frans van Douven, 1708
Anne-Marie-Louise était sur le point de « coiffer sainte Catherine » quand son père lui fit épouser en 1691 un autre veuf, Jean-Guillaume, électeur palatin, beau-frère de l'empereur Léopold Ier. Le couple n'eut pas d'enfant, tout comme Jean-Gaston qui épousa la même année Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg, pourtant veuve du frère de l'électeur et mère d'une petite fille.
Anna Maria Luisa dans The Electress Palatine en costume de deuil de Jan Frans van Douven, 1717. Elle montre le portrait de la dépouille de Johann Wilhelm, ornée de la décoration palatine, dans son milieu.
Anne-Marie-Louise fut veuve en 1716 et se consacra aux œuvres de bienfaisance, tandis que son beau-frère montait sur le trône de Palatinat (Charles III Philippe du Palatinat)
Ferdinando ed Anna Maria Luisa de' Medici con la loro governante, dipinto di Justus Sustermans
Cosme III mourut en 1723. Marguerite-Louise l'avait précédé de deux ans dans la tombe qu'ils ne partagèrent pas. Le frère aîné d'Anne-Marie-Louise, Ferdinand, étant décédé en 1713, c'est Jean-Gaston qui monta sur le trône toscan. Les puissances européennes ayant refusé de reconnaître certains droits au trône à Anne-Marie-Louise, en 1731, il désigna comme héritier son parent le plus proche, son lointain et très jeune cousin l'infant Charles d'Espagne âgé de 15 ans.
Anna Maria Luisa de' Medici
Nonobstant, à la faveur du traité de Vienne qui mit un terme à la guerre de Succession de Pologne, les puissances européennes ne tinrent pas compte des volontés du « dernier des Médicis » et, à la mort de Jean-Gaston (1737), la Toscane échut à François III, duc de Lorraine et de Bar, futur gendre de l'empereur Charles VI.
On avait totalement négligé les droits éventuels de l'électrice douairière de Palatinat.
Anne-Marie-Louise mourut six ans plus tard, en 1743, âgée de 75 ans. Elle fit don en indivision de tout ce qu'elle possédait (legs prévu dans le « Pacte de famille », convention signée le 31 octobre 1737 entre l'Empereur romain germaniqueFrançois III, duc de Lorraine et de Bar et Anne-Marie-Louise), donc du fabuleux héritage des Médicis, à l'État toscan à condition que rien ne quitte la ville de Florence et que les collections soient ouvertes au public
(Art et histoire de la Toscane, Casa Editrice Bonechi, 2008, p. 16)