Louis XVI l'homme qui ne voulait pas être roi (Raphaëlle Agogué)

Ce fut effectivement une agréable surprise! Pas de caricatures outrées. Louis XVI était remarquablement interprété : mes compliments très émus à Gabriel Dufray.

J'en ai presque oublié les raccourcis avec l'Histoire, et les quelques erreurs relatives aux institutions; comme ce commentaire regrettable sur les Lois Fondamentales du royaume qui ne datent pas des premiers capétiens uniquement, comme il l'est dit dans la scène sur les toits du château, mais qui sont, au contraire, les produits d'une longue construction poursuivie jusqu'à l'époque d'Henri IV, avec la Loi de catholicité notamment ...

Un téléfilm vraiment très bien fait !

Et un bonheur de voir qu'on nous a enfin épargné toutes les caricatures et calomnies d'ordinaire attachés au roi et à la reine !

Dommage que Marie Antoinette ai été un peu absente d'une bonne partie du film, mais bon.

Également content, comme Olivia, qu'on ne nous ait pas gonflé avec les "fersenneries".

J'ai cependant un regret : le film commence directement avec l'accession au trône de Louis XVI et on ne nous dit rien, ni de son enfance, ni de sa vie de Dauphin et de sa rencontre avec la Reine.

Et la fin pareil : Une fois refermé la grille de Versailles, rideaux !

J'ai trouvé la voix du roi un peu bizarre, mais ce n'est peut être qu'une impression. Je ne sais pas s'ils ont fait le comte de Provence trop beau, mais madame Adelaïde, en tout cas, ils ne l'ont pas ratée !

Bon film, quoi.

J'ai reconnu, comme sans doute bien d'autres membres du boudoir, les salles de l'ancien hôtel des affaires étrangères, aujourd'hui bibliothèque municipale de Versailles.

L'épisode du tableaux de l’exécution de Charles d'Angleterre dans le cabinet de Louis XVI fait froid dans le dos. Si l'incident est vrai, cela montre que l'ambiance à Versailles devait être réellement pourrie. Et cela explique aussi mieux comment les émeutiers ont pu arrivés si rapidement devant les portes de la Reine le matin du 6 octobre....

Citation :

J'ai cependant un regret : le film commence directement avec l'accession au trône de Louis XVI et on ne nous dit rien, ni de son enfance, ni de sa vie de Dauphin et de sa rencontre avec la Reine.

Oui un bref résumé de son enfance et de son éducation n'aurait pas été de trop.

J'ai cherché en vain le comte d'Artois et madame Elisabeth.  Y étaient-ils???

Les personnages ne sont pas toujours présentés en gros plan par la voix off, on doit souvent deviner qui est qui.
La Fayette par exemple n'a pas dit un mot je crois le 6 octobre !! Pas facile de s'y retrouver parmis tout ces ministres si l'on a pas un minimun de connaissances.

Versailles le rêve d'un roi et Louis XV le soleil noir me paraissent un peu plus accessibles...peut être à cause des dialogues moins centrés sur les réformes politiques....

Au moins, on n'a pas eu droit à un défilé des caricatures habituelles qui sont collées au personnage de Louis XVI !

J'avais un peu peur de ça !

Le parcours politique bien retranscrit mais au niveau des personnages très déçu par le casting....une Marie-Antoinette trop brune, un Provence minus et mince, pas d’Artois, un la Fayette châtain, Louis XVI qui dort dans la chambre de la reine........je n'ai pas retrouvé ce que je lis , un minimum de vérité historique.

Louis XVI consulte la Reine dans Sa chambre...mais il dort dans sa propre chambre...
Et si votre déception est essentiellement capillaire, c'est plutôt pas trop grave...Surtout que La Fayette était blond, donc châtain, ça va, quoi

Bien à vous.

C'est vrai qu'un blondinet châtain, cela surprend un peu ...
En tout cas, on voit bien que Louis XVI ne prisait guère ce personnage...
Le Comte d'Artois était bien présent mais par contre , je n'ai pas vu Madame Elisabeth.
Je trouve que ce téléfilm montre bien la complexité de Louis XVI : son côté humain . Il pique des colères, répond vertement à Marie-Antoinette , aux ministres...A la limite, parfois, il parle " dans sa barbe" , c'est à dire comme dans un murmure. C'est surtout la solitude du pouvoir qui est montrée, le désir de bien gouverner de Louis XVI , mais qui n'arrive pas à mettre en oeuvre ces fameuses réformes nécessaires à l'équilibre du royaume.
Cela le fait souffrir et pleurer...
C'est un constat d'impuissance politique ! C'est en cela que le téléfilm est magnifiquement réussi alors que le téléfilm sur Louis XV était , à mes yeux, complètement raté ...

J'étais scotchée et j'ai encore mieux compris et apprécié ce Roi.

Madame de Chimay a écrit:

C'est vrai qu'un blondinet châtain, cela surprend un peu ...

Vous trouvez vraiment?
Celui d'hier (Romain Deroo) aurait très bien endossé le surnom de Monsieur Blondinet...

Bien à vous.

Le jeu de l'acteur était excellent . C'est juste sa couleur de cheveux qui m'a un peu dérangée...

Cette fameuse dame blanche apparaissait ???? aux Tuileries .
La décapitation de Charles Ier : jamais entendu parler non plus.....à vérifier .( la toile, pas l'exécution )

Et le pressentiment de Marie-Antoinette qui dit en quittant Versailles qu'elle n'y reviendra jamais...

clioxviii a écrit:

Cette fameuse dame blanche apparaissait ???? aux Tuileries .

C'est exactement ce que je me suis dit...

Bien à vous.

Majesté a écrit:

clioxviii a écrit:

Cette fameuse dame blanche apparaissait ???? aux Tuileries .

C'est exactement ce que je me suis dit...

Je croyais que c'était "l'homme rouge" (ou "petit homme rouge") qui apparaissait aux Tuileries !!!

J'ai moi aussi beaucoup apprécié ce film qui a pour principal mérite de rétablir auprès du grand public certaines vérités sur la personnalité (et le physique) de Louis XVI. J'ai aussi été frustré par la faible part réservée à Marie-Antoinette (dont la diction faisait trop moderne : je voyais une actrice de 2011 jouer la reine alors que pour Louis XVI on pouvait croire au personnage) et le passage sous silence de certains événements clé mais en 1h30 il est très difficile de tout prendre en compte. C'est comme le téléfilm l'été de la révolution qui s'arrête aux journées d'octobre.
Quel bonheur de voir quasiment toutes les scènes tournées dans le domaine de Versailles ! Un petit regret aussi pour les journées d'octobre qui n'ont pas fait ressortir suffisamment le climat d'angoisse extrême.
L'achat du DVD est déjà planifié en ce qui me concerne !

... j'ai également reconnu les intérieurs de Chantilly! Les cinéastes les aiment beaucoup en raison des restrictions imposées à Versailles pour des raisons de conservation. Vous retrouverez ces mêmes décors dans Jefferson à Paris, entre autre ...

Ce fut une excellente soirée où pour une fois Louis XVI et Marie Antoinette ont été présentés sous leur vrai visage, bravo au réalisateur. Le malheur pour Louis XVI fut qu'il ne devait pas régner, qu'il n'a pas été préparé à l'exercice du pouvoir et qu'il ne l'aimait ni le désirait.

Il écrit dans son testament : "Je recommande à mon fils s'il avait le malheur de devenir Roy, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve...."

L'erreur fatale de Louis XVI fut le rétablissement des Parlements que La Vauguyon lui avait chaudement recommandé dans ses entretiens :

XIIe entretien "Les Parlements n'ont jamais été et ne peuvent jamais être l'organe de la nation vis-à-vis du roi, ni l'organe du souverain vis-à-vis de la nation ; une pareille prétention serait aussi criminelle qu'elle est fausse et destructrice du pouvoir monarchique."

L'épisode du tableau représentant l'exécution de Charles Ier est curieuse, je n'en avais pas connaissance, à vérifier. Qu'en pense les membres du Boudoir?

Le scénariste se serait-il inspiré d'Alexandre Dumas ainsi que d'une anecdote concernant Louis XV pour construire cette scène du tableau de la décapitation de Charles 1er ?

diphildor a écrit:

Majesté a écrit:

clioxviii a écrit:

Cette fameuse dame blanche apparaissait ???? aux Tuileries .

C'est exactement ce que je me suis dit...

Je croyais que c'était "l'homme rouge" (ou "petit homme rouge") qui apparaissait aux Tuileries !!!

Plus on est d'ectoplasmes, plus on rit ! Et un couple, encore mieux
oui, aussi entendu l'homme rouge , jamais rencontré , ni l'un ni l'autre, quand j'y promenais mes chiens mais roturière je suis

Wiki nous dit :
Dame blanche des Bourbon[modifier]

Il y a une légende concernant un "homme rouge", annonciateur de mauvaises nouvelles, qui hantait le palais des Tuileries, mais je n'ai rencontré nulle part la trace d'une dame blanche attachée à la maison des Bourbon. La seule référence, trouvée sur internet (et recopiée de sites en sites), concerne une anecdote qu'aurait rapporté Malesherbes :

« Le jour précédant sa condamnation, Louis XVI lui aurait demandé s’il avait vu la Dame Blanche apparaître au palais de Bourbons (sic) pour annoncer sa mort ».

Une source sérieuse concernant cette anecdote me semble nécessaire! --Licorne37 (d) 8 février 2009 à 14:44 (CET)

CF infra

Le scénariste se serait-il inspiré d'Alexandre Dumas ainsi que d'une anecdote concernant Louis XV pour construire cette scène du tableau de la décapitation de Charles 1er ?

Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI: depuis ..., Volume 1 Soulavie.

"Le roi, dans le plus cruel embarras au milieu de ces avis contraires , était dans l'intention de conserver son autorité indépendante des parlemens , et madame Dubarry, animée contre le duc de Choiseul, l'engagea à toutes les mesures qui favorisaient cette disposition. Elle eût même recours à l'influence de la terreur si puissante dans la main des maîtresses et de» ministres pour déterminer les princes à des actions éclatantes. Elle mit sous les yeux du pusillanime Louis XV , un tableau du roi Charles I. décapité par ordre du parlement , et lui dit sans cesse, que si ce monarque avait porté sa tête sur un échafaud, l'histoire en montrait la cause dans sa complaisance sans cesse accroissante pour son parlement et dans les entreprises successives de ce corps sur les prérogatives des monarques anglais."


In "La Comtesse de Charny", d'Alexandre Dumas.( Référence faite au portrait en pied de Charles 1er, acheté par Louis XVI et conservé au Louvre)

"Le roi se promenait de long en large, si préoccupé, qu'il ne fit point attention à l'entrée du docteur, qu'il n'entendit point l'annonce qui le précédait.

Gilbert s'arrêta sur la porte, immobile et silencieux, attendant que le roi remarquât sa présence et lui adressât la parole.

L'objet qui préoccupait le roi — et il était i facile de le voir, car, de temps en temps, il s'arrètait pensif devant lui — c'était un grand portrait en pied de Charles I" peint par Van Dyck, le même qui est aujourd'hui au palais du Louvre et qu'un Anglais a proposé de couvrir entièrement de pièces d'or, si l'on consentait à le lui vendre.

Vous le connaissez, ce portrait, n'est-ce pas, sinon par la toile, du moins par la gravure? • Charles I" est à pied, sous quelques-uns de ces arbres grêles et rares comme ceux qui poussent sur les plages. Un page tient son cheval tout caparaçonné ; la mer fait l'horizon.

La tête du roi est tout empreinte de mélancolie. A quoi pense ce Stuart, qui a eu pour prédécesseur la belle et infortunée Marie, et qui aura pour successeur Jacques II?

Ou plutôt à quoi pensait le peintre, ce grand génie, qui en avait assez pour douer la physionomie du roi du superflu de sa pensée?

A quoi pensait-il en le peignant d'avance, comme aux derniers jours de sa fuite, en simple cavalier, prêt à se remettre en campagne contre les têtes rondes.

A quoi pensait-il en le peignant ainsi, acculé à la mer orageuse du Nord, avec son cheval à ses côtes, tout prêt pour l'attaque, mais aussi tout prêt pour la fuite?

Est-ce que, si l'on retournait ce tableau, où

Van Dyck a mis cette profonde teinte de tristesse, est-ce que, sur l'envers de cette toile, on ne trouverait pas quelque ébauche de l'échafaud de White-Hall?

Il fallait que cette voix de la toile parlât bien haut pour s'être fait entendre à la nature toute matérielle de Louis XVI, dont, pareille à un nuage qui passe et qui jette son reflet sombre sur les prés verts et sur les moissons dorées, elle avait rembruni le front.

Trois fois il interrompit sa promenade pour s'arrêter devant ce portrait,et trois fois, avec un soupir, il reprit cette promenade, qui semblait toujours et fatalement aboutir en face de ce tableau."

" Remember" ......

J'ai bien aimé le téléfilm. Pour une fois, que le sujet soit seulement Louis XVI!!!!!!
J'ai regretté que le téléfilm soit tourné surtout sur un plan politique car Louis XVI fut peut être un des rois les plus cultivés, donc j'aurais aimé voir ses passions pour la géographie, les arts, la littérature......
En revanche, la voix un peu tremblante du comédien renforçait bien cette image d'un roi hésitant, manquant de confiance!

J'aimerais bien pour une fois mettre les choses au clair à propos d'un Louis XVI qui se serait toujours senti en quelque sorte usurpateur de la Couronne, à toujours regretter son père ou le duc de Bourgogne.

D'une part, je n'ai jamais lu une seule fois un témoignage direct évoquer un tel sentiment de la part du roi. Encore moins de ses propres écrits. La seule mention où il regrette d'être roi c'est dans son Testament. Mais étant donné les circonstances, je le vois mal écrire autre chose. Néanmoins, en plein règne jamais. Si peut-être cette phrase à Malesherbes quand il quitte son poste. Mais c'est tout.

D'autre part, s'il y a bien un roi qui n'aurait jamais dû régner, c'est bien Louis XV : grand-père, père, deux frères aînés avant lui... Or jamais on ne donne à ce roi l'image d'un souverain qui ne se retrouverait pas à sa place.

Je pense que Louis XVI comprenait très bien l'esprit de la monarchie de Droit Divin. En tout cas personne ne peut lui faire la leçon à ce sujet. Si Dieu l'a mis lui à cette place et non son père et ses deux frères (n'oublions pas l'éphémère duc d'Aquitaine), c'est que ce fut voulu, c'est la Providence divine. Son père et le duc de Bourgogne ne devaient servir uniquement que de modèles. Sur quoi jouera le duc de La Vauguyon.

Mais objectivement, heureusement que le premier n'a pas régné, car ç'aurait été le retour direct des jésuites, la fin complète des Lumières. Louis XVI a eu le courage, malgré son éducation dévote, de les faire entrer au sein du gouvernement. Le contraire aurait été aller à l'encontre de l'esprit du temps.
Il a tenté un équilibre entre la vieille monarchie et le renouveau de la société.
On peut hélas constater l'échec mais objectivement, qu'aurait-il pu faire d'autre ?

Quant au duc de Bourgogne, comme le rappelle Malesherbes dans le téléfilm, que peut-on vraiment espérer d'un prince mort à 11 ans ? De plus l'on sait très bien que ce prince avait un sale caractère, comme son père d'ailleurs. L'enfant exigeait constamment, notamment que les courants d'air cessent dans les couloirs. A quoi donc cela servait-il d'être prince si l'on ne pouvait rien y faire ? A tel point que ses éducateurs ont tenté de réduire cet orgueil démesuré en le ridiculisant gentiment dans les gazettes, comme annoncer la nouvelle de la création d'un nouvel office préposé à tourner les pages des livres de Monseigneur. Mais comme il était un dieu pour ses parents et toute la cour, cela ne servait pas à grand chose. Et quand il tomba malade on n'hésita pas à avancer d'un an le passage aux hommes du cadet pour lui donner un jouet vivant. Et voilà le pauvre petit duc de Berry de six ans obligé de se soumettre à toutes les volontés de son aîné dont le caractère ne s'améliorait pas compte tenu de son état de santé.
Mais pour tous, il paraissait plus "royal" car exigeant, orgueilleux, entêté dans ses caprices, capable de bons mots parfois cruels...

Tandis qu'un petit prince doux, silencieux, calme, studieux ne pouvait être que l'objet de mépris.

Pauvre gosse !

Et adulte, ce sera pareil : mépris parce que sa priorité sera son peuple, mépris parce qu'il préférait le calme de ses cabinets à étudier plutôt que de briller aux fêtes de la Cour, mépris parce qu'incapable de violer sa femme, mépris parce qu'il n'aimait pas la guerre, mépris parce que ne voulant pas faire couler le sang de son peuple...