Louis-Joseph-Xavier de France, duc de Bourgogne par Jean Martial Frédou (1760)(Versailles, Musée national du Château et des Trianons)Louis-Joseph Xavierportrait par Jean Marc Nattier en 1754 Louis de Bourbon(Louis de France)(Louis Joseph Xavier de Bourbon)Dynastie: Maison capétienne de Bourbon
duc de BourgognePrince de sang royal français de la dynastie des Bourbons
Né le 13 septembre 1751 au château de Versailles à 4 heures du matin
Baptisé le 29 novembre 1760 au château de Versailles
Parrain et marraine Louis XV le Bien-Aimé de Bourbon, roi de France 1710-1774
Marie Leszczyńska, reine de France 1703-1768
Décédé le 21 mars 1761 au château de Versailles à l'âge de 9 ans à 2 heures du matin, nuit de Pâques.
Inhumé à l'abbaye royale de Saint-Denis
ParentsLouis de Bourbon, dauphin de France Né le 04 septembre 1729 - Décédé le 20 décembre 1765
Marie Josèphe de Saxe, Née le 04 novembre 1731 Dresden - Décédée le 13 mars 1767
Troisième enfant et fils aîné du dauphin Louis-Ferdinand et le second de Marie-Josèphe de Saxe, Louis-Joseph de France est donc le frère des futurs rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
Il est titré duc de Bourgogne par son grand-père, Louis XV.
Il portait pour armes un écartelé de France et de Bourgogne ancien.
À sa naissance à 4 heures du matin, les cloches des églises de Paris se mettent à sonner et le roi Louis XV décrète trois jours de chômage et d'illuminations, le nouveau-né étant héritier de la couronne de France.
La gravure de Martin Marvie et Jean Ouvrier d'après Charles-Nicolas Cochin Vue perspective de la décoration élevée sur la terrasse du château de Versailles pour l'illumination et le feu d'artifice qui a été tiré à l'occasion de la naissance de Monseigneur le duc de Bourgogne le 30 décembre 1751 fait mémoire de ces célébrations.
Enfant intelligent, il est adulé par ses parents.
Victime d'une mauvaise chute dont il tait la cause sans doute pour éviter au coupable d'être châtié (chute de cheval à bascule ou chahut avec un camarade dont on aurait rendu responsable son entourage), les chirurgiens l'opèrent pour extirper la tumeur qui s'est installée sur le fémur et depuis, il boitait
Le manque d'asepsie de l'époque entraîne une tuberculose osseuse qui va être la cause du décès de l'enfant de 9 ans
portrait par Jean Martial Fredou en 1760 (sur son lit de malade)La mort du petit duc de Bourgogne inaugure une longue série de deuils et de déboires pour la famille royale de France (en 1763, le roi de Pologne son grand-père, également électeur de Saxe, décède, tandis que le Traité de Paris consomme le recul de la France sur le plan international; l'archiduchesse Joseph née Marie-Isabelle de Bourbon-Parme, meurt à la fin de cette même année après avoir donné naissance à une petite fille qui ne survit pas; en 1765, c'est la mort de son oncle le duc de Parme, et de son père le Dauphin; en 1766, celle du roi déchu de Pologne, duc en viager de la Lorraine; en 1767, c'est le tour de la dauphine, et en 1768 celui de la reine).
Le duc de Berry, âgé de seulement 6 ans, avait été donné comme compagnon par ses parents au petit prince mourant.
Le décès de son frère aîné, constamment donné en exemple, va éprouver le futur Louis XVI qui donnera à son fils aîné, promis également à une vie très brève, les mêmes prénoms de Louis-Joseph Xavier.
Héritier du trône le duc de Bourgogne, était plus petit de taille que son cadet Berry, mais il avait de beaux cheveux de jais et des yeux vifs, le portrait de son père.
Tout le monde s'extasiait de ses bons mots, de ses saillies, et le Mercure de France ne tarissait pas déloges à son endroit.
Peu avant ses sept ans, le 1er mai 1758, Bourgogne, après avoir été examiné de pied en cap par ces messieurs de la Faculté, quitta les jupes de Mme de Marsan et << passa aux hommes >>.
Cela signifiait qu'il allait non seulement entreprendre une éducation sérieuse, apprendre les obligations protocolaires, les compliments, les révérences, sous la férule de son gouverneur, Monsieur de La Vauguyon, mais avoir ses gentilshommes, ses écuyers, ses pages, son aumônier et son chapelain, et surtout paraître aux cérémonies de la Cour.
Le petit homme n'en était pas peu fier !
Intelligent, l'esprit délié, il n'en avait pas moins de graves défauts.
Sa nature paresseuse le portait à se dérober aux études.
La plupart des matières le rebutaient, particulièrement le latin.
Altier, imbu de son rang, conscient de ce qu'il représentait, on le voyait souvent arrogant, railleur, admonestant tout le monde, insolent jusqu'à la violence.
Un jour, par la faute, semble-t-il d'un des gentilshommes de la Manche, le marquis de la Haye, il tomba d'un cheval de carton et fit une mauvaise chute.
Cachant la cause de son mal, comme il l'avait honnêtement promis au coupable terrorisé, il se mit à boiter. Une tumeur se forma, dont on finit par s'inquiéter.
En avril 1760, les chirurgiens décidèrent de débrider la plaie en pratiquant une sévère incision de la cuisse.
Le bistouri pénétra dans les chairs jusqu'à " quatre bons pouces de France " (trois doigts de profondeur), et l'on gratta l'os.
Par un prodigieux effort de volonté, digne de Louis XIV lors de son opération de la fistule, l'enfant royal supporta cette torture presque sans aucun cri.
Malheureusement, au lieu de guérir, l'opération, faite avec des instruments non stérilisés, aggrava son mal.
La plaie prit une couleur brunâtre, et la tuberculose s'y logea.
Après un moment de rémission, en juillet, Bourgogne, dut vivre assis dans un fauteuil roulant.
Pour atténuer sa solitude et alléger ses souffrances, on décida de lui donner un jouet, une sorte de poupée vivante: Berry, plus jeune de trois ans, son compagnon de jeux qu'il avait toujours aimé tyranniser !
A l'automne 1760, la tuberculose osseuse se doubla d'une tuberculose pulmonaire.
Comme le petit prince n'avait été ondoyé à sa naissance, on décida de lui donner au plus vite les sacrements.
Le samedi 29 novembre, il fut tenu sur les fonts baptismaux par ses parrain et marraine, Louis XV et Marie Leszcynska, recevant les prénoms de Louis Joseph Xavier.
Il fut confirmé, à la chapelle, par Monseigneur de Coëtlosquet, son précepteur, et le lendemain 30, premier dimanche de l'Avent, fit sa première communion dans sa chambre.
Au début de mars 1761, on lui administra l'extrême-onction.
Il décéda le 21 mars 1761, à 2 heures du matin, nuit de Pâques.
(Extraits de " Louis XVI ", par Jean-Christian Petitfils)
Notes et références
↑ Louis avait épousé en première noce Marie-Thérèse d'Espagne qui lui avait donné une fille morte jeune
↑ Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve - XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004, p. 518.
↑ Livre de raison de la famille de Boysson, f° du 21 septembre 1751
↑ Bernard Vincent, Louis XVI, Gallimard Folio Biographies, 2006, p. 26.
↑ Collections Cooper-Hewitt, Smithsonian Design Museum, Gravure par Martin Marvie et Jean Ouvrier [archive]
↑ Jean-Christian Petitfils, Perrin 2010 T.1 p. 33-34
Son corps fut transporté au palais des Tuileries pour être exposé puis inhumé le 06 mai 1761 dans l'église de l'abbaye royale de Saint-Denis et dépôt de cœur le 30 mars dans l'église de l'abbaye du Val de Grâce