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| Ces artistes français et néerlandais qui ont peint le Moscou des XVIIIe-XIXe siècles | |
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globule Administrateur
Nombre de messages : 2240 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Ces artistes français et néerlandais qui ont peint le Moscou des XVIIIe-XIXe siècles Mar 26 Mar - 16:03 | |
| Dilemme : où mettre cet article ? Après réflexion, ici parce que je considère que ces artistes ont contribué à la grandeur de la Russie.
- Gérard de la Barthe, Cornelis de Bruijn (dit en français Corneille le Brun), Auguste-Jean-Baptiste-Antoine Cadolle : les noms de ces artistes européens sont aujourd'hui pratiquement oubliés en Russie et dans le monde. Mais grâce à leurs œuvres, nous pouvons voir les recoins les plus différents de Moscou tels qu’ils étaient au cours des siècles passés
. En septembre 1812, les troupes de Napoléon ont occupé Moscou. La plus grande partie de la ville a été détruite par un terrible incendie qui a fait rage pendant plusieurs jours. Il y a peu d'images de Moscou « avant l'incendie » - la peinture de paysages n'était pas répandue en Russie à la fin du XVIIIe siècle - début du XIXe siècle. Des sources précieuses sont ici fournies par les œuvres d’artistes européens qui se trouvaient alors en Russie. Cornelis de BruijnDomaine publicL'un de ces artistes était Cornelis de Bruijn, un voyageur, écrivain et artiste néerlandais qui a visité l'Empire russe au début du XVIIIe siècle. Il a été admis à la cour de Pierre le Grand et a laissé de précieux témoignages sur la vie de la Russie à cette époque. Domaine publicDans un livre publié à son retour aux Pays-Bas, de Bruijn a décrit en détail l'aménagement et l'apparence architecturale de la ville. Il a été en particulier très étonné par la vente de maisons « qui sont complètement prêtes à être vendues, notamment les chambres et différentes pièces. Ces maisons sont construites en rondins ou en troncs d'arbres, assemblées de manière à pouvoir être démontées, déplacées en morceaux n'importe où, puis réassemblées en un laps de temps très court ». Getty ImagesEn outre, de Bruijn a décrit les fêtes et les coutumes des Moscovites, leurs vêtements et leur nourriture, en particulier le chou, ainsi que les concombres, qui, selon les Néerlandais, étaient couramment consommés ici, comme dans d'autres pays on mange des pommes ou des poires. SputnikSur ordre du tsar, il a créé plusieurs portraits de princesses russes, mais le fait plus notable est que de Bruijn est devenu le premier étranger à avoir eu l’occasion de dessiner divers bâtiments intéressants de Moscou et d’autres régions de Russie. En outre, il a créé un vaste panorama unique (196 x 32 cm) de Moscou depuis les monts des Moineaux, pratiquement depuis le bâtiment moderne de l'Université de Moscou, l'un des célèbres « gratte-ciel de Staline ». Gérard de la BartheSputnikL’histoire d’un autre artiste ayant travaillé en Russie à la fin du XVIIIe siècle, Gérard de la Barthe, est moins connue. On sait qu'il est né à Rouen en 1730, a fait ses études à Paris et, à la fin des années 1780, est venu en Russie, où il a peint une série de vues de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Il a réalisé non seulement des paysages urbains, mais également des œuvres de genre à part entière. SputnikEn examinant l'un des premiers paysages de Moscou créés par de la Barthe, il est difficile d'imaginer que ce quai recouvert de sable et ses maisons en bois se trouvent à quelques centaines de mètres du Kremlin, où se trouve aujourd'hui la cathédrale du Christ-Sauveur. Un chien qui se jette sur un os, des mendiants qui font l’aumône, des nobles se promenant, des roturiers et des porteurs donnent une image hétéroclite de la vie dans cette ville. Getty ImagesDétail curieux : sur de nombreuses œuvres de de la Barthe, les tours et des murs du Kremlin, construits en brique rouge, sont représentés en blanc. C'est l'une des preuves que la célèbre forteresse de Moscou était blanchie à la chaux régulièrement pendant plusieurs siècles. Auguste-Jean-Baptiste-Antoine CadolleL'histoire d'un autre artiste français - Auguste-Jean-Baptiste-Antoine Cadolle - pourrait constituer la base d'un film d'aventure. Getty ImagesFils d'un bourgeois parisien appauvri, il rêvait de devenir peintre et avait même étudié dans l'atelier du célèbre peintre paysagiste Jean-Victor Bertin. En 1812, il s’est enrôlé dans l'armée de Napoléon. Certes, sa carrière militaire a été de courte durée : en 1813, Cadolle a été capturé par les Russes. En raison de son caractère léger, il a appris le russe et, un an plus tard, il est rentré en France. Getty ImagesEn 1819, sur ordre du roi Louis XVIII, il s’est rendu en Russie pour étudier la peinture et esquisser la restauration de Moscou après l'incendie. En fait, le jeune homme est devenu un agent secret. Domaine publicUne de ses œuvres les plus intéressantes et les plus symboliques représente le boulevard Tverskoï avec des Moscovites en train de se promener : à l’automne 1812, lorsque Napoléon est entré à Moscou, c’est ici qu’avait été organisé le camp des soldats français. Presque tous les tilleuls ont été abattus et ont servi de combustible. Sur les feux de bois, on mettait des chaudrons contenant de la nourriture, et c’est ici que l’on faisait le tri parmi les biens volés aux résidents. Domaine publicMa source est ce site bien connu de tous les amoureux d'histoire(s) russe(s). Russia Beyond ! https://fr.rbth.com/ _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | Lucrezia P
Nombre de messages : 505 Date d'inscription : 07/04/2015
| Sujet: Re: Ces artistes français et néerlandais qui ont peint le Moscou des XVIIIe-XIXe siècles Mar 26 Mar - 16:15 | |
| J'aime bien ces jolies peintures (souvent un peu naïves) et les gravures. _________________ Je préfère l'original à la copie
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| | | Bint Georch
Nombre de messages : 464 Date d'inscription : 25/02/2019
| Sujet: Re: Ces artistes français et néerlandais qui ont peint le Moscou des XVIIIe-XIXe siècles Mar 26 Mar - 16:22 | |
| J'aime beaucoup aussi, particulièrement les paysages vibrants de Cadolle. _________________ Et l'orage s'en va calmé indifférent
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2240 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Ces artistes français et néerlandais qui ont peint le Moscou des XVIIIe-XIXe siècles Mar 26 Mar - 16:35 | |
| Puisque vous aimez bien, je continue. J'ose Élisabeth Vigée Le Brun, cette Française qui a marqué l’histoire de la peinture russeoui j'ose évoquer la petite chérie du forum. Et aussi hésitation avec carrément une section. https://maria-antonia.forumactif.com/f47-elisabeth-vigee-lebrunMais puisqu'elle aussi a contribué à la grandeur de la Russie, on la laisse avec ses petits copains du dessus.
- Grande portraitiste de son temps, la Française Élisabeth Vigée Le Brun a vécu plus de sept ans à Saint-Pétersbourg et Moscou, dont elle a marqué la vie artistique. Retour sur la période russe de l’artiste.
Élisabeth Louise Vigée Le Brun illustre parfaitement la maxime cornélienne selon laquelle la valeur n’attend pas le nombre des années – encore qu’il faille ici donner au mot valeur son sens actuel. Après la mort de son père, le pastelliste Louis Vigée, la jeune Élisabeth poursuit ses études auprès d’amis du peintre et, dès 14 ans, réalise des portraits de commande. Elle acquiert rapidement une clientèle parmi les aristocrates et se voit vite baptisée « peintre de la beauté et son incarnation ». Elle doit le tournant décisif de sa carrière à Marie-Antoinette qui fait d’elle sa « première portraitiste ». Autoportrait au chapeau de paille (après 1782) nationalgallery.org.ukLe succès dure plusieurs années. Survient la Révolution. L’artiste est contrainte de s’exiler avec sa fille Julie. Elle vit alors à Rome, Naples et Vienne. Ses espoirs de retour rapide en France s’évaporent et, en 1795, Élizabeth part pour Saint-Pétersbourg, séduite par les rumeurs du règne éclairé de l’impératrice Catherine la Grande. Dans ses mémoires, rédigés bien plus tard, en 1835, l’artiste avoue : « J’ai supposé judicieusement que même un court séjour en Russie me permettrait de reconstituer mon capital ». Son séjour s’avère franchement prolongé : elle passe sept ans et demi de sa vie en Russie. À la conquête de Saint-PétersbourgL’artiste est fascinée par Saint-Pétersbourg dès le premier jour, et la ville semblait être tout autant éprise d’elle. Le luxe de la vie aristocratique y allait au-delà de ce qu’elle avait connu dans les autres capitales européennes. La « Parisienne russe » est reçue à la cour et par les meilleures familles comme une égale, sans la moindre allusion à ses modestes origines. Élisabeth noue rapidement des relations avec le grand monde, dont les membres de la famille impériale et est même reçue par Catherine la Grande en personne sans en avoir fait la demande. Mais c’est de la grande-duchesse Elisabeth Alexeïevna, épouse du futur empereur Alexandre 1er, que l’artiste est particulièrement proche. Portrait du baron Grigori Stroganov (1793) Musée d’État de l’Ermitage, Saint-PétersbourgLes portraits de Vigée Le Brun se distinguent par leur volonté d’éviter les poses trop solennelles et les habits officiels. Cette qualité se manifeste déjà à Paris où, peu avant la Révolution, Élisabeth jouissait d’une réputation d’arbitre des élégances. À Saint-Pétersbourg, sa tendance à vêtir les dames de la cour de tuniques amples et de dénouer leurs cheveux à sa guise était parfois perçue comme un affront à la décence, mais de telles réactions étaient rares. Les aristocrates russes laissaient volontiers l’artiste expérimenter avec leur physique. Elle était, bien entendu, beaucoup plus réservée avec les hommes nobles, ce qui ne l’empêchait pas de se faire une renommée de portraitiste à la mode dans la gente masculine également. Les commandes pleuvaient. Son entrée à l’Académie impériale des arts peut être considérée comme l’apothéose de son séjour en Russie. On peut dire que la « période russe » coïncide avec sa véritable maturité artistique. Portrait de la grande duchesse Elisabeth Alexeïevna (1795) Musée d’État de l’Ermitage, Saint-PétersbourgTémoin de son époqueÀ l’époque, à Saint-Pétersbourg comme à Moscou, il était de bon ton de commander des portraits à des artistes étrangers. Pourtant, cette mode touchait à sa fin : des noms russes synonymes de talent faisaient leur apparition sur la scène artistique du pays – Fedor Rokotov, Dmitri Levistki, Vladimir Borovikovski. Vigée Le Brun a exercé une influence évidente sur ce dernier, ainsi que sur plusieurs autres jeunes portraitistes russes : c’est elle qui définit le plus clairement la transition en douceur du sentimentalisme au préromantisme dans la peinture de portrait. Autrement dit, outre son succès en tant qu’artiste invitée, elle a laissé sa marque dans l’histoire de la peinture russe. Sans oublier que la galerie de portraits qu’elle a créée est également un témoignage historique de la portraiture à la période charnière qui chevauche les XVIIIe et XIXe siècles. Les sept années et demie qu’Élisabeth passa à Saint-Pétersbourg et à Moscou eurent leur lot de joies, mais aussi de troubles (le plus dramatique étant la discorde et la rupture quasi totale avec sa fille Julie qui se maria contre la volonté de sa mère). Néanmoins, son expérience de la vie en Russie reste très positive. Dans ses mémoires, Vigée Le Brun raconte cette histoire : en passant un matin à cheval, Alexandre 1er, récemment couronné, s’arrête près de son coupé et entame une conversation amicale. Le lendemain, il lui demande par un intermédiaire de peindre son portrait. En apprenant que le séjour d’Élisabeth en Russie touche à sa fin, Alexandre et son épouse lui font promettre de revenir. Des décennies plus tard, cette promesse non tenue la tourmente encore : « Lorsque j’ai traversé la frontière russe, j’ai fondu en larmes. J’avais envie de faire demi-tour et je me suis juré que je reviendrais auprès de ceux qui m’ont entourée si longtemps de leur amitié et de leurs soins et dont la mémoire restera à jamais dans mon cœur. Mais le destin ne m’a pas permis de revoir le pays qu’à ce jour j’appelle ma seconde patrie ». La « période russe » d’Élisabeth Vigée Le Brun a officiellement produit une cinquantaine de portraits – mais ils sont sans doute plus nombreux. Certains tableaux ont disparu dans les révolutions et les guerres du XXe siècle ; quelques portraits de famille ont été emportés par les nobles émigrés qu’elle avait peints et leur destinreste inconnu. Mais les œuvres restantes sont conservées dans les collections nationales russes, principalement à l’Ermitage et au Musée russe de Saint-Pétersbourg ainsi qu’au Musée des beaux-arts Pouchkine à Moscou. https://fr.rbth.com/ _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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