D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 et chargée de cinq coquilles d'argentné à Bayers le 11 décembre 1724
Royaume de France
Décédé le 17 juin 1808 à Altona
(puis monarchie unie Danemark) près de Hambourg à l'âge de 83 ans
Inhumé à la Cathédrale de Metz, chapelle de l'évêque dans la crypte, lieu de sépulture de Mgr Louis-Joseph de Montmorency-Laval
Ecclésiastique françaisConsécration épiscopale10 février 1754 par M
gr Christophe de Beaumont du Repaire
Évêque d'Orléans de 1754 à 1758
Évêque de Condom de 1758 à 1760
94e Prince-évêque de Metz de 1760 à 1801
grand aumônier de Francedepuis 1786
Abbé du Mont-Saint-Michel
1788 - 1791
Créé cardinal 30 mars 1789 par le pape Pie VI
Pendant la Révolution française, il s'oppose à la constitution civile du clergé et émigre.
Après la signature du concordat, il n'obéit pas au pape qui demande sa démission
Biographie
De très haute noblesse
Issu de l’illustre maison de Montmorency, il est le fils de Guy-André de Montmorency-Laval et de Marie-Anne de Turménies de Nointel.
Il fit des études en Sorbonne et dès 1743, il est abbé commendataire de l’abbaye Sainte-Croix de Bordeaux.
Il obtient une licence de droit canonique et est nommé vicaire général de Sens, puis en 1754, à l’âge de 29 ans, évêque d’Orléans mais, pour cause de jansénisme, le roi Louis XV exige sa démission et le fait muter dans le petit diocèse de Condom en 1758.
(Dictionnaire du département de la Moselle p384 [https://books.google.fr/books?id=-HsTAAAAQAAJ&pg=RA1-PA381#v=onepage&q&f=false], Claude Philippe de Viville (1817))Retrouvant la confiance du roi, il est nommé en 1760 au siège prestigieux de prince-évêque de Metz à la mort de Claude de Rouvroy de Saint-Simon.
En 1766, il est nommé chanoine de la cathédrale de Beauvais, en 1775 de l’abbaye Saint-Arnould de Metz et depuis 1788 de l’abbaye du Mont-Saint-Michel.
Choisi par le roi Louis XVI pour succéder au cardinal de Rohan comme grand aumônier de France en 1786, après la scandaleuse affaire du collier de la reine, il est fait commandeur de l’ordre du Saint-Esprit la même année.
En 1787, il dirige le synode provincial des Trois-Évêchés
(évêchés de Metz, Toul et Verdun)Le 30 mars 1789, il est élevé au cardinalat par le pape Pie VI.
De grands échecs
Il eût aimé s’adjoindre comme coadjuteur son neveu Anne-Adrien mais le jeune homme, élevé auprès de lui dans la cité messine préféra la carrière des armes.
Autre déception, ce prélat, grand seigneur et proche, par ses fonctions, de la famille royale, ne fut pas élu par le clergé messin aux États généraux de 1789.
Quand la Révolution s’en prit au clergé et aux ordres religieux, il lutta de toutes ses forces contre la constitution civile du clergé.
Nonobstant, fin avril 1791, il dut se retirer de la cour, d’abord dans la partie germanophone de son diocèse puis, finalement, à Trèves, archidiocèse dont dépendait l’évêché de Metz et dont le titulaire, le duc Clément Wenceslas de Saxe était un oncle maternel du roi.
Il était alors âgé de 67 ans.
Émigration
Fin octobre 1792, il se rendit à Düsseldorf où il resta jusqu’au 15 février 1793.
De là, il rendait visite à des émigrés à Maastricht.
Fin octobre, il célébra dans l’église des jésuites de Mannheim une neuvaine de messes pour le repos de l’âme de la reine Marie-Antoinette qui avait été exécutée le 16.
Il revint ensuite à Düsseldorf.
Sa cousine Marie-Louise de Montmorency-Laval, dernière abbesse de Montmarte fut guillotinée le 24 juillet 1794 à Paris malgré son âge et ses infirmités: âgée de 71 ans, elle était sourde, aveugle et grabataire.
Quelques années plus tard, sur la demande du prétendant en exil et futur Louis XVIII, le cardinal maria à Mittau Madame Royale
(fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette) avec son cousin le duc d’Angoulême (1799)
À cette époque, il résida à Münster et, finalement, à Altona
(puis monarchie unie Danemark) près de Hambourg probablement en 1796 alors qu’il était déjà dans sa 72
e année.
Sur sa vie à Altona peu de choses nous a été transmis.
On se souvint encore longtemps qu’il serait allé en soutane rouge par les rues et aurait donné à cette occasion de l’argent aux enfants.
Celui qui lui servait la messe le plus souvent était un certain Aloys Kleyser qui possédait une auberge dans la rue appelée « Grosse Freiheit », à proximité de l’église catholique.
Dernières années
Son âge avancé lui interdisait probablement un rôle très actif, comme certains de ses compagnons d’infortune.
Outre une gouvernante, il avait à son service une religieuse de l’ordre de Saint-Vincent, probablement pour le soigner.
Après la mort du cardinal, cette dernière reçut une somme d’argent en legs.
De son héritage on fit d’abord un inventaire, on le mit sous scellés et plus tard, en 1810, le tout fut vendu aux enchères, et le produit de vente distribué à la famille du cardinal.
De son vivant, il avait déjà légué le nécessaire de sa chapelle domestique à son vicaire général, Henry de La Chambre d’Urgons, évêque auxiliaire et évêque titulaire d’Orope.
Quand le pape Pie VII invita tous les évêques français à démissionner à la suite du Concordat signé avec Bonaparte, le cardinal septuagénaire ne put se décider à cette démarche.
Il resta en exil et garda jusqu’à sa fin de sa vie son titre d’évêque de Metz.
Il mourut à 84 ans, le 17 juin 1808 et fut inhumé dans la crypte de l’église Saint-Joseph dans la « Grosse Freiheit ».
Presque cent ans plus tard, le 4 juillet 1900, Metz et Altona n’étant plus séparées par une frontière, ses restes furent transférés et inhumés dans la crypte de la cathédrale de Metz.
La crypte de l’église Saint-Joseph d’Altona a été détruite par un bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale.
Publications
- Ordonnance de monseigneur l’évêque d’Orléans, portant interdit de l’église de Saint-Pierre-Lentin, et défense de célébrer le service ordonné par l’arrêt du parlement du 29 août 1755. (Signé: Louis-Joseph 29 octobre 1756.). - (S. l. n. d.). - In-4 ̊
- Mandement de Mgr l’évêque d’Orléans, portant adhésion au mandement de Mgr l’archevêque de Paris, du 19 septembre 1756. [-Discours de Mgr Nicolas-Joseph de Paris… aux curés du diocèse, assemblés en retraite au séminaire dans les premiers jours de novembre 1756.]. - (S. l. n. d.). - In-4 ̊, 8 p.
- Catéchisme du diocèse de Metz, imprimé par l’ordre de monseigneur l’illustrissime & révérendissime évêque de Metz, prince du Saint Empire ; pour être seul enseigné dans tout son diocèse. À Metz, chez Jean-Baptiste Collignon, imprimeur de Son Excellence Monseigneur l’Evêque, à la Bible d’or. 1788. - 132 p. in-12.