Son parrain est Philippe Ier, duc de Parmes, représenté par Louis Auguste, duc de Berry
(futur Louis XVI) et frère de Madame Elisabeth.
Sa marraine est Elisabeth Farnèse, reine douairière d'Espagne, représentée par Madame Adélaïde, fille de Louis XV
Son acte de baptême
Exécutée (guillotinée) le 21 floréal an II (10 mai 1794) place de la Révolution (Paris)Victime de la Révolution française à l'âge de 30 ansInhumée en 1794 au Cimetière des Errancis (Paris)Elle est le huitième et dernier enfant du dauphin Louis Ferdinand et de Marie-Josèphe de Saxe et la sœur du roi Louis XVI à qui elle apporta un soutien indéfectible.
Parents
- Louis de Bourbon, dauphin de France 1729-1765
- Maria Josepha von Sachsen, princesse de Pologne 1731-1767
- Filleule: Marie-Elisabeth de Lançon de Lostière1768-1842
- Filleul: Louis Stanislas, comte de Tilly1778
- Filleule: Élisabeth de Bourdeilles1777
- Filleul: Louis-Philippe de Bombelles1780-1843
- Filleule: Diane Hélène Elisabeth van Blarenberghe1786-1853
- Filleul: Augustin Stanislas des Monstiers-Mérinville, marquis de Mérinville1785-1862
- Filleul: Xavier Philippe Pierre Le Viconte de Blangy1784-1845
Emprisonnée avec lui en 1792 et appelée à comparaître devant le Tribunal révolutionnaire sous la Terreur, elle fut condamnée à mort et exécutée.
Reconnue pour sa piété, ses actes de charité et sa mort associée à un martyre, elle est déclarée servante de Dieu par l'Église catholique en 1953.
L'heureuse nouvelle apprise par le Roi à son réveil, de la naissance d'une petite-fille au foyer de son fils, le dauphin Louis, apporte à Sa Majesté une consolation dans ses peines
La petite est née à une heure du matin
Elle est la huitième enfant du Dauphin et de la Dauphine, Marie-Josèphe de Saxe
La mort en a emporté trois
Avec la nouveau-née il en reste cinq, trois garçons et deux filles
Les trois garçons règneront sur la France
Le baptême est administré le même jour en fin de matinée, après la messe du Roi, dans la chapelle royale du château de Versailles
Le Cardinal de La Roche-Aymon, archevêque duc de Reims, pair et grand aumônier de France, officie
Il n'en faut pas moins pour une fille de France
Ensuite les registres sont présentés par M. Allart, prêtre de la Mission, curé de Notre Dame, la paroisse de la cour
Toute la famille est là et signe
D'abord le Roi et la Reine, ensuite le Dauphin et ses trois garçons, louis Auguste, duc de Berry, le futur Louis XVI, Louis Stanislas, comte de Provence et Charles Phiulippe, comte d'Artois, enfin les quatre filles de louis XV, qu'on appelle Mesdames Tantes, Adélaïde, Victoire, Sophie et louise
Seule la mère est absente
La petite Marie-Clothilde, sœur aînée du bébé, est sans doute présente, mais elle ne signe pas
Elle a quatre ans et demi
L'enfant est appelée Elisabeth, philippine, Marie, Hélène
Elisabeth à cause de la marraine, Elisabeth de Farnèse, reine douairière d'Espagne, philippine pour le parrain, Philippe, duc de Parme, petit-fils de louis XV
Ni l'un ni l'autre ne sont venus; ils habitent trop loin
Leur filleule ne les verra jamais
Ils ont été choisi pour des raisons diplomatiques, afin de renforcer l'alliance du pacte de famille conclu en 1762 entre les Bourbons de France, ceux d'Espagne et ceux d'Italie
La marraine Elisabeth est représentée par Madame Adélaïde, le parrain Philippe par le duc de Berry
Le futur Louis XVI tient sa petite sœur sur les fonts baptismaux
C'est le premier lien sacré entre eux
Marie et Hélène sont les deux derniers prénoms
Marie va de soi et la Reine se prénomme ainsi
Hélène s'explique par la fête du jour, qui est celle de l'Invention de la Sainte-Croix
on sait que la tradition de l’Église attribue à sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, l'honneur d'avoir fait retrouver la Croix du Sauveur
En 1668 l'impératrice Eleonore de Gonzague, épouse de l'empereur d'Allemagne, Léopold Ier, ayant retrouvé une petite croix d'or qu'elle avait perdue, contenant deux morceaux de la Vraie Croix, avait fondé en action de grâces l'ordre de la Croix composé seulement de dames, et tenu par ses statuts de célébrer avec une particulière ferveur la fête du 03 mai
Or la Dauphine, mère de la petite baptisée, appartient à cet ordre
Empêchée par son accouchement de faire ses dévotions ce jour-là, comme elle comptait le faire, elle place sa nouveau-née sous le patronage de sainte-Hélène, inventrice de la Croix
Il reste que le premier prénom de l'enfant est Elisabeth, et sa patronne principale, Sainte Elisabeth de Hongrie, fille du roi André de Hongrie, duchesse de Thuringe, veuve à vingt ans d'un époux très aimé, chassée de son château avec ses enfants par un méchant beau-frère, fameuse par ses mortifications et par ses charités, et décédée en 1231 à l'âge de 24 ans
"Dieu de miséricorde, dit l'oraison de sa fête célébrée le 19 novembre ... faites-nous mépriser les prospérités du monde et goûter sans cesse la joie des célestes consolations"
Un bien curieux portrait de la sœur du roi brossé par Michelet :
Madame Elisabeth, jeune et forte personne de vingt-huit ans (...), souffrait beaucoup du sang, des humeurs. On fut obligé au temple de lui établir un cautère. Elle passait le temps à coudre et raccommoder, ou bien à lire les offices. La pauvre princesse n'avait pas une dévotion bien haute, ni beaucoup d'instruction... On avait essayé aux Tuileries de lui apprendre l'anglais et l'italien, et elle étudiait cette dernière langue dans le plus sot livre religieux dont personne ait connaissance, la
Canonisation du bienheureux Labre.
Madame Elisabeth était douée pour les mathématiques (voir le sujet "lettres de Madame Elisabeth") est confirmé par le mémoire de Madame Royale :
Mon père montroit à mon frère la géographie, ma mère lui montroit l'histoire et lui faisoit apprendre des vers, ma tante montroit le calcul.
Madame Elisabeth (1764-1794) (titre provisoire)
2013 - Exposition au Domaine de Madame Elisabeth
Commissariat: Juliette Trey, Conservateur au château de Versailles
Cette princesse ne se maria pas et obtint de rester à Versailles auprès de son frère Louis XVI et de sa belle-sœur Marie-Antoinette. L’année de ses dix-neuf ans, Louis XVI lui offrit le Domaine de Montreuil, sorte de maison de campagne toute proche du château de Versailles. Musique, sciences, peinture, lecture, broderie, jeux: Madame Elisabeth, pieuse et généreuse, y passait des journées simples et heureuses, entourée de ses amies. Majeure en 1789, elle avait à vingt-cinq ans enfin le droit de dormir à Montreuil. Les évènements révolutionnaires en décidèrent autrement.
Cette exposition, coproduite avec le Conseil général des Yvelines, se tiendra dans la Demeure et l’Orangerie du Domaine de Montreuil. La Demeure, exceptionnellement ouverte au public, sera un lieu d’évocation du cadre de vie de la princesse à travers les meubles et les objets qui l’entouraient. La scénographie s’attachera à retrouver l’atmosphère intime de Montreuil. L’Orangerie présentera la vie de Madame Elisabeth, de sa naissance à sa mort, en mettant l’accent sur ses séjours à Montreuil, à travers une sélection d’œuvres variée : peintures, arts graphiques, objets.
EnfanceCette princesse du sang naquit le 3 mai 1764 au Château de Versailles, dernière fille du dauphin Louis-Ferdinand et son épouse, Marie-Josèphe de Saxe.Le dauphin mourut de tuberculose l'année suivante et la dauphine le suivit deux ans plus tard dans la tombe.Tous deux n'avaient que 36 ans lors de leur décès et laissaient 5 enfants dont l'aîné, le futur Louis XVI, avait 13 ans.portrait par François Hubert Drouais en 1770Orpheline à trois ans, Elisabeth reçut une excellente éducation, plus solide que celle de sa future belle-sœur Marie-Antoinette de 9 ans son aînée.Elle se passionnait pour l’art, en particulier le dessin et alors qu’elle était encore enfant, sa gouvernante, la comtesse de Marsan, l’emmenait avec sa sœur aînée, Madame Clothilde, aux salons de peinture officiels.Par la suite, Élisabeth montra de réelles dispositions pour le dessin et le musée de Versailles conserve quelques unes de ses œuvres.Espiègle, volontaire, sportive – elle était une excellente écuyère – elle s’assagit en grandissant et sa charité active lui attira beaucoup de sympathies.Connue pour sa grande piété, Madame Élisabeth avait subi l’influence de ses tantes, filles de Louis XV, qui lui avaient inculqué une grande dévotion, sans altérer en elle une certaine liberté d'esprit, y compris à l'occasion dans le domaine de la religion, ce dont témoigne sa correspondance.Bien que pressentie en 1777 pour épouser le frère de Marie-Antoinette, l’empereur Joseph II (de 23 ans son aîné), elle obtint de Louis XVI de pouvoir rester à Versailles.Le roi, qui l’aimait tendrement, fit monter somptueusement sa maison et lui fit cadeau du domaine de Montreuil, où, cependant, elle ne séjourna que très peu.La RévolutionAlors qu’elle aurait pu se retirer avec ses tantes au château de Bellevue près de Meudon, elle choisit de partager le sort de son frère après le 6 octobre 1789.Elle disposa désormais d’un appartement aux Tuileries à Paris.Malgré les apparences, c’était une femme de caractère, mature et réfléchie, qui tenait parfois tête à son frère ou à sa belle-sœur Marie-Antoinette.Leurs affrontements portaient sur des choix de stratégie politique, la princesse adoptant une position ultra, sans la moindre concession aux partisans d’une monarchie constitutionnelle.Dès 1790, elle soutenait le principe d’une alliance des émigrés avec les puissances étrangères dont elle attendait le salut.Par l’intermédiaire du comte de Virieu, entre autres personnes, elle correspondait régulièrement avec le comte d’Artois, son frère, dont elle partageait les idées.Une de ses lettres au comte d’Artois fut découverte un jour sur un officier qui la transportait, et la missive fut remise pour examen à l’Assemblée Nationale.La princesse Élisabeth disait du roi qu’il se laissait conduire par ses ministres vendus à l’assemblée, et qu’il n’y avait rien à espérer sans aide extérieure.Elle recommandait au comte d’Artois d’agir par lui-même, l’engageant à mettre les autres souverains d’Europe dans leurs intérêts.Car, disait-elle, Louis XVI est si faible qu’il signerait sa propre condamnation si on l’exigeait de lui.Elle s’opposa également à la constitution civile du clergé et à toute mesure qui diminuait les prérogatives royales.Cependant quand Mesdames tantes quittèrent la France pour les Etats du pape (1791), elle choisit encore une fois de rester avec son frère et sa belle-soeur.Elle accompagna la famille royale lors de la fuite déjouée vers Montmédy, le 20 juin 1791.Un an plus tard exactement, le peuple de Paris forçait les portes du palais des Tuileries pour intimider Louis XVI et l’inciter à suspendre son veto maintenu sur diverses mesures préconisées par l’assemblée.Confondue avec la reine, Élisabeth fit face aux émeutiers sans les détromper sur son identité.Quand le roi fut suspendu par l’Assemblée législative le 10 août 1792 et détrôné un mois après, l’Assemblée décréta que "Louis Capet, son épouse et leurs enfants (Louis Charles et Marie Thérèse), ainsi qu’Élisabeth, seraient détenus jusqu’à nouvel ordre à la Prison du Temple"Portrait d'Élisabeth Philippine Marie Hélène de France, par Vigée Le Brun, 4e quart du 18e siècle, Versailles ; musée national du château et des TrianonsMinée par des nuits sans sommeil depuis les événements d’août et septembre 1792, elle se métamorphosa physiquement.Un chirurgien du comte d’Artois qui la visita à l’époque du procès de Louis XVI dit qu’elle était devenue « méconnaissable »Une lettre de la marquise de Bombelles – informée par sa fille Mme Alissan de Chazet qui communiquait en secret avec les prisonniers – donnait ces nouvelles au marquis de Raigecourt, époux de sa meilleure amie : « J’ai eu comme vous les mêmes informations sur notre malheureuse princesse, sa maigreur est, dit-on, effrayante, mais la religion la soutient, et elle est l’ange consolateur de la reine, de ses enfants ; espérons qu’elle ni les siens ne succomberont à tant de maux. Comment pourrait-on se plaindre en ayant l’imagination remplie du douloureux tableau des habitants du Temple ? »À la Prison du Temple, Élisabeth continua à communiquer avec l’extérieur, par l’intermédiaire de Mmes Thibault, Saint-Brice et de Jarjayes.Le peintre Alexandre Kucharski, de l’aveu de Marie-Antoinette à son procès, parvint lui aussi jusqu’aux prisonnières dont il a laissé des effigies.Début juillet, pour parer à toute tentative d’évasion, le jeune Louis-Charles fut séparé de sa mère et de sa tante, puis Marie-Antoinette, sur décret de Barère, rapporteur du Comité de salut public, fut renvoyée au Tribunal révolutionnaire et envoyée le 1er août à la Conciergerie.La Convention avait d’abord prévu qu’Élisabeth "Capet" serait expulsée de France. Mais des documents cités en octobre 1793 lors de l’instruction du procès de Marie-Antoinette, devaient entraîner un décret de renvoi de la prisonnière devant le Tribunal révolutionnaire.Vers la fin de l’année 1793, Élisabeth partageait sa cellule avec sa nièce de 15 ans sur laquelle elle veilla après l’exécution de ses parents, lui inculquant les valeurs chrétiennes auxquelles elle était très attachée.On semblait l’avoir oubliée.Pour un certain nombre de députés dont Robespierre, Madame Élisabeth ne présentait pas un grand risque pour l’avenir de la République.Mais avec la guerre souterraine que se livraient les membres des comités, la répression se montrait de moins en moins sélective dans le choix de ses victimes.La « sœur du tyran » donna l’occasion à la police politique de concocter un procès démagogique, nullement équitable, au terme duquel Élisabeth fut condamnée à la peine de mort.À l’accusateur public qui la traitait de « sœur d’un tyran », elle aurait répliqué : « Si mon frère eût été ce que vous dites, vous ne seriez pas là où vous êtes, ni moi, là où je suis ! »…Le 10 mai 1794, elle fut conduite en charrette à la place de la Révolution, la dernière d’une « fournée » de 2N personnes.Son rang de princesse du sang la fit monter la dernière sur l’échafaud. Son fichu ayant glissé de ses épaules, elle se serait ainsi adressée au bourreau: « Au nom de la pudeur, couvrez-moi monsieur ! »Son corps tronqué fut inhumé dans la fosse commune du cimetière des Errancis.Après la Révolution, la dépouille fut placée aux catacombes de Paris avec les autres suppliciés; un médaillon la représente à Saint-Denis.A droite et à gauche, portraits par Elisabeth Vigée Le Brun en 1782, au centre portrait par Adélaïde GuillardDame d'honneur des cours françaises.https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_de_France_(1764-1794)