Madame Elisabeth semble avoir eu un caractère "brut de décoffrage". Petite, elle était totalement sauvageonne, à se perdre dans le parc au grand dam de son service (
), à refuser d'apprendre à lire
(A quoi donc sert un rang de Fille de France ?), et je n'ose imaginer les paroles peu amènes que devaient recevoir ses serviteurs de sa part...
Ne connaissant rien à la pédagogie, Madame de Marsan ne cessait de mettre en valeur madame Clotilde, plus douce, plus studieuse, plus pieuse... De quoi encore plus révolter la fillette.
En plus, Louis XV la dorlotait particulièrement.
On peut y voir la compassion d'un grand-père qui sait ce que peut être de se retrouver sans parents si jeunes.
Mais il y a plus !
En effet, dans les premiers jours qui suivent sa naissance, tant que Marie-Josèphe n'est pas en état elle-même, il va visiter sa petite-fille quatre à cinq fois par jours !!!
J'avoue avoir été estomaquée par cette nouvelle. (cf http://www.connaissancesdeversailles.org/t4554-cela-s-est-passe-en-mai ).
Deux événements vont amadouer la petite.
Lors d'une de ses maladies, madame Clotilde décide de s'enfermer avec elle pour la veiller. L'enfant dès lors débordera d'affection pour sa soeur aînée qui deviendra enfin un modèle.
En 1771, madame de Mackau est nommée sous-gouvernante de la princesse. Elle devait être une excellente éducatrice car Louis XVI et Marie-Antoinette continueront à lui accorder leur confiance pour leur fille aînée qui sera elle aussi "une sale gosse".
Mais surtout, elle a un atout formidable : sa fille. Éduquée à Saint-Cyr, la future "Bombe" deviendra la récompense de la princesse. Elle pourra la retrouver seulement si elle a été sage.
Et au final, après tant d'efforts, la princesse sera comme la plupart des membres de sa famille une "femme savante"qui savait parfaitement tenir son rang et qui n'avait pas de plus grand plaisir à faire du bien autour d'elle.
Malheureusement elle devint également une future aspirante aux carmélites car madame Louise aussi fut mise à contribution comme référence.
L'éducation fut peut-être un peu trop réussie...
Néanmoins, je pense que le naturel devait parfois revenir au galop.
J'espère qu'un jour ses lettres seront accessibles. Elle y a l'air très amusante et naturelle.
Comme pour ses tantes, nous ne saurons certainement jamais si son coeur de femme a battu un jour.