Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 07 mai 1664: Les Plaisirs de l'Île enchantée

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 07 mai 1664: Les Plaisirs de l'Île enchantée   07 mai 1664: Les Plaisirs de l'Île enchantée Icon_minitimeLun 6 Mai - 14:06

Molière est chargé d'organiser avec le duc de Saint-Aignan une fête sans précédent: « Les plaisirs de l'île enchantée »

07 mai 1664: Les Plaisirs de l'Île enchantée Caure10









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Les Plaisirs de l'Île enchantée (Mai 1664)
















Alors que les travaux d'agrandissement du château n'ont commencé que depuis deux ans (1662), Louis XIV donne sa première grande fête pour un public très restreint: Les Plaisirs de l’Île enchantée.

Officiellement dédiée à Anne d'Autriche et Marie-Thérèse, elle n'a en réalité d'autre objet que de célébrer ses retrouvailles avec Mlle de La Vallière et de présenter à la Cour la maîtresse en titre du roi.
(Marie-Christine Moine, Les fêtes à la cour du Roi Soleil: 1653-1715, Fernand Lanore, 1984, p. 145)

Elle dure une semaine, du 07 au 13 mai 1664.

Le titre s'inspire d'un épisode du Roland furieux de l'Arioste, où la magicienne Alcine retient le chevalier Roger et ses compagnons prisonniers sur son île. Pendant une semaine, la cour se voit offrir une succession de divertissements (carrousel, course de bague, de têtes, théâtre, ballet, feu d'artifice, collations, promenades, loterie) avant de quitter Versailles pour Fontainebleau.
(Philippe Salvadori, La vie culturelle en France aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Éditions OPHRYS, 1999, p. 91)

Une brochure de 58 pages en dressait un programme détaillé.
(Les plaisirs de l'Île enchantée [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71691f/f2.image.r=.langFR], 6 mai 1664)

Les deux artisans principaux de la fête sont Molière et Lully. L'événement fait l'objet de nombreuses relations (On peut lire un récit détaillé de ces fêtes dans une relation contemporaine, publiée quelques mois plus tard, sous le titre Les Plaisirs de l'Isle enchantée. Course de bague faite par le Roi à Versailles, le 6 mai 1664) et les gravures d'Israël Silvestre répandent dans toute l'Europe les fastes versaillais. L'historien Christian Biet décrit ainsi l'ouverture de ces fêtes:
Citation :
« Malgré le temps maussade et le froid printemps du 07 mai, le défilé du premier soir et le Divertissement des Saisons a saisi la cour. Précédé d’un héraut d’armes vêtu à l’antique, de trois pages dont celui du roi, M. d’Artagnan, de huit trompettes et de huit timbaliers, le roi s’est montré tel qu’en lui-même, sous un déguisement grec, sur un cheval au harnais couvert d’or et de pierreries. Les princes, ducs, comtes et marquis ont suivi le héros. On s’est pâmé dans la cohue, et, malgré quelques accidents dus à la boue et aux chantiers qui parsemaient le château en construction — on n’avait éclairé que les endroits achevés ou décorés —, la foule des privilégiés put admirer les Grands qui, mêlés aux comédiens, illuminaient le jardin de leur hautaine ostentation. Les comédiens de la troupe de Molière furent particulièrement admirés. Le Printemps, sous les traits de la Du Parc, parut sur un cheval d’Espagne. On la savait très belle, on l’aimait en coquette, elle fut superbe. Ses manières hautaines et son nez droit enthousiasmèrent les uns, ses jambes qu’elle savait montrer et sa gorge blanche mirent les autres dans tous leurs états. Le gros Du Parc, son mari, avait quitté ses rôles de grotesque pour jouer l’Été sur un éléphant couvert d’une riche housse. La Thorillière, habillé en Automne, défilait sur un chameau, et tous s’émerveillèrent de ce que cet homme si fier imposât sa prestance naturelle à l’exotique animal. Enfin l’Hiver, représenté par Louis Béjart, fermait la marche sur un ours. De mauvaises langues affirmèrent que seul un ours maladroit pouvait s’attacher à la claudication du préposé aux emplois de valets. Leur suite était composée de quarante-huit personnes, dont la tête était ornée de grands bassins pour la collation. Les quatre comédiens de la troupe de Molière récitèrent alors des compliments pour la reine sous les feux de centaines de chandeliers peints de vert et d’argent, chargés chacun de vingt-quatre bougies »
(Biet 2013, p. 70-71)

































































































[th]Date[/th][th]Lieu[/th][th]Événements[/th]
7 maiEntrée de l'Allée royaleCarrousel, courses de bague, ballet, collation
8 maiMilieu de l'Allée royaleLa Princesse d'Élide, comédie galante mêlée de musique et d'entrées de ballet
9 maifutur Bassin d'ApollonBallet et feu d'artifice
10 maiFossés du châteauCourses de têtes
11 maiMénageriePromenade
Vestibule du châteauLes Fâcheux, comédie
12 maiFossés du châteauCourses de têtes
ChâteauLoterie
Vestibule du châteauTartuffe (3 actes), comédie
13 maiFossés du châteauCourses de têtes
Vestibule du châteauLe Mariage forcé, comédie

Première des grandes fêtes données à Versailles par Louis XIV, elle voit aussi la première collaboration, sous l’égide du roi, de Molière et de Lully.

Six jours qui établissent définitivement le mythe de Versailles comme lieu de réjouissances.

Du 7 au 13 mai 1664, Louis XIV organise en l’honneur d’Anne d’Autriche, sa mère, et de la reine Marie-Thérèse, une fête sur le thème romanesque de la magicienne Alcine tenant prisonniers en son palais Roger et ses preux chevaliers.

Les jardins du château de Versailles s’illuminent au son des tambours et des violons pour célébrer la monarchie de Louis XIV.

Les fêtes des Plaisirs de l’Isle enchantée durent trois jours et mêlent défilés, représentations théâtrales, spectacles nautiques et pyrotechniques, banquets et jeux équestres, constituant ainsi « une anthologie des plaisirs licites proposés à l’homme de cour » (Apostolidès)

Elles sont suivies de quatre jours de divertissements, le tout s’adressant à des courtisans triés sur le volet.

Amour, action et magie invitent la Cour au rêve.

Inspirée de l’Arioste, la fête est dédiée en réalité à Mlle de La Vallière, maîtresse du roi.

C'est l'ordonnateur de ses ballets, le duc de Saint-Aignan, qui a choisi le sujet tandis que Carlo Vigarani a retenu le lieu.

Originaire de Modène, ce dernier est, depuis 1659, le grand metteur en scène des divertissements royaux où il a introduit machineries et décors italiens.
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ANECDOTE
Les festivités se poursuivent avec courses de chevaux, loterie, visite de la Ménagerie et représentations théâtrales: Molière donne pour la première fois, le soir du 12 mai, son célèbre Tartuffe.

Malgré le soutien du roi, la pièce fait scandale et se voit interdite.

La Cour retourne à Fontainebleau dès le lendemain: un merveilleux songe prend fin.

Durant trois jours, les courtisans assistent au défilé équestre du roi dans le rôle de Roger, revêtu de somptueux habits de feu sur un harnais d’or, d’argent et de pierreries.

Il est accompagné de cavaliers, tout aussi somptueux, qui descendent l’allée royale – Tapis vert –, suivis du char d’Apollon.

Tous se dirigent vers le palais d’Alcine dressé sur le Rond-d’eau, futur bassin d’Apollon.

Suit une course de bague dans laquelle les cavaliers doivent décocher de leurs lances un anneau relié à une potence.

Le soir de la première journée (7 mai – première gravure), un carrousel représente Roger, suivi d’Apollon sur son char dominant les quatre siècles (d’airain, d’or, d’argent et de fer) et conduit par le Temps.

C’est cette scène que représente la première gravure, sur laquelle on distingue nettement Roger, figure centrale du premier plan jouée par Louis XIV et entourée de ses compagnons chevaliers, et le char d’Apollon à l’arrière-plan gauche.

L’ensemble est inscrit dans un théâtre de verdure que le cadre de la gravure et les six cents courtisans spectateurs assis sur des gradins viennent fermer comme une scène.

Dressée dans l’allée royale du château et close par des palissades de verdure entrouvertes de portiques aux armes du roi, la scène voit se succéder un magnifique défilé, puis une course de bague entre les chevaliers, un cortège de musiciens et de comédiens à la lueur des flambeaux et des bougies, parmi lesquels la troupe de Molière tient la première place, et se termine par un banquet offert au roi et à la reine.

La nuit tombée, le Parc s’illumine de mille feux.

Commence un ballet sur le thème des saisons tandis qu’un magnifique festin est servi par des serviteurs masqués et costumés.

Le deuxième jour

La nuit venue, Louis XIV, costumé en Roger, donne à ses dames, sur la scène dressée dans l’allée, la comédie-ballet en cinq actes et six intermèdes chantés et dansés spécialement conçue par Molière et sur une musique de Lully: La Princesse d’Élide.

Pour la première fois en France, théâtre et opéra, comique et romanesque sont associés.

Bergers et bergères, entourés de faunes, dansent et chantent au son des flûtes et des violons.
Le troisième jour
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C’est au tour d’Alcine d’entrer en scène, sous les regards du roi et des deux reines (la reine-mère Anne d’Autriche et la reine Marie-Thérèse) abrités sous un dais.

La magicienne apparaît sous les traits de la comédienne Du Parc sur une île artificielle installée sur le lac et entourée de créatures fantastiques (monstres marins, nymphes…) qui se livrent à un ballet.

Le palais d’Alcine, construit sur l’île pour la circonstance, est alors le lieu du dénouement: la magicienne ne peut empêcher Roger de passer à son doigt la bague qui rompt l’enchantement.

Le tonnerre et les éclairs précèdent un gigantesque feu d’artifice qui embrase le ciel et se déploie sur les ruines du palais d’Alcine vaincue.

C’est cette apothéose que le graveur a représentée, selon les mêmes procédés de mise en scène que sur la gravure de la première journée (clôture de l’espace, présence de la cour-spectatrice)

Acmé du spectacle, le feu d’artifice en signifie également le dénouement heureux et la libération de Roger.

Vigarani a ainsi joué des effets de perspective et de mise en valeur des jardins royaux pour faire du feu d’artifice un moment d’émerveillement collectif.


Le troisième jour voit l’embrasement du palais d’Alcine dans un fabuleux feu d’artifice orchestré par Vigarani.

Une étonnante baleine flottante et ses deux baleineaux au-devant portent Alcine et ses servantes


Les jours suivants (10-13 mai), des courses alternent avec une visite de la Ménagerie, une loterie, et des représentations de pièces de Molière, en particulier celle – qui déplut au roi qui la fit interdire – des trois premiers actes de Tartuffe le 12 mai.

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