Exécution des 28 fermiers généraux à Paris, dont Antoine Lavoisier.
Il est généralement considéré comme le créateur de la chimie moderne. Il énonce la première version de la loi de conservation de la matière. Il identifie et nomme l'oxygène en 1778. Il participe à la réforme de la nomenclature chimique, découvre le phénomène de la combustion; démontre le rôle de l'oxygène dans la respiration animale et végétale mais aussi dans la formation de la rouille.
Alors que beaucoup se lèvent pour dénoncer la perte pour la France que constituerait sa mort, Fouquiet Tinville rétorque:
« La république n'a pas besoin de savants ! »Né le 26 août 1743 à Paris, dans une famille aisée, Antoine Laurent de Lavoisier est baptisé le jour de sa naissance en l’église Saint-Merri. Il hérite une grande fortune à l'âge de cinq ans, après le décès de sa mère. De 1754 à 1761, il fréquente le collège des Quatre-Nations, où il étudie la chimie, la botanique, l'astronomie et les mathématiques. De 1761 à 1763, il étudie le droit à l'université de Paris, et il devient diplômé en droit en 1763. Au cours de cette même époque, il continue à assister à des conférences sur les sciences naturelles. Sa première publication dans le domaine de la chimie paraît en 1764. Dès 1763, il commence ses relevés minéralogiques.
Entre 1766 et 1780, il aide Jean-Étienne Guettard dans l'élaboration de l'atlas minéralogique de la France.Particulièrement entre juin et novembre 1767 où ils travaillent sur une étude géologique de l’Alsace et de la Lorraine.Parrainé par Henri Louis Duhamel du Monceau, grand ami de son père, il est élu membre de l’Académie des sciences le 18 mai 1768, à l’âge de vingt-quatre ans.
Le 16 décembre 1771, il épouse, à l'église Saint-Roch à Paris[6], Marie-Anne Pierrette Paulze, la fille d'un fermier général, alors âgée de treize ans[7]
Au fil du temps, celle-ci se révèle une aide et une collaboratrice scientifique précieuse pour son époux. Elle traduit pour lui des ouvrages anglais, parmi lesquels l'Essai sur le Phlogistique de Richard Kirwan et les recherches de Joseph Priestley. Elle réalise de nombreux croquis et gravures des instruments de laboratoire utilisés par Lavoisier et ses collègues. Elle écrit et publie également les mémoires de Lavoisier, et accueille des soirées où d'éminents scientifiques débattent des questions liées à la chimie.
À partir de 1775, Lavoisier est un des quatre régisseurs de l'Administration royale des poudres, la "Régie Royale des Poudres et Salpêtres": son travail se traduit par des améliorations dans la production de la poudre et dans le domaine de l'agrochimie, par la création d'une nouvelle méthode de production du salpêtre avec la potasse d'Alsace.
Son étude des lois est d'une importance capitale dans la vie de Lavoisier. Elle l'amène en effet à s'intéresser à la politique française, et en conséquence, il obtient un travail comme percepteur d'impôt à l'âge de vingt-six ans dans la Ferme générale, une compagnie privée de collecte d'impôts. Il a essayé de présenter des réformes du système monétaire français et du système d'imposition .Dans son travail pour le gouvernement, il a participé au développement du système métrique pour fixer l'uniformité des poids et des mesures dans l'ensemble de la France.
Curieusement, son poste de fermier général est à l'origine de ses principales découvertes scientifiques en chimie. Ce poste met en effet à sa disposition la balance la plus précise d'Europe, qui lui permet de procéder à des pesées moléculaires de divers gaz avec une marge d'erreur inégalée jusqu'alors.
Étant l'un des vingt-huit fermiers généraux, Lavoisier est stigmatisé comme traître par les révolutionnaires en 1794 et guillotiné lors de la Terreur à Paris le 8 mai 1794, à l'âge de cinquante ans, en même temps que l'ensemble de ses collègues. Ayant demandé un sursis pour pouvoir achever une expérience, il s’entend répondre par Jean-Baptiste Coffinhal, le président du tribunal révolutionnaire: « La République n'a pas besoin de savants ni de chimistes ; le cours de la justice ne peut être suspendu."
Il est inhumé au cimetière des Errancis.
Le lendemain de l'exécution de Lavoisier, le grand savant Louis Lagrange regretta le geste du tribunal révolutionnaire en prononçant ces paroles: « Il ne leur a fallu qu'un moment pour faire tomber cette tête et cent années, peut-être, ne suffiront pas pour en reproduire une semblable."