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| Expressions coquines du XVIIIe siècle | |
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Sublime&Silence
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Expressions coquines du XVIIIe siècle Sam 1 Juin - 16:11 | |
| Notre siècle coquin ! On l'aime tellement sous cet angle-là ! Voici quelques expressions lestes venues du passé, dont la plupart de l'époque qui nous ravit. - Pudique, notre langue française l’est assurément. Elle a, pour nous éviter quelque embarras, inventé de nombreuses formules détournées pour évoquer l’indicible. Ce qui relève de l’intime. Du secret. Prenez l’expression «être talon rouge»: on y a recours pour décrire un «libertin», comme l’explique Catherine Guennec dans son ouvrage Grimper aux rideaux et 99 autres expressions coquines (First). Un «débauché» donc comme «Monsieur Philippe d’Orléans. Être talon rouge fait alors allusion aux mœurs dissipées de la Régence».
En 1662, alors que le frère du roi déambule dans les rues de Paris après une folle nuit, il traverse le marché des Innocents, près des abattoirs. Les pavés sont couverts de sang et bientôt, les talons des petits souliers du dévergondé sont rouges. «La moindre de ses excentricités - même involontaire - étant reprise, aussitôt, les courtisans vont l’imiter. La mode est lancée!»
Sans doute le Régent «rôtissait-il le balai». À l’origine, l’expression veut dire «passer plusieurs années dans un emploi de peu de considération». Par extension, elle a fini par définir la vie que mène un individu grivois. Mais pourquoi diable le «balai»? Nul ne le sait vraiment. Catherine Guennec signale néanmoins que «certains veulent y voir une allusion au balai enfourché par les sorcières filant au sabbat, lieu propice aux débauches, où les puissantes flammes de l’enfer doivent rôtir le balai des drôlesses...»
Baisers volés, flatteries, caresses... Ces préliminaires que l’auteure désigne joliment de «préludes à l’acte de chair» sont également des «bagatelles de la porte». L’expression est employée au XIXe siècle. La «porte», on le devine, représente le sexe féminin. «La locution proviendrait des spectacles forains qui pour appâter le public multipliaient parades, exhibitions, annonces alléchantes», lit-on. «Une bagatelle de la porte offrait au public un appétissant petit avant-goût de ce qui l’attendait.»
Un «don juan», un «chaud lapin»... Mais aussi, un «dénicheur de fauvettes». Une fauvette, cet «oiseau de petite taille, au plumage à dominante fauve ou brunâtre, aux formes fines, aux ailes longues, à la queue large, au bec droit, effilé, au chant agréable», apprend-on sur le site du Trésor de la Langue française. Au figuré, ce mot désigne également une «personne à l’apparence délicate, à l’allure gracieuse, à la voix agréable». On le comprend, celui qui la déniche est un «habile dragueur». Par extension, il peut désigner un «curieux, indiscret qui entend se mêler de tout». Au contraire, un homme qui «s’enivre de sa bouteille», expression courante au XVIIe et XVIIIe siècles, est un «mari ardent et fidèle». Ce gentleman «ne ménage point ses caresses conjugales, bouchant volontiers la bouteille (pratiquant l’acte de chair)», explique Catherine Guennec.
Un siècle plus tard, une autre formule, attestée dès le XVIe siècle, est en vogue: «laisser aller le chat au fromage». Que comprendre?Il faut d’abord entendre que le fromage, souvent assimilé à du laitage, renvoie au sperme. Ainsi, l’expression est employée pour parler d’une fille qui «a fait faux bond à son pucelage», qui a «sacrifié sa virginité».
Restons dans le registre bestial et évoquons la tournure «tirer sa poudre aux moineaux» qui date du XVIIIe siècle. Au sens premier, l’expression s’emploie lorsqu’on «fait quelque chose d’inutile», lorsqu’on se «dépense en vain». Mais, précise l’auteure, «pour un homme, c’est encore s’amuser seul, œuvrer, sans perspective de reproduction». Le moineau désigne à l’époque ce que les «enfants d’aujourd’hui appellent parfois le petit oiseau». http://www.lefigaro.fr/langue-francaise
Le livre de référence : L'avez-vous déjà ? _________________ Le vide aurait suffi
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Expressions coquines du XVIIIe siècle Mar 10 Sep - 20:46 | |
| Le Figaro donne une petite liste d'expressions savoureuses. http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/cinq-expressions-que-nous-ne-saurions-prononcer-sans-rougir-20190908 Rougir, moi ? Non jamais. Bon, on va publier dans le Boudoir celles du XVIIIe. - Faire la bête à deux dos
L’expression est désuète mais parlante. En effet, nul besoin d’une imagination débordante pour se représenter la scène. On trouve la locution dès le XVe siècle. Ainsi peut-on lire dans Le Varlet à louer à tout faire de Christophe de Bordeaux: «Je fais la bête à deux dos / Quand je trouve compagne à point». C’est chic, n’est-ce pas? Selon Claude Duneton, l’image évoque «non pas tant la bestialité de la chose qu’une idée d’union très intime, et de bonne santé, et surtout de la surprise de celui qui par inadvertance découvre la scène, aux coins d’un bois ou au détour d’une haie vive!»
L’expression voyage jusqu’au siècle suivant. On la trouve sous la plume de Rabelais. Grantgouzier, père de Gargantua, «en son âge viril, épousa Gargamelle, fille du roi des Parpaillos, belle gouge et de bonne trogne, et faisaient eux deux souvent ensemble la bête à deux dos, joyeusement se frottant leur lard, tant qu’elle engrossa d’un beau fils et le porta jusqu’à l’onzième mois». Voilà qui est dit! La formule s’écrit encore couramment au début du XVIIIe siècle avant que l’époque n’entre dans «des voluptés plus chafouines: ce furent les feux, les flammes, les ardeurs (...)», remarque Duneton. «On joua officiellement la passion de sainte-nitouche.»
- Tailler une plume
Voilà un ancêtre de l’expression «tailler une pipe». La formule remonte au XVIIIe siècle et naît chez les libertins lettrés de l’époque avant de se propager dans les couches plus populaires. Ainsi que l’analyse le linguiste Jacques Cellard, «la métaphore porte sur la plume d’oie dont on humectait le bec de la langue pour pouvoir le tailler au canif, opération souvent confiée à une femme. Un roman de 1868 a pour titre: Cécile Coquerel, tailleuse de plumes». On trouve une trace de l’expression chez Guillaume Apollinaire «qui la situe dans le corps enseignant»: «Ah! Hélène, comme ta langue est habile! Si tu enseignes aussi bien l’orthographe que tu tailles les plumes, tu dois être une institutrice épatante!», Les Onze Mille verges.
Dites, vous croyez que Marie-Antoinette les a dites ? En fait non, elle était pas très farce, cette femme. On devait pas rigoler tous les jours, avec elle. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | Sublime&Silence
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Re: Expressions coquines du XVIIIe siècle Lun 7 Oct - 14:54 | |
| La suivante sera plus romantique que coquine. - Avoir un coup de foudre
L’expression est en réalité utilisée depuis le XVIIe siècle, mais dans un tout autre sens. Elle désigne alors des circonstances désagréables, voire catastrophiques. Employé le terme « coup », du grec kolapsos, c'est à cette époque s'attendre à recevoir un «soufflet», c’est-à-dire, physiquement, une gifle, ou moralement, un affront.
Lors de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le « coup de foudre » adopte l'idée d'amour soudain. La foudre, symbole du feu de la passion, prend finalement le dessus sur la notion de feu destructeur. Consignée par l'Académie française à la fin du XVIIIe siècle, la locution sera par la suite popularisée en littérature par Stendhal, au prisme de son concept de « cristallisation du sentiment amoureux », décrit dans De l’amour, publié en 1822.
Merci https://www.cosmopolitan.fr/ _________________ Le vide aurait suffi
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| | | Sulpice
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 27/07/2018
| Sujet: Re: Expressions coquines du XVIIIe siècle Sam 26 Oct - 12:51 | |
| YO. Aux siècle qui nous (pré)occupe, l’ abbesse était une tenancière de prostitution, dite aussi abbesse de Cythère, le bordel étant considéré comme une maison conventuelle, où les pensionnaires vivent également en vase clos. Dites également dame de maison ou mère-abbesse, ça pose toujours dans un dîner. Almanach avait alors un sens réjouissant. La fin du XVIIIe siècle multiplie ces annuaires de filles de joie, répertoriant en particulier les ‘‘nymphes du Palais-Royal’’, qu’on présente depuis la Révolution, et en vertu de l’égalitarisme, comme un bien public accessible à tous. (Claudine Brécourt-Villars) _________________ I'll have to go to Las Vegas or Monaco
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| | | Grandier A
Nombre de messages : 129 Date d'inscription : 16/04/2014
| Sujet: Re: Expressions coquines du XVIIIe siècle Dim 7 Mar - 9:42 | |
| _________________ What else ?
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| Sujet: Re: Expressions coquines du XVIIIe siècle | |
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