Joseph-Marie Vien
né à Montpellier le 18 juin 1716.
Fils d’un simple serrurier, il étudie quelque temps chez un peintre de portraits nommé Legrand et chez Jacques Giral.
Par la suite, il est employé dans une manufacture de faïences.
Monté à Paris en 1740, il est, dès lors, élève de l’Académie royale, dans l’atelier de Charles-Joseph Natoire, où il est conseillé par Charles Parrocel, et protégé par le comte de Caylus, « antiquaire » et théoricien du retour à l’antique.
En 1743, il remporte le prix de Rome et part, le 21 décembre 1744, pour la Ville éternelle où il rencontre Duplessis, alors élève dans l’atelier de Pierre Subleyras, et avec qui il restera lié.
Là, découvrant les peintures antiques dégagées des ruines d’Herculanum, il se prend de passion pour l’art antique et, modifiant ses idées sur la peinture, se met à peindre des tableaux dans un style plus sévère que ceux qu’on faisait alors, mais qui n’est guère apprécié du public alors habitué à la petite manière libertine de Boucher alors à la mode.
Tentant d’allier imitation de la nature et des maitres anciens, il est considéré, avec Pompeo Batoni, comme un des précurseurs du néoclassicisme en peinture.
Mais il a la plus grande peine à entrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture, où on l’accuse de mauvais gout.
Lorsque, l’année suivant son retour à Paris en 1750, il veut se faire agréer, avec son Embarquement de sainte Marthe, dont le succès est cependant considérable, on jugea les œuvres qu’il présentait insuffisantes ; on l’accusait d’imiter trop simplement la nature.
En 1754, il faillit de nouveau être refusé lorsqu’il présente à l’Académie, comme morceau de réception, son Dédale dans le Labyrinthe attachant les ailes à Icare, qui sera son premier sujet mythologique conservé.
Bientôt surchargé de travaux, il fonde une école où il forme un nombre prodigieux d’élèves, mais c’est Jacques-Louis David, qui allait vraiment créer la nouvelle école à ses théories.
C’est, en effet, ce dernier qui pousse jusqu’à la dernière rigueur le mouvement de retour vers l’antiquité commencé dans l’École française par Vien avec un héroïsme qui dépasse l’antiquité élégante, un peu froide et parfois mièvre de ce dernier, et c’est pour cette raison qu’on l’a placé, lui et son maitre, au rang des restaurateurs du grand art.
En 1763, sa Marchande à la toilette, appréciée par Diderot, le rend célèbre.
Il a une importante activité pédagogique à la tête des Élèves protégés en 1771, devient directeur de l’Académie de France à Rome de 1775 à 1781.
Il est nommé premier peintre du roi le 17 mai 1789, peu de temps avant la suppression de ce titre.
Les dernières années de Vien sont pleines de vicissitudes : la Révolution l’ayant ruiné, il ne se découragea pas et prit part, bien qu’octogénaire, à un concours ouvert par le gouvernement en 1796, et obtint le prix.
L’avènement de l’Empire améliore sa situation et il est couvert d’honneurs par Napoléon.
Il est nommé sénateur en 1799, comte de l’Empire en 1808 et commandeur de la Légion d’honneur.
À sa mort, le 27 mars 1809, Napoléon lui fait l’honneur de funérailles nationales au Panthéon, où il est le seul artiste peintre à reposer.
Sa femme, Marie-Thérèse Reboul, et son fils, Joseph-Marie Vien dit Vien le jeune, étaient également peintres.