yann sinclair
Nombre de messages : 26590 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 10 juillet 1794: Mer 10 Juil - 9:48 | |
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MARIE GERTRUDE DE RIPERT D’ALAUZIER Gertrude d'Alauzier Sœur Sainte-Sophie Religieuse ursuline de Bollène née le 15 novembre 1757 à Bollène, Vaucluse
martyrisée le 10 juillet 1794, à Orange, Vaucluse
Née le 15 novembre 1757 et baptisée le 16, Marie-Gertrude d'Alauzier avait pour père Jean-François Firmin de Ripert d'Alauzier et pour mère Marie-Marguerite Thérèse de Castanier. Par une attention délicate qui n'était pas rare autrefois dans les familles chrétiennes de la noblesse, sa marraine fut Catherine Sauvage, épouse de Jean Thouard, domestique de sa famille.
À l'âgé de 18 ans, le 1er août 1775, elle fit profession au couvent de Sainte-Ursule de Bollène et reçut le nom de Sœur Sainte-Sophie. À l'exemple de Sœur Sainte-Mélanie, elle refusa l'abri du toit paternel quand le couvent fut supprimé. Elle préféra l'insécurité et le dénuement avec ses compagnes à la tranquillité et à l'aisance dans sa famille. Elle fut donc arrêtée avec elles et transportée à Orange le 2 mai 1794.
Les exercices d'une communauté aussi fervente qu'était le couvent de Sainte-Ursule ne se font pas, en prison, aussi commodément que dans le cloître. Et ce n'est pas un médiocre sujet d'édification pour nous que de contempler cette régularité et cette scrupuleuse exactitude des prisonnières dans les plus petits actes de leur vie quotidienne. Elles étaient vraiment des femmes fortes, celles que la pensée de la mort ne pouvait distraire de leur méditation et de leurs prières, et il ne faut pas s'étonner si Dieu, pour les récompenser, a donné à quelques-unes un secret avertissement de l'approche de leur fin. C'est, sans doute, un avertissement de cette nature que reçut un jour Sœur Sainte-Sophie.
La veille de sa mort, en effet, elle se trouva à son réveil transportée d'une joie extraordinaire qui lui fit verser d'abondantes larmes. « Je suis, disait-elle, comme hors de moi-même, parce que je suis sûre de mourir demain, et d'aller voir mon Dieu ». Puis, saisie bientôt d'un scrupule que sa conscience délicate à l'excès lui suggéra, et craignant que ce cri magnifique de son âme n'eût été accompagné de quelque mouvement d'orgueil, elle en parut si troublée que ses compagnes crurent devoir la rassurer.
Le lendemain, 10 juillet, elle fut condamnée à mort pour avoir refusé le serment exigé par la loi, mais considéré par elle comme schismatique. Quand elle eut entendu la sentence, elle remercia ses juges du bonheur qu'ils lui procuraient, passa les quelques heures qui la séparaient de son exécution dans une sainte joie, et encouragea de ses paroles les autres condamnés. Le soir de ce même jour, la foule qui entourait l'échafaud, vit une des victimes s'agenouiller sur le dernier degré et baiser la guillotine. C'était Sœur Sainte-Sophie qui exprimait ainsi sa joie de mourir pour son Dieu.
Elle était dans sa 37e année.
SYLVIE AGNÈS DE ROMILLON Sylvie de Romillon Sœur Agnès-de-Jésus Religieuse ursuline de Bollène née le 15 mars 1750 à Bollène, Vaucluse. martyrisée le 10 juillet 1794, à Orange, Vaucluse
fille de Gabriel-Louis de Romillon et de Françoise Thune, elle reçut le saint baptême dès le lendemain de sa naissance: et ce fut son oncle paternel Messire François de Romillon, chanoine de la collégiale de Bollène, qui le lui administra.
Son enfance s'écoula paisible et sans éclat au foyer paternel, sous la sauvegarde de parents chrétiens dont les leçons et les exemples développèrent dans leur enfant le goût de la piété et des choses de Dieu. La vocation religieuse fut la récompense de la fidélité de Sylvie à suivre les enseignements qui lui étaient si généreusement donnés, et à l'âge de 20 ans, elle faisait profession au couvent des Ursulines de Bollène, et recevait le nom de Sœur Agnès-de-Jésus.
Amenée, avec les vingt-huit autres religieuses de Bollène, à la prison de la Cure à Orange, elle ne se dissimula pas un seul instant qu'elle serait immolée à cause de son attachement à la Foi, et mit tous ses soins à achever sa préparation au sacrifice. Dans la persuasion où elle était que Dieu ne tarderait pas à l'appeler au martyre, et dans la hâte qu'elle avait de répondre à son appel, elle ne cessait de se présenter, sans être nommée, toutes les fois que le geôlier proclamait la liste des prisonnières convoquées au tribunal.
Son tour vint enfin le 10 juillet. Accusée de fanatisme, et convaincue d'avoir refusé le serment, elle fut condamnée à mort et exécutée le même jour.
Or, dans la même prison était enfermée sa sœur cadette Jeanne. La plus tendre affection unissait les deux sœurs. Leur piété, leur désir du martyre avait encore rapproché leurs âmes. Aussi, le matin de ce 10 juillet, quand Jeanne vit emmener sa sœur au tribunal, elle ne put retenir ses larmes. « Comment, lui dit-elle, parmi les sanglots, comment, ma sœur, vous allez au martyre sans moi ? Que ferai-je donc loin de vous ? — Courage, ma sœur, lui répondit Sylvie, votre sacrifice n'est que différé ». La prophétie devait se réaliser deux jours plus tard. Le 12 juillet, Jeanne comparaissait à son tour devant le tribunal, était condamnée à mort et exécutée.
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