yann sinclair
Nombre de messages : 26316 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 20 août 1695: Marie Louise Élisabeth d'Orléans Mar 20 Aoû - 8:18 | |
| Marie Louise Élisabeth d'Orléansduchesse de Berry (1710)née le 20 août 1695 morte le 21 juillet 1719Fille de
- Philippe II, Philippe d'Orléans, duc d'Orléans et futur régent 1674-1723
- Françoise-Marie de Bourbon 1677-1749
Mariée le 6 juillet 1710 à Notre-Dame à Versailles (78) avec Charles de Bourbon, Charles de Franc (1686-1714), duc de Berry (témoins: Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715, Toussaint de Forbin, comte de Beauvais 1629-1713) (fiançailles célébrées et contrat de mariage signé dans le cabinet du Roi à Versailles le 5 juillet 1710 Louis XIV à Fontainebleau le 12 octobre 1698)dont
- ? 1711-1711
- Charles1713-1713
- Louise1714-1714
- Elle devint veuve dès 1714.
- Remariée en 1716 avec Armand d'Aydie, comte de Riom1692-1741
Biographie Dépeinte souvent comme la figure emblématique de la Régence et de ses débauches, accusée d'inceste avec son père, on connaît surtout Madame de Berry à travers les Mémoires de Saint-Simon, dont la femme était dame d'honneur de la duchesse et qui décrit avec ironie les couches scandaleuses de la fille du régent en 1719. Enceinte des œuvres du capitaine de sa garde, le chevalier de Riom, la duchesse de Berry, veuve depuis 5 ans, s'acharne à dissimuler son état. Lorsque vient le moment de la délivrance, elle s'enferme dans une petite chambre de son palais du Luxembourg. Mal préparé par sa vie trépidante, son terme devient vite dangereux et elle demande les sacrements. Tout son entourage sait à quoi s'en tenir sur l'origine de sa « maladie ». Le curé de Saint-Sulpice attise le scandale public en refusant d'administrer l'extrême-onction à la jeune femme dont les couches, extrêmement laborieuses, manquent de la tuer. Confirmant sa réputation de "Messaline", cette maternité l'oppose à son père, le Régent qui éloigne Riom de Paris. L'accouchement difficile achève aussi de ruiner la santé de la princesse, minée par une succession de trois grossesses malheureuses du vivant de son mari (1711, 1713, 1714), puis de couches clandestines (peut-être en 1716, certainement en 1717 et 1719).À l'ouverture du corps de la duchesse, morte trois mois après ses couches scandaleuses d'avril 1719, elle sera trouvée à nouveau enceinte. Michelet écrit avec raison qu'elle « s'extermina par des grossesses ». Accouchements avant terme, enfants mort-nés… Il semble que seule une fille, née de ses amours avec Riom, constitue l'exception à une suite de maternités malheureuses. Ironie de l'histoire, au siècle suivant, une autre duchesse de Berry défrayera la chronique scandaleuse du début du règne de Louis-Philippe en se délivrant d'un enfant de paternité douteuse dans la citadelle de Blaye.La "Gazette de la Régence" et les chansonniers satiriques suggèrent que la taille plantureuse de la duchesse de Berry souvent citée dans les chroniques du temps évoquant sa vie débridée de "veuve joyeuse", serait plutôt à attribuer aux résultats prévisibles de ses nombreuses passades qu'à sa boulimie alimentaire ! Ce serait pour cacher au public la véritable nature d'un embonpoint accusateur que Madame de Berry, ou comme on la nomme dans plusieurs chansons satiriques "Joufflotte", relancerait la mode des robes à paniers, s'inspirant ainsi sans doute de l'usage que Madame de Montespan faisait du vertugadin pour dissimuler ses grossesses.Victime de la censure malveillante d'un Saint-Simon et cible privilégiée des chansons satiriques du temps, la duchesse de Berry est l’objet des attaques violentes des ennemis du Régent. En dénonçant les frasques nymphomanes de la fille, cette opposition s’en prend au père dont le gouvernement lui attire l’hostilité d’une fraction importante de l'ancienne Cour de Louis XIV. Alors qu’un nouveau climat de liberté succède à l’austérité et aux désastres qui caractérisaient la fin de règne du Roi Soleil, l’insouciance sans entraves et l’esprit que semble manifester la fille aînée du Régent ne peuvent manquer de choquer les tenants de l’ordre ancien qui censurent les mœurs dépravées de la jeune veuve pour dénoncer la « turpitude » du nouveau pouvoir. Marie-Antoinette sera victime d'une critique politique comparable qui s'exprime par la satire pornographique et la caractérise comme l'incarnation de tous les vices. Si une critique historique sérieuse doit dénoncer la véritable "diabolisation" dont a été victime la mémoire de Marie Louise Élisabeth d'Orléans, duchesse de Berry, il faut aussi reconnaître que sa liberté de mœurs est loin de correspondre à l'austérité sexuelle qu'exigeait la morale de l'époque en cas de veuvage. Mais ses grossesses clandestines, qu'elles soient avérées en 1719 et 1717, ou probable en 1716, n'autorisent pas pour autant les auteurs (en particulier les contemporains) à nous la dépeindre de manière quasi systématique comme un monstre d'orgueil et de dépravation, la figure emblématique de tous les excès de la Régence…Un fragment de Noëls satiriques ridiculise Madame de Berry, dont l'état témoigne de ses mœurs dissolues :"Grosse à pleine ceinture,La féconde BerryDit en humble postureEt le cœur bien marri :Seigneur, je n'aurai plus de mœurs aussi gaillardes,Je ne veux que Riom et mon papa,Ou par-ci, par-là mes gardes."Début 1716, Madame de Berry, malade en son palais du Luxembourg, ne paraît pas en public pendant plusieurs semaines. Inspiré par des rumeurs d'accouchement clandestin (que rapporte la Gazette de la Régence), l'auteur anonyme d'une chanson satirique évoque avec verve le terme heureux de cette « maladie » mais attribue le « poupon » dont serait délivrée la jeune femme à un père « innombrable » :"Il faut bien lui donner un nom :Ainsi, sans être téméraire,C'est la Rochefoucauld, de Pont,Gontaut, la Haye, Salvaire, Rion.La mère est de bonne maison,Elle est du vrai sang de Bourbon;Nous en ignorons tous le père,Car ils étaient trop à la faire.Depuis la mort de son mari,Cet aimable duc de Berry,Pour ne point éteindre la race,Elle épouse la populace."Lorsque la fille du Régent fait fermer au public les jardins de son palais du Luxembourg, les médisants commentent que c'est pour pouvoir s'y livrer avec plus de liberté à ses amours :"On nous a fermé la porteDu jardin du Luxembourg;C'est la grosse JoufflotteQui nous a joué ce tour.Elle eût mieux fait la bougresse,De boucher le trou,Le plus voisin de ses fesses,Par où ses gardes font joujou."Fille préférée de Philippe d’Orléans, futur régent de France, Marie Louise Elisabeth d’Orléans avait épousé en 1710 le duc de Berry, Charles de France, fils du Grand Dauphin, dont elle fut veuve quatre ans plus tard.son mariage avec le duc de Berry, et leurs fréquentes disputes, selon St Simon :Citation :...Il avait commencé avec Mme la duchesse de Berry comme font presque tous ceux qu'on marie fort jeunes et tout neufs. Il en était devenu extrêmement amoureux, ce qui, joint à sa douceur et à sa complaisance naturelle, fit aussi l'effet ordinaire, qui fut de la gâter parfaitement. Il ne fut pas longtemps sans s'en apercevoir; mais l'amour fut plus fort que lui. Il trouva une femme haute altière, emportée, incapable de retour, qui le méprisait, et qui le lui laissait sentir, parce qu'elle avait infiniment plus d'esprit que lui, et qu'elle était de plus suprêmement fausse et parfaitement déterminée. Elle se piquait même de l'un et de l'autre, et de se moquer de la religion, de railler avec dédain M. le duc de Berry parce qu'il en avait, et toutes ces choses lui devinrent insupportables. Tout ce qu'elle fit pour le brouiller avec M. [le duc] et Mme la duchesse de Bourgogne, et à quoi elle ne put parvenir pour les deux frères, acheva de l'outrer. Ses galanteries furent si promptes, si rapides, si peu mesurées, qu'il ne put se les cacher. Ses particuliers journaliers et sans fin avec M. le duc d'Orléans, et où tout languissait pour le moins quand il y était en tiers, le mettaient hors des gonds. Il y eut entre eux des scènes violentes et redoublées. La dernière qui se passa à Rambouillet, par un fâcheux contre-temps, attira un coup de pied dans le cul à Mme la duchesse de Berry, et la menace de l'enfermer dans un couvent pour le reste de sa vie; et il en était, quand il tomba malade, à tourner son chapeau autour du roi comme un enfant, pour lui déclarer toutes ses peines, et lui demander de le délivrer de Mme la duchesse de Berry. Ces choses en gros suffisent, les détails seraient et misérables et affreux; un seul suffira pour tous...Portrait vers 1710 par François de TroyElle avait subi trois grossesses malheureuses et en connaîtra peut-être d’autres, fruits de ses amours avec le capitaine de sa garde, Riom, un petit-neveu de Lauzun. Surnommée la « Veuve joyeuse », on l’appela aussi « Joufflotte ».Elle buvait sec et déjeunait avec appétit. On dit que, pour masquer son embonpoint autant que ses grossesses scandaleuses, elle aurait relancé les robes à paniers que la Montespan avait autrefois mises au goût du jour — et pour les mêmes raisons.Portrait de la duchesse de Berry en "Flore", en 1710, par Nicolas de LargillièreLe duc de Saint-Simon, dont l’épouse était dame d’honneur de la duchesse de Berry, trouvera là un morceau de choix pour ses impitoyables Mémoires. Épuisée de couches aventureuses, la fille « dissolue » du Régent décédera en 1719, âgée de vingt-quatre ans. « L’ouverture du corps » la révéla à nouveau enceinte . Le curé de Saint-Sulpice lui aurait refusé l’extrême-onction, scandale sans précédent.En 1715, celle qui fut d’abord Mademoiselle de Valois, puis réussit à se faire appeler «Mademoiselle », tout court, au grand dam de la Cour et du protocolaire duc de Saint-Simon, quitta Versailles puis Saint-Cloud pour le palais du Luxembourg qui venait d’échoir à Philippe d’Orléans, devenu régent du royaume. La duchesse de Berry fit alors murer les entrées des jardins, ouverts jusque-là au peuple de Paris conformément à l’usage.Les mécontents, estimant qu’il s’agissait de mieux masquer ainsi des débauches (fortement minimisées par les historiens contemporains) colporteront ce délicat couplet :On nous a fermé la porte Du jardin du Luxembourg C'est la grosse Joufflotte Qui nous a joué ce tour Elle eût mieux fait la bougresse De boucher le trou Le plus voisin de ses fesses Par où ses gardes font joujou.En 1719, Marie Louise Elisabeth ouvrit à nouveau ses jardins au public. En 1717, elle avait aussi obtenu la jouissance du château de Meudon, où elle se rendit le lundi de Pâques de l’an 1719, malade, avant d’aller rendre l’âme au château de la Muette qu’elle avait acquis en 1716.Portrait par Pierre Gobert en 1710Elle y mourut à vingt-quatre ans, le 14 mai 1719, achevée par le purgatif fatal de ce médecin mondain qui continuera de parader à la Cour et que Saint-Simon stigmatisera par ces mots définitifs : « scélératesse insigne de Chirac impunie.Son caractère selon St Simon :Citation :...Mme la duchesse de Berry a fait tant de bruit dans l'espace d'une très courte vie que, encore que la matière en soit triste, elle est curieuse et mérite qu'on s'y arrête un peu. Née avec un esprit supérieur, et, quand elle le voulait, également agréable et aimable, et une figure qui imposait et qui arrêtait les yeux avec plaisir, mais que sur la fin le trop d'embonpoint gâta un peu, elle parlait avec une grâce singulière, une éloquence naturelle qui lui était particulière, et qui coulait avec aisance et de source, enfin avec une justesse d'expressions qui surprenait et charmait. Que n'eût-elle point fait de ces talents avec le roi et Mme de Maintenon, qui ne voulaient que l'aimer, avec Mme la duchesse de Bourgogne, qui l'avait mariée, et qui en faisait sa propre chose, et depuis avec un père régent du royaume, qui n'eut des yeux que pour elle, si les vices du coeur, de l'esprit et de l'âme, et le plus violent tempérament n'avaient tourné tant de belles choses en poison le plus dangereux. L'orgueil le plus démesuré et la fausseté la plus continuelle, elle les prit pour des vertus, dont elle se piqua toujours, et l'irréligion, dont elle croyait parer son esprit, mit le comble à tout le reste. .Son inconduite et son sale caractère, selon St Simon (qui était bien placé pour en parler puisque son épouse était dame d'honneur de la duchesse de Berry) :Citation :....On a vu en plus d'un endroit ici son étrange conduite avec M. le duc de Berry, son horreur pour une mère bâtarde; ses mépris pour un père qu'elle avait dompté; ses extravagantes idées à l'égard de Monseigneur; son désespoir de rang et d'ingratitude pour M. [le duc] et Mme la duchesse de Bourgogne, à qui elle devait tout; son peu d'égards pour le roi et pour Mme de Maintenon; sa haine déclarée pour tous ceux qui avaient contribué à son mariage, parce que, disait-elle, il lui était insupportable d'avoir obligation à quelqu'un; ses grossières tromperies et ses hauteurs; l'inégalité d'une conduite si peu d'accord avec elle-même; enfin jusqu'à la honte de l'ivrognerie complète et de tout ce qui accompagne la plus basse crapule en convives, en ordures et en impiétés. On a vu que, dès les premiers jours du mariage, la force du tempérament ne tarda pas à se déclarer, les indécences journalières en public, ses courses après plusieurs jeunes gens avec peu ou point de mesure, et jusqu'à quelles folies fut porté son abandon à La Haye, ensuite à Rion, enfin ses projets d'avoir de grands noms et des braves dans sa maison pour se faire compter entre l'Espagne et son père, se tourner du côté qui lui semblerait le plus avantageux des deux, se figurer que cela lui serait possible, usurper aussi le rang de reine en plusieurs occasions, et une fois de plus que reine, avec les ambassadeurs.Ce qui parut de plus extraordinaire fut l'étonnant contraste d'un orgueil qui la portait sur les nues, et de la débauche qui la faisait manger non seulement avec quelques gens de qualité, elle dont le rang ne souffrait point d'autres hommes à sa table que des princes du sang, même en particulier uniquement et à des parties de campagne, mais d'y admettre le P. Riglet, jésuite, qui en savait dire des meilleures, et d'autres espèces de canailles, qui n'auraient été admis dans aucune honnête maison, et souper souvent avec les roués de M. le duc d'Orléans, avec lui et sans lui, et se plaire à exciter leurs gueulées et leurs impiétés. Ce court crayon rappelle en peu de mots ce qu'on a vu épars ici plus au long à mesure que les occasions s'en sont présentées, quoique écrit le plus succinctement qu'il a été possible, qui a montré jusqu'à quel point elle manquait de tout jugement et de tout honnête, même naturel sentiment.Parmi une dépravation si universelle et si publique, elle était indignée qu'on osât en parler. Elle débitait hardiment qu'il n'était jamais permis de parler des personnes de son rang, non pas même de blâmer ce qui pouvait le mériter dans leurs actions les plus publiques, et qu'on aurait vues soi-même, combien moins de ce qui ne se passait qu'en particulier. C'est ce qui l'irritait contre tout le monde, comme d'un droit sacré violé en sa personne, le plus criminel manquement de respect, le plus indigne de pardon. Sa mort aussi fut un étrange spectacle. C'est maintenant à quoi il faut revenir. ..
- Dame d'honneur des cours françaises.
Sources: - personne: I. Maltais (Paul Theroff`s An Online Gotha France), I. Maltais (paul Theroff`s An Online Gotha France), H.de Keranrouë, Christophe Levantal, Louis XIV, chronographie d'un règne, ed. Infolio, Paris, juin 2009, 12/08/2009, F.BBriès illust 08/06/10-C.Maubois ("aufildutemps"+mémoires St Simon)11.06.2010 - mariage 1: http://img-dad.cg78.fr/images/etat_civil/1080410/AD078_1080410_00039_C.JPG - famille 1: I. Maltais (Paul Theroff`s An Online Gotha France), H.de Keranrouë, Christophe Levantal, Louis XIV, chronographie d'un règne, ed. Infolio, Paris, juin 2009, 14/08/2009 - famille 2: commentaire: Hervé Balestrieri ( communication de Dominique Asselin : tableau généalogique de la famille d'Aydie au château de Monbazillac - 24, Dordogne ) 16.12.2010 _________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
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