Voici la France en 1214.
Le domaine du roi de France est tout petit. Le pays de France se situe sur l’actuelle banlieue parisienne nord, là où se trouve l’aéroport de Roissy-en-France. L’aéroport Charles de Gaulle se trouve sur la commune Roissy-en-France. Viennent ensuite les domaines des vassaux du roi de France. En jaune sont les domaines rattachés au roi d’Angleterre. En vert pâle sont les domaines qui relèvent des vassaux du roi d’Angleterre. Une coalition va se bâtir pour détruire la France.
D’un coté Jean sans Terre, le roi d’Angleterre, Othon IV, l’empereur germanique, Guillaume 1er de Hollande, Henri, comte de Brabant, Philippe, marquis de Namur, Thibaut, duc de Lorraine et Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, ami d’enfance de Philippe Auguste. Tous ces féodaux font une sorte d’armée européenne avant la lettre et s’allient pour détruire le Royaume de France. En face, il y a simplement le roi de France, Philippe-Auguste.
En 1214, à la surprise générale, le roi de France arrive à défaire l’ensemble de cette coalition, à la bataille de Bouvines. Ce dimanche de Bouvines est resté célèbre dans notre histoire : pour les historiens, c’est probablement lors de cette bataille, et à l’immense satisfaction du peuple, qu’est apparu pour la première fois un sentiment d’union nationale, en France, autour de son souverain. Philippe-Auguste va étendre considérablement ses conquêtes.
Le domaine royal en bleu , les fiefs mouvants de la couronne en vert s’étendent au dépend des fiefs de la couronne d’Angleterre, en rouge. A la mort de Philippe-Auguste, en 1223, le domaine royal s’est considérablement étendu. Philippe-Auguste va apparaître comme l’un des très grands rois de France, un des principaux à avoir formé notre pays. Nous aurons des monarques qui resteront très célèbres, notamment dans la psyché collective, en particulier Louis IX (Saint Louis) – 1226- 1270 – canonisé dès 1297.
Pourquoi va-t-il laisser une telle trace dans l’Histoire nationale ?
*Il donne une nouvelle image du pouvoir royal, empreinte d’idéaux religieux et moraux
*Il institutionnalise la Justice royale
*Il moralise la vie publique et protège les faibles
*Il pose le principe des «établissements de commun profit», lointains ancêtres du service public
Ces idées remontent au treizième siècle. Elles ont 700 ans d’âge !
Les Français ont eu quelques grands capitaines d’industrie :
Jacques Cœur qui vivait du temps de Charles VII, qui avait beaucoup de commerces avec les pays du Levant.
Jean-Baptiste Colbert, ministre préféré de Louis XIV, qui faisait également des affaires dans le cadre de ses rapports avec l’État.
Nous voici arrivé à Philippe le Bel, Philippe IV. Pour assurer la souveraineté et l’indépendance de la France Philippe le Bel fait rogner sur le pourtour les pièces qui sont émises dans les ateliers royaux, afin de récupérer un peu d’argent (ou un petit peu d’or selon les pièces), pour assumer son armée, acheter du matériel militaire et pour avoir des soldats. Si on crée trois nouvelles pièces en en rognant 100, c’est exactement une dépréciation monétaire de 3 %.
Philippe le Bel fait cela en disant que le roi est empereur en son royaume. « C’est parce je n’accepte aucune suzeraineté sur le royaume de France que j’ai besoin d’assurer mon armée et son armement. »
Cela fait scandale à l’époque.
En 1302, le poète florentin Dante Alighieri écrit un poème très célèbre dans toute l’Histoire de la littérature mondiale – La Divine Comédie. Le poète décrit ses contemporains en les plaçant en enfer, au paradis ou au purgatoire. Comme Dante soutient le Saint Empire romain germanique, qu’il n’aime ni le roi de France, ni le Pape, il place en enfer à la fois le roi de France et le Pape.
Cela fait 708 ans qu’on reproche à la France d’avoir sa propre monnaie. Les évènements se tendent entre Philippe le Bel et la Pape, Boniface VIII. En 1303 Philippe le Bel n’accepte pas les prétentions de la papauté à diriger la France, à y nommer des évêques et à prélever des impôts ecclésiastiques. Il envoie un de ses fidèles, Guillaume de Nogaret, dans cette église dans la ville d’Anagni, pour frapper à mort le Pape, qui va mourir quelques jours après de ces violences. Ceci va mettre fin aux prétentions pontificales de domination de la France. Quelques années après on installera les Papes en Avignon, directement sous le pouvoir des Rois de France.
En 1356 le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier par les Anglais à la bataille de Poitiers. Nous sommes en pleine guerre de 100 ans. On reproche à Jean le Bon de ne pas être à la hauteur. Il est emmené en prison en Angleterre … et les Français se retrouvent sans souverain. Le jeune dauphin Charles, le futur Charles V qui sera un grand roi de France est très jeune. On se demande ce que va devenir le Royaume de France. Les Anglais demandent une rançon. Cette rançon est considérable. Elle doit être payé en or.
Cette monnaie est merveilleuse. On y voit : IOHANNES DEI GRATIA FRANCORUM REX – Jean par la Grâce de Dieu Roi des Français.
On voit à l’intérieur le roi de France avec son manteau fleur de lysé. Il porte une épée qui sort du cercle virtuel de la pièce. Les pattes avant et arrière du cheval sortent également du cercle. Cela signifie que le roi est libre de sa prison. Il sort au grand galop de sa prison !
Le «Franc» = le «Libre».
C’est le premier franc, la première pièce de un franc, qui apparaît en 1360 pour libérer le souverain.