La guerre économique franco-anglaise

La guerre économique franco-anglaise au XVIIIe siècle de
François Clouzet
Fayard, 3008, 424 p : 32,55 euros

Quatrième de couverture

De la Méditerranée à L’Atlantique, de l’océan indien à la mer de Chine , la guerre sur mer-commerciale et /ou militaire se déchaîne ( y compris la guerre de course ).
Sur Terre, en Inde , en Amérique, aux Antilles , les colonies changent de main ( plusieurs fois pour certaines , en peu de temps ), le commerce des esclaves en est affecté , mais s’intensifie…

Le bras de fer dure longtemps , très longtemps. Ce n’est pas avant la Révolution Française et l’Empire que l’Angleterre l’emportera définitivement . Le triomphe anglais était-il inscrit dans les astres ? La France s’est-elle trop occupée de sa domination sur le continent ?
Lequel des deux adversaires a-t-il le premier entrevu où était l’avenir , c'est-à-dire dans la révolution industrielle ?
Quelle est la chronologie de cette longue lutte ? L’Economie a-t-elle été l’enjeu de celle-ci ou bien n’en a-t-elle été qu »un des champs de bataille ?
Autant de questions auxquelles répond avec une souveraine maîtrise de son sujet le grand historien François Crouzet.

Le XVIIe siècle avaient été le siècle de domination des Provinces Unies . Le XVIIIe siècle est le siècle de la rivalité entre la france et l'Angleterre. Le but en est la suprématie commerciale et impériale.
D'où l'importance très grande de la marine. Pas de suprématie commerciale sans la domination sur les mers.
Cette question économique est importante et sera le fer de lance de la volonté politique des Pitt : TOUT FAIRE POUR DETRUIRE L'ADVERSAIRE POUR QUE VIVE l'ANGLETERRE !

Je cite Crouzet : " Tout commerce est une espèce de guerre , avait écrit Josuah Child en 1693. Il fallait donc s'assurer , ajoutait-il, que les autres nations qui sont en concurrence avec nous pour le même commerce ne puissent pas nous l'arracher , mais que le nôtre puisse s'unir et s'accroître de façon à diminuer le leur. Dans cette optique, la guerre n'était que la continuation du commerce par d'autres moyens.
Et ce qui compte, c'est l'accent mis sur la puissance navale. (...)Toute menace contre le commerce de la Grande Bretagne est perçue comme une menace contre sa supériorité maritime et donc contre sa sécurité nationale. "

Donc AUTREMENT DIT, IL FALLAIT FAIRE LACHER PRISE A LA FRANCE ! Et quel meilleur moyen que de lui fomenter une révolution !

Voici ce qu’écrit François Crouzet : « Il y eut au XVIIIe siècle, une obsession permanente des Anglais par la concurrence française. Rapidement après 1713, on s’était inquiété du relèvement de la France. Dans les années 1730 , on se plaignait beaucoup de ce que le commerce extérieur de l’Angleterre stagnait , alors que celui de la France progressait rapidement ; ce fut grâce à l’essor de la production dans les Antilles françaises et des réexportations de leurs denrées en Europe . Les dirigeants britanniques étaient persuadés que la puissance navale et militaire du pays dépendait de son commerce colonial , et ils envisageaient de détruire le commerce de la France afin d’affaiblir sa capacité militaire . On verra d’ailleurs que le commerce avec la France elle-même avait été restreint le plus possible , parce que l’on pensait qu’il contribuait à renforcer les forces armées françaises . Détruire le commerce colonial de la France affaiblirait beaucoup , supposait-on , sa capacité de faire la guerre n’importe où !

A la fin des années 1730 , économistes et politiciens étaient plus obsédés que jamais par la crainte de la concurrence française. Dans une frénésie de crainte et de jalousie , des pamphlétaires demandaient de frapper un coup qui détruirait définitivement le commerce français et qui assurerait par là même le relèvement du commerce anglais. (…)

Pendant tout le siècle , les anglais s’inquiétaient de la supériorité française dans la fabrication d’articles de luxe. Ce fut seulement dans le dernier quart du siècle que l’obsession de la concurrence française disparut , en raison notamment des progrès de l’industrie britannique.
Les guerres maritimes de pillage avaient à coup sûr un appui enthousiaste.
De l’autre côté de la Manche , beaucoup de français étaient persuadés que l’Angleterre visait à monopoliser le commerce du monde et, pour commencer à détruire celui de la France ;
( …)

Montesquieu écrivait que le génie de la nation anglaise est moins occupé de sa prospérité que de son envie pour la prospérité des autres , ce qui est son esprit dominant , comme les lois d’Angleterre sur le commerce et la navigation le font assez croire.

En juillet 1749 , le maréchal de Noailles , dans un mémoire au roi , insistait sur la jalousie des Anglais sur nos colonies et leur envie de s’en emparer. Tout enfin doit faire sentir et penser que l’Angleterre n’attend qu’une conjoncture favorable , que peut-être elle fera naître sous le plus léger prétexte , pour nous faire la guerre en Amérique , s’y emparer de toutes nos possessions , détruire entièrement notre commerce , et nous mettre par là hors d’état d’avoir jamais une marine , telle qu’il convient à un aussi grand état que la France.
On redoutait donc en France l’ambition de l’Angleterre qui visait à la prépondérance en Europe et qui était souvent vue comme un facteur d’instabilité pour cette dernière . Les Anglais étaient dits jaloux en matière de commerce , ce qui signifie non seulement qu’on les soupçonnait de vouloir monopoliser le trafic maritime , mais encore qu’on les accusait de procédés peu scrupuleux , de rechercher des avantages unilatéraux et de refuser aux autres pays toute réciprocité ; on dénonçait une politique cupide, égoïste, injuste. Dans certains milieux , la concurrence de l’Angleterre était devenue une véritable obsession . Toute la correspondance des responsables de l’administration du commerce , de Trudaine à Tolozan , résonne de cette angoisse croissante. ".

A la base de toute envie , on trouve la jalousie. Et c'est ce qui explique toute la politique anglaise du XVIIIe siècle !!!

L'anglophobie et la francophobie

Napoléon, le monde et les anglais : Guerre des mots et des images de
Jean-Paul Bertaud et al.
Editions Autrement , 2004, 289 p : 20,30 euros

Résumé Amazone

Lorsque Bonaparte devint Premier consul en 1799, la France et l'Angleterre étaient en guerre depuis sept ans. La paix fut signée, enfin, en 1802. Elle dura un an. Ensuite, jusqu'en 1815, les adversaires échangèrent coups de fusils et... injures, utilisant tous les médias de l'époque, théâtre, journaux ou affiches... L'anglophobie et la francophobie offraient ainsi leurs images et leurs stéréotypes : John Bull le Couard contre The French Dog. Aux regards croisés des deux ennemis, s'ajoutaient ceux des Européens et des Américains qui, participant à la guerre, partageaient la névrose de la xénophobie. Par l'image négative qu'elle donnait de son ennemi, chacune des deux nations, l'anglaise et la française, créait son identité, affirmait sa force et sa vertu, justifiait cette lutte sans merci qui conduisit aux hécatombes. Les écrits et les images de la répugnance dissimulaient le rictus des soldats
morts sur tout le continent. De Napoléon à Pitt, du XIXe siècle à Blair et à Chirac, les rapports entre
les deux nations passent de l'attirance au rejet, de l'entente cordiale à la mésentente radicale. Les conflits contemporains font resurgir les anciens clichés de l'incompréhension, nés au temps de Napoléon, Sauveur pour les uns, Ogre pour les autres. L'ouvrage, illustré de plus de trente caricatures, présente une double originalité. Par son sujet, il retrace pour la première fois la guerre des images et des mots ; par sa construction : trois auteurs pour trois points de vue, le français, l'anglais et l'européen.

Le XVIIIe siècle anglais ou le temps des paradoxes de
Jacques Lamoureux
L'Harmattan, 2008, 342 p : 30 euros


Présentation de l'éditeur

Nul siècle n'illustre mieux les vertus et les vices des Anglais, que le XVIIIe siècle par ses étonnants paradoxes. C'est le temps où se forge la nation britannique au sein du Royaume-Uni, qui produit peintres et architectes, économistes, romanciers et philosophes dont la valeur sera reconnue au-delà des Îles britanniques et où apparaissent les premiers bâtisseurs d'empire. Epoque charnière s'il en est dans l'histoire économique et sociale de la Grande-Bretagne: les villes s'étendent au détriment des bourgs, les paysans vont chercher fortune en ville et l'industrie prend le pas sur l'agriculture. Napoléon 1er va faire involontairement du Royaume-Uni l'une des principales grandes puissances - probablement la première - en Europe et bientôt dans le monde, sans que l'Anglais, plus préoccupé de ses plaisirs, s'en rende compte.


Biographie de l'auteur

Jacques Lamoureux a été baigné à la fois par sa profession et son milieu familial dans le monde anglo-saxon dont il a découvert la cuisine habituellement brocardée par nos compatriotes. De l'art culinaire aux habitudes de l'Anglais, il n'y avait qu'un pas qu'il n'a pas hésité à franchir et lui a ouvert un univers étonnamment divers et contradictoire. Ancien journaliste de l'Agence France-Presse, il a couvert les évènements qui ont suivi l'indépendance de plusieurs pays africains, les massacres au Congo Léopoldville (aujourd'hui la République Démocratique du Congo), les troubles au Nigeria, ainsi que la crise ouverte par la sécession du Bangla Desh, les incidents qui marquèrent le retour de la dépouille de l'ancien secrétaire général de l'ONU, U Thant en Birmanie, qui lui valut d'être expulsé de ce pays (aujourd'hui Mian Mar), enfin la parution du Manifeste 78 à Prague et la persécution des signataires de ce texte. [u]

Paris et Londres en 1793 de
Charles Dickens
Adamant Media Corporation (29 mai 2001) , 363 p : 12,83 euros

La France possédait le plus vaste empire colonial du monde, après l'Espagne. Et les Anglais étaient malades de jalousie à en crever...

Mais le problème des Français, c'est que là où les Anglais avaient déjà de vraies métropoles commerçantes comme Boston, les Français en étaient encore à quelques bourgades le long du Saint-Laurent.

Et puis, les Français ne voyaient pas trop l'intérêt du Canada, je pense. Ils étaient davantage attachés à leurs îles à sucre des Antilles qui rapportaient plus.