https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Louise_de_Domangeville
Anne-Louise de DomangevilleAnne-Marie-Louise-Jeanne Thomas de Domangevillearistocrate lorraine
née le 24 août 1762 à Paris
morte le 17 avril 1799
Elle épouse successivement, ses cousins Antoine Jean-François Mégret, seigneur de Sérilly, puis François Thomas, comte de Pange, et enfin Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac, marquis de Montesquiou.
Le cercle dans lequel Anne-Louise de Sérilly évolue est celui de l’aristocratie d’affaires libérale ouverte aux idées des Lumières.
Petite noblesse et grande fortuneAnne-Louise de Domangeville est issue d’une branche cadette de la famille Thomas, originaire de Clermont-en-Argonne, qui fut anoblie en 1626 par le duc Charles IV de Lorraine pour service rendu à sa maison « depuis trois siècles ».
Son grand-père, Jean-Baptiste Thomas (1688-1769), gentilhomme lorrain, s’enrichit par l’achat de charges lucratives telles que trésorier général de l’extraordinaire des guerres à Metz ou trésorier général de l’ordre de Saint-Louis.
Le château de Pange, demeure du grand-père paternel d’Anne-Louise.
À la demande du duc Léopold Ier de Lorraine, il acquiert la terre de Pange, frontalière du Pays messin alors français, où il fait bâtir le château de Pange dans le plus pur style classique. La terre de Pange devient marquisat en 1766 par la grâce du roi Stanislas de Pologne qui, depuis les traités de Vienne de 1735, tenait en viager les duchés de Lorraine et Bar. Le souverain meurt quelques semaines plus tard. Lorraine et Barrois, conformément aux traités sus-cités, deviennent français. Le premier marquis de Pange mourra fort âgé trois ans plus tard, laissant une fortune considérable à son fils aîné.
Âgée de 7 ans, Anne-Louise Thomas de Domangeville est pour la première fois confrontée à la mort d’un proche.
Une orpheline au temps des LumièresNée à Paris le 24 août 1762, Anne-Marie-Louise est l’aînée des quatre enfants du général Jean-Baptiste-Nicolas Thomas, seigneur de Domangeville, baron de Mareuil1, fils cadet du marquis de Pange, et de Marie-Pauline Josèphe Chalvet de Rochemonteix de Vernassal, héritière d’une famille possessionnée en Auvergne. La famille vit surtout dans le quartier aristocratique du Marais à Paris et dans son domaine de Mareuil-sur-Aÿ en Champagne2 que le baron a hérité de sa mère.
Ses parents meurent jeunes : son père à 46 ans le 29 août 1774, sa mère à 31 ans le 13 décembre suivant3. À 12 ans, Anne-Louise est l’aînée d’une fratrie de quatre orphelins.
Placée sous la tutelle d’un cousin de sa mère, le comte Armand-Marc de Montmorin-Saint-Hérem, ambassadeur de France à Madrid, et de son cousin germain Antoine jean-François Mégret, comte de Sérilly, son éducation est confiée aux filles du Saint-Sacrement. Le plus jeune de ses deux frères meurt en 17772, sa sœur cadette en 17864. Son frère Jean-Baptiste continue ses études au collège du Plessis et devient officier5.
Tandis que ses cousines Pange sont mariées dans la haute noblesse, ce qui leur permet d’avoir droit aux honneurs de la cour et à des fonctions auprès des membres de la famille royale, le 13 octobre 1779, Anne-Louise, 17 ans, est mariée avec dispense à son tuteur et cousin germain Antoine Jean-François Mégret6, comte de Sérilly, 33 ans.
En 1780, meurent à quelques mois d’intervalles la marquise et le marquis de Pange. Leurs trois fils encore mineurs, Louis, 17 ans, François, 16 ans, et Jacques, 10 ans, sont placés sous la tutelle de leur cousin Antoine Jean-François Mégret de Sérilly, l’époux d’Anne-Louise. Pour éviter la dispersion de sa fortune, le feu marquis a décidé que son aîné Louis hériterait à sa majorité de la totalité de ses biens, demeures et titres (à l’époque 25 ans ou le jour de son mariage), à charge pour lui de subvenir aux besoins de ses frères cadets.