Des amis de la reine - le couple Craufurd

Oui tu as raison, à priori nous n'avons aucune raison de ne pas donner de la crédibilité à Craufurd
Seulement ,contrairement à de grands "romanciers" comme Campan, Lauzun et Besenval qui restent ,malgré leurs inventions, présents dans les mémoires de leurs "collègues", Craufurd lui n'est quasiment pas nommé (pour ne pas dire jamais car cet homme ne me dit vraiment rien...)...donc j'en conclus que soit il était très discret ou sans importance notable particulière selon les contemporains et les biographes, soit au contraire il garde un petit "mystère" avec lui...

Donc justement ton livre Pim est l'occasion d'en savoir plus

C'est qu'il fait partie de ces hommes et femmes de l'ombre qui ont oeuvré pour Marie-Antoinette ; certains restent en effet peu connus.

Merci Pimprenelle pour ces développements.
Un autre, celui-ci de Marie-Antoinette , dans une lettre à Fersen et donc, au sujet du personnage de ce fil :

Le 19 oct. 91

Je ne puis vous dire combien je suis touchée de ce qu'a fait ce bon M. Crawfurd pour nous, le roi aussi.
Je vous écrirai dans quelques jours ce qu'il faudra lui dire de notre part.
Nous serons bien heureux de pouvoir faire quelque chose pour lui. Il y a si peu de gens qui nous témoignent un vrai attachement ! On sait ici qu'il a été mêlé dans nos affaires, et j'ai eu bien peur pour sa maison

Et encore le 31 de la même année :

J'ai été si pressée la dernière fois que je vous ai écrit, que je n'ai pu vous parler de M. Crawfurd. Dites-lui bien que nous savons la manière parfaite dont il est pour nous, que je me suis toujours plu à croire à son attachement, mais que, dans l'affreuse position où nous sommes, chaque nouvelle preuve d'intérêt est un titre de plus bien doux à notre reconnaissance.

Merci ! Les écrits de Marie Antoinette, on ne les répétera jamais assez...  

Après cette dernière entrevue avec Marie Antoinette, les Craufurd quittent la France. A la fin avril 1792, ils sont tous à Bruxelles, eux, Fersen et la fille d'Eleonore. Celle-ci épouse le comte Albert d'Orsay.

A Paris, une dame italienne, Madame Toscani, proche ou parente d'Eleonore, s'installe dans la maison de la rue de Clichy. C'est elle qui servira dorénavant d'intermédiaire entre Marie Antoinette et Fersen. Les messages seront dissimulés dans des boîtes de thé, de biscottes, de chocolat, ou dans les doublures de vêtements.

Emile Dard fait alors du trio d'inséparables les derniers défenseurs des souverains français, les autres s'étant groupés sous les étendards émigrés. Tout au plus leur reste-t-il aussi, ajoute l'auteur, Breteuil, représentant officieux de Louis XVI, Madame de Matignon et le vieux Simolin.

Tous trois déploient une énergie désespérée. Ils songent à se rendre en Angleterre pour faire appel au gouvernement, Fersen se ronge d'inquiétude mais Eleonore, surtout, s'émeut et presse ses compagnons. Le sort du roi et de la reine de France la rend malade.

On décide donc d'envoyer à Londres l'évèque de Pamiers, Monseigneur d'Agout, qui a la confiance de Louis XVI. Mais Pitt se dérobe. Et, de toute façon, c'est trop tard. Les Tuileries tombent le 10 août et la famille royale est incarcérée au temple.

A Bruxelles, Eleonore Sullivan assiste à une cérémonie funèbre pour les victimes de septembre. Pauvre femme, note Fersen, elle y a bien pleuré et en a été malade toute la journée.

Les armées du Dumouriez chassent les émigrés de Bruxelles. Le trio s'arrange pour partir ensemble vers Düsseldorf. Et c'est Eleonore qui pense à emporter les précieux papiers que Marie Antoinette a confiés à Fersen.

Le 26 janvier 1793, les trois amis apprennent l'affreuse nouvelle de l'exécution du roi, doublée de celle, fausse, du massacre du reste de la famille. Eleonore console Fersen.

Puisqu'il s'avère que la reine est sauve, toute l'attention va se concentrer sur elle. Lorsque Dumouriez s'entend avec le prince de Cobourg, Fersen ne se sent plus : ses armées vont marcher sur Paris et libérer les prisonniers du temple.

Le régent de Suède constitue Fersen ambassadeur près de Louis XVII. Axel se voit déjà à Paris à la place de Staël. Mieux, d'ailleurs, compte tenu de la confiance dont il jouit auprès de la mère du petit prince, la future régente !

Mais cette éclaircie est de courte durée. Personne ne rentre dans Paris, et Fersen doit se contenter de reprendre sa vie avec ses deux amis dans Bruxelles libérée.

Lorsque la reine est transférée à la conciergerie, Fersen envoie le financier Ribbes, nous dit Dard, pour négocier sa déportation avec Danton. Quintin et Eleonore s'embarquent pour Londres en vue d'obtenir du gouvernement anglais l'argent nécessaire.

Le 13 octobre a lieu entre Fersen et Eleonore Sullivan une conversation décisive, que nous connaissons par le journal du comte. Tous deux se rendent bien compte qu'ils ne peuvent pas continuer comme ça, se suivant mutuellement et suivant Quintin. Il faut qu'une décision se prenne. Mais Eleonore a l'air de faire mieux le tri dans ce qu'elle ne veut plus que dans ce qu'elle désire...

Eléonore me parla de sa position; elle en est ennuyée à l'excès; elle me dit être résolue à finir cette vie qui lui était insupportable. Elle m'assura qu'elle viendrait avec moi, mais qu'elle ne pouvait aller en Suède, dont le climat était trop froid, et qu'elle ne pouvait rien finir avant que je me fusse décidé, consigne Fersen dans son dagbok.

Quelques jours après ces réflexions où Axel a bien pesé le pour et le contre, il apprend que Marie Antoinette a été guillotinée, et se lamente. Quelque temps encore, ce trio continue sa vie errante, soudé par la douleur et les souvenirs.

Mais l'aura qui les nimbe suffira-t-elle encore longtemps à les attacher ? Eleonore a dépassé la quarantaine, elle ressent le besoin de se fixer. Sa fille est venue vivre auprès d'elle pendant que son mari guerroie dans les rangs autrichiens. Quintin goûte toujours la compagnie sereine de ses livres. Mais sa récente nomination en tant que commissaire du gouvernement britannique près de l'armée autrichienne le pose en rival de Fersen, qui le trouve ingrat :

... depuis la mort de l'infortunée reine, je n'ai pas à m'en louer, se plaint-il à son journal. Il semble ne m'avoir ménagé que tant que cela pouvait lui être utile. Depuis cette fatale époque il ne m'a jamais parlé des affaires, tandis que c'est à moi qu'il doit d'avoir été assez connu pour pouvoir en être informé et y être employé; encore est-ce à présent d'une manière très subalterne. Mon orgueil en est blessé, mais je regarde au-dessous de moi de le faire paraître.

En octobre 1794, les amis doivent abandonner Bruxelles, reprise par les Français. Ils se fixent à Francfort auprès de la famille d'Orsay. Fersen apprend la mort de son père et se voit contraint de rentrer en Suède. Sur les biens considérables dont il va hériter, il prévoit une rente viagère pour Eléonore.

Un an plus tard, il est de retour au sein du couple Craufurd.

Incroyable et vraiment dommage que tous ces détails presque tous nouveaux pour moi ne soient pas repris par les biographes

Citation :

Lorsque la reine est transférée à la conciergerie, Fersen envoie le financier Ribbes, nous dit Dard, pour négocier sa déportation avec Danton.

Ils ont tenté de négocier avec Danton? Là aussi première nouvelle! Incroyable de prendre autant de risque....
Danton n'aurait pas écrit des mémoires par hasard?

Oui, une négociation avec Danton a été envisagée. Par contre, je ne me souvenais plus que c'était à l'initiative de Fersen. Je vérifierai chez Kermina.

Connaît-on les réactions de Danton suite à cette tentative?

L'affaire est expliquée par Walter dans son livre sur le procès de la reine.

Danton, jugé trop compatissant (rendement trop faible dans les exécutions), ne fait plus partie du comité et Robespierre y siège depuis 4 jours à peine qu'on décide de faire passer Marie Antoinette en procès. La reine est donc transférée à la conciergerie.

Fersen apprend la nouvelle le 10 août, et court chez La Marck. Ils montent le projet audacieux de faire prendre Paris de force par un corps de cavalerie lancé à toute allure. Mais Mercy freine des quatre fers, et le plan est abandonné.

La Marck a alors une autre idée : négocier pour de l'argent et l'espoir du pardon la déportation de la reine à titre de personne privée. Le banquier Ribbes, qui avait déjà prêté de l'argent à Louis XVI, consent à organiser à la frontière une rencontre avec Danton.

Encore une fois, c'est Mercy qui fait capoter l'entreprise : il estime inutile de verser de l'argent, et suffisante la promesse du pardon offert après la victoire par les coalisés à ceux qui auront aidé à sauver Marie Antoinette. Il cède au bout de longues tergiversations, mais à condition que rien ne se fasse au nom de l'empereur ni au sien. Bref, il fait perdre un temps précieux.

Une autre possibilité se serait encore dessinée. Un certain Aubré, avocat à Bruxelles, aurait prétendu pouvoir sauver la reine pour 200 000 livres. Fersen le conduisit immédiatement chez Breteuil, qui lui proposa 2 millions. Mais, ce même jour s'ouvrait le procès de Marie Antoinette...

Remarque en passant : Walter ne fait aucune allusion à Quintin Craufurd ni à Eleonore Sullivan.

Merci!

Mercy a eu l'attitude générale de celle de son Empereur et de l'Autriche : aucune prise de décision nette ni aucune implication véritablement franche dans cette affaire, d'où des indécisions et une perte de temps inutile il est vrai...

Citation :

Un certain Aubré, avocat à Bruxelles, aurait prétendu pouvoir sauver la reine pour 200 000 livres. Fersen le conduisit immédiatement chez Breteuil, qui lui proposa 2 millions

Breteuil était à Bruxelles?
Je me demande si Breteuil, lorsqu'il a fait cette proposition financière, en a parlé à Porvence et Artois...

Voilà donc nos trois amis séparés. En Suède, la beauté nostalgique de Fersen fait tourner toutes les têtes. Mais aucune de ses adorarices ne lui paraît préférable à Eleonore. Aussi, après un voyage de quelques mois à Vienne pour y rencontrer la duchesse d'Angoulême, rejoint-il le couple Craufurd à Francfort.

Là se tiennent d'interminables dialogues entre les amants et de non moins longues réflexions solitaires. Les compromis et l'aigreur semblent avoir remplacé la passion. En 1797, l'avènement de Gustav IV voit le retour de la faveur de Fersen. Nommé plénipotentiaire, il rencontre Napoléon le 28 novembre, une visite qui le mortifie.

Ses nouvelles fonctions le tiennent de plus en plus éloigné de Francfort. Et puis, une méprise du vieux Simolin va faire exploser définitivement le trio de vaudeville. Une lettre d'Eleonore à Axel atterrit par erreur entre les mains de Quintin. Brusquement, au bout de 10 ans, les yeux du doux rêveur se décillent. C'est la rupture définitive avec le beau Suédois, mais non point avec la muse italienne. Au bout de quelques années, Quintin épousera en effet Eleonore.

Le comte de Fersen rentre pour de bon en Suède, où il exerce de hautes charges jusqu'à sa fin épouvantable, le 20 juin 1810.

Craufurd vieillissant ne rêve plus que de retrouver Paris. Dès le 28 mai 1799, il demandait au directoire sa radiation officielle de la liste des émigrés, où il figurait depuis le 28 mai 1793. Le département de la Seine accepte, mais le directoire refuse. Quintin Craufurd n'obtiendra son retour en France que trois ans plus tard.

De 1799 à 1802, Quintin Craufurd se fixe donc seul à Vienne, où il s'adonne à l'étude. Le dévouement qu'il a manifesté à l'égard de Marie Antoinette lui vaut un bon accueil à la cour de François II. A Vienne, il retrouve des amis du bon vieux temps, émigrés eux aussi. Il fréquente notamment le prince de Ligne et Sénac de Meilhan, épris comme lui de belles lettres.

Dès la signature du traité d'Amiens, le 25 mars 1802, Craufurd réitère auprès du gouvernement consulaire ses démarches pour rentrer à Paris. La protection de Talleyran empêche que son implication dans l'affaire de Varennes ne fasse du bruit. La police se contente de signaler qu'il vivait autrefois à Paris avec une femme étrangère. La maison de la rue de Clichy a été détruite, Quintin réclame la restitution des meubles, tableaux et objets d'art qu'elle contenait.

C'est alors qu'il épouse Eleonore Sullivan à la municipalité de Paris, à la chapelle protestante de l'ambassade d'Angleterre et à l'église catholique de Saint Germain en Laye. La fille d'Eleonore vient habiter à Paris, elle aussi, avec son mari. Le capitaine d'Orsay avait en effet également obtenu sa radiation de la liste des émigrés.

Citation :

Une lettre d'Eleonore à Axel atterrit par erreur entre les mains de Quintin.

Cette lettre contenait des choses compromettantes?

Apparemment, après la lecture de cette lettre, Quintin ne pouvait plus ignorer la nature du lien qui unissait Eleonore à Axel.

Ah...et Eléonore a été obligée de choisir entre les deux alors...elle n'a pas choisi Fersen, comme quoi il ne devait pas être aussi enchanteur que ça

En fait, le trio a explosé. Quintin ne pouvait même plus entendre le nom de Fersen. Si incroyable que cela paraisse, on peut donc penser que l'Ecossais n'avait jamais soupçonné la trahison dont il était la victime. C'est ce point qui me le rend si sympathique : il serait donc vraiment le mec si plongé dans ses livres et ses études que la réalité et les détails du quotidien lui seraient passés largement au-dessus de la tête.

Il est parti pour Vienne sans Eleonore, où il est resté plusieurs années seul. Quant à elle, Emile Dard n'en parle pas. Est-elle demeurée à Francfort ?

Elle n'a pas suivi Fersen en Suède, en tout cas. Ca, c'était exclus dès le début, elle ne voulait pas. Nous connaissons la carrière que Fersen a faite dans son pays.

Craufurd, lui, est rentré à Paris, et Madame Sullivan réapparaît miraculeusement dans le livre de Dard, pour l'épouser !

C'est vrai que, quelque par, je ne sais pas si elle a choisi Quintin, qui semble s'être rabattu sur le mariage en désespoir de cause, la vieillesse venant. Mais il est certain qu'elle n'a pas choisi Fersen.

Sans doute la nostalgie n'était-elle plus un ciment assez efficace.

Il paraît que Fersen serait devenu encore plus extrèmiste envers les français et la république suite à l'exécution de Marie-Antoinette...à en croire Fersen la nouvelle de sa mort l'a profondément bouleversé...qui sait? Eléonore a peut être eu du mal à rester sous le charme du nouveau Fersen, plus distant et plus triste... :s:

En effet, c'est possible, il devenait de plus en plus aigri et hypocondriaque. De plus, d'après ses écrits, il est clair qu'il ne songe pas à s'attacher une femme par romantisme, mais parce qu'il a besoin qu'on s'occupe de lui. Y'avait peut-être pas marqué "infirmière" sur le front d'Eleonore !

D'un autre côté, l'Apollon des fjords avait gardé tout son pouvoir sur la gent féminine, vu qu'il s'est fait une petite jeune en Suède.

Donc, je me dis qu'il faut s'interroger sur la nature des relations de ce trio, et les envisager en trio, premièrement. Ils étaient soudés à trois autour de leur mission envers la famille royale. L'auraient-ils été à deux ? Quelle que soit la géométrie choisie...

Marrant, en passant, de constater que le ciment de leur liaison a été cette couronne de France, alors qu'aucun d'eux n'était français. Ce élément aussi interpelle, non ?

Bref, pour en revenir plus principalement à Eleonore, elle a dit en avoir assez de "cette vie", selon Fersen. Cette vie de quoi ? D'errance ? De mensonges ? Le tout à la fois ?

De plus, on voit bien que c'est elle qui pense le plus au sort de Marie Antoinette, en fin de compte. C'est elle qui garnit la berline, elle qui sauve les "papiers à mon ami", elle qui se désespère, constate Fersen. Une fois ce que Fersen appelle "les affaires de France" terminées avec le décès officiel de Louis Charles, se défait un fement majeur des liens qui unissaient le trio.

Alors, Eleonore voyait-elle en Fersen avant tout un héros au service du trône de France ? Un personnage de roman d'aventures ? C'est sûr que, au quotidien, avec ses bobos divers, il devait paraître moins glamour...

Dîtes donc ? Votre histoire me fait penser aux Liaisons dangeureuses
Fleurdelys

Eh ! Qui c'est qui fait Merteuil ?

Pim a écrit :

Citation :

Marrant, en passant, de constater que le ciment de leur liaison a été cette couronne de France, alors qu'aucun d'eux n'était français. Ce élément aussi interpelle, non ?

Oui c'est fou comme le royaume de France déchaînait l'attention :s:
Je pense qu'en plus du lien affectif avec Louis XVI et Marie-Antoinette, il faut aussi prendre en compte l'impact politique que tout cela avait : la France faisait figure de pilier de l'Europe, et une France qui s'effondre perturbe l'équilibre Européen, d'où une attention particulière

Citation :

Bref, pour en revenir plus principalement à Eleonore, elle a dit en avoir assez de "cette vie", selon Fersen. Cette vie de quoi ? D'errance ? De mensonges ? Le tout à la fois ?

Peut être aussi de cette vie de dévouement à la famille royale...par moment on a aussi envie de vivre sa vie sans être réglé par rapport à celle d'une autre...

Citation :

Oui c'est fou comme le royaume de France déchaînait l'attention

Quintin a gardé jusqu'au bout un amour immodéré pour tout ce qui était français.

Citation :

Peut être aussi de cette vie de dévouement à la famille royale...par moment on a aussi envie de vivre sa vie sans être réglé par rapport à celle d'une autre...

Là, je ne crois pas. Je pense que sauver la famille royale était le souffle qui les portait tous les deux. Moins Craufurd, peut-être, vu qu'Eleonore lui mentait sur ce point aussi, parce qu'elle le trouvait trop prudent.

Mais, pour ce qui est de la relation Eleonore-Fersen, il semble qu'elle ait reposé sur ce lit d'excitations diverses : la famille royale, le danger, les mystères et cachotteries... tout sauf la banalité du quotidien, quoi...

Citation :

Mais, pour ce qui est de la relation Eleonore-Fersen, il semble qu'elle ait reposé sur ce lit d'excitations diverses : la famille royale, le danger, les mystères et cachotteries... tout sauf la banalité du quotidien, quoi...

Tu penses que Fersen lui cachait des choses?
Fersen a-t-il avoué de lui-même à Eléonore le possible amour qu'il éprouvait pour Marie-Antoinette, où l'a-t-elle su grâce aux rumeurs?  

Ah ? Pour ça aussi, va falloir que je vérifie chez Kermina !

Selon Dard, Eleonore a au premier chef été une couverture pour dissimuler les entretiens politiques entre Fersen et Marie Antoinette. Remarquons que l'analyse de Dard est à cet égard isolée...

Selon les Girault, d'une part, Nesta Webster d'autre part, Fersen était tout sauf discret.

Donc, a priori et sans avoir checké mes sources, je dirais que Fersen s'est épris de la belle Eleonore, star des salons parisiens. Elle était à un autre, mais le comte suédois s'est très bien accommodé de cette situation qui ajoutait peut-être du piment à leurs relations.

Il se trouvait que le couple Craufurd rêvait de protéger la famille royale. Cela a achevé de cimenter le trio dans une étroite et idéale communion. En d'autres termes, les petites cochonneries se trouvaient fort opportunément parées du voile de l'héroïsme.

Je ne crois pas que Fersen ait jamais caché quoi que ce soit concernant Marie Antoinette à Eleonore. N'oublions pas que c'est elle qui pensera à sauver les précieux "papiers à mon ami", elle, et pas leur dépositaire.

Maintenant, une autre question serait aussi la suivante : Fersen et Eleonore se serait-ils épris l'un de l'autre s'ils n'avaient pas été focalisés tous les deux sur le sort de la famille royale ? Et, surtout, Axel serait-il tombé amoureux d'elle sans cette circonstance ?