Mardi 13 octobre 1789Le duc d’Orléans revient aux Tuileries où les courtisans lui battent froid.
Après la messe, Louis XVI, le duc d’Orléans et le marquis de La Fayette ont un entretien.
Le marquis de La Fayette vient, de lui-même, parler à Louis XVI, car les deux journées du 5 et 6 lui pesaient.
Il jure sur l'honneur qu'il est innocent de toue complicité avec les ennemis de la Royauté; et ajoute que pour en donner la preuve, il offre de faire la démarche qu'on exigerait de lui. Louis XVI lui avoue, qu'en effet il le crut vendu au duc d'Orléans, qui venait de faire un emprunt de 6 millions en Hollande, qu'il répugnait à la Famille Royale de le ranger parmi des assassins. Une voie lui était ouvert pour regagner son estime, que c'était de l'aider à faire sortir le duc d'Orléans du Royaume. La marquis de La Fayette assure, le Roi, qu'il se faisait fort de réussir dans cette entreprise.
En conséquence, le marquis de La Fayette demande, au duc d'Orléans, une entrevue, qui lui accorde sans peine car le marquis de La Fayette est un homme à ménager
La marquis de La Fayette lui parle avec le langage de l'indignation, et lui déclare que s'il ne prend pas le parti de l'obéissance, on le démasquerait. Le duc d'Orléans, effrayé, n'ose pas refuser ce qui lui était proposer. il se borne à demander que Louis XVI eut l'air de lui donner une négociation à conduire, pour sauver les apparences.
Quand le comte de Mirabeau apprend cette nouvelle du prochain départ du duc d'Orléans, il va le trouver, lui reproche sa pusillanimité, le conjure de tout avouer et de dénoncer, à l'Assemblée nationale, le marquis de La Fayette puis la Reine. D'autres personnes se joignent, au comte de Mirabeau, dans sa démarche.
Alors le duc d'Orléans, qui est incapable d'avoir une volonté à lui, se résout à braver le marquis de La Fayette; et convient avec le comte de Mirabeau de la manière dont ils devaient agir.
Le marquis de La Fayette ne tarde pas à être instruit de la chose, et court sur le champ au Palais Royal. Il somme le duc d'Orléans d'être fidèle à sa parole, et le menace de témoigner conte lui, si les juges lui demandent, sur les journées du 5 et 6 octobre.
Le duc d'Orléans frémit et tente de séduire le marquis de La Fayette. Mais celui-ci exige son départ dans les plus brefs délais. Alors le duc d'Orléans cède et écrit un billet au comte de Mirabeau:
"J'ai changé de dessein; ne faites rien, nous nous verrons ce soir."Après avoir lu ces lignes, le comte de Mirabeau dit:
"Il est mâche comme un laquais; c'est un... qui ne vaut pas la peine qu'on s'est donnée pour lui."La duchesse d’Orléans est avertie, le soir, du prochain départ de son mari.
Elle ne l’accompagnera pas car ce dernier souhaite être accompagné de la comtesse de Buffon, sa maîtresse.
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Le duc de Penthièvre rend visite à Louis XVI et à la Famille Royal au château des Tuileries.
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Les girandoles et les grands guéridons des appartements de Versailles sont portés aux Tuileries.
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Lettre du 13 octobre 1789 de Mme Elisabeth à la marquise de Bombelles
« Il n’y a à Paris que le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, les enfants et moi. Mes Tantes sont à Bellevue. Mon appartement donne dans la cour. Le mercredi, il s’assembla beaucoup de monde sous mes fenêtres, qui demandèrent le Roi et la Reine. Je les fis chercher. La Reine parla parla avec toute la grâce que vous lui connaissez. Cette matinée fut très bien pour elle. Toute la journée, il fallut se montrer aux fenêtres ; la cour et le jardin ne se désemplissait pas. A présent, il y a moins de monde ; la garde nationale y a mis ordre. Le jeudi, il y eut un peu de bruit au Mont-de-Piété, parce que l’on avait mis dans les papiers publics que la Reine avait dit qu’elle payerait tout ce qui serait au-dessous d’un louis. C’était l’affaire de trois millions. Vous jugez dans quelle intention ce bruit avait été répandu. Il est impossible de mettre plus de grâce et de courage que la Reine n’en a mis depuis huit jours. Tout est tranquille ici. Je m’y plais bien plus qu’avec les gens de Versailles. M. de La Fayette s’est parfaitement conduit ; la garde nationale aussi. Tout est tranquille. Le pain est en abondance. La cour est établie presque comme autrefois : on voit du monde tous les jours. Il y a eu jeu dimanche, mardi et jeudi ; dîners en public dimanche et jeudi, et peut-être grand couvert dimanche »