Entre Meuse et Belgique, à la recherche du trésor royal

On part en chasse !

Entre Meuse et Belgique, à la recherche du trésor royal

Plus de deux siècles après la fuite de Louis XVI, la supposée cache du trésor royal, entre Montmédy (55) et Orval (Belgiques), alimente encore bien des fantasmes.

• Le 20 juin 1791. Dans la nuit, un carrosse quitte le palais des Tuileries. À son bord, le roi Louis XVI, la reine Marie-Antoinette, le dauphin et sa sœur. En pleine révolution, la famille royale a décidé de fuir à l’Est. Pour quelle destination finale ? Le sujet fait encore débat parmi les historiens.
  
  
  Film "L'évasion de Louis XVI
  https://maria-antonia.forumactif.com/t997p350-telefilm-l-evasion-de-louis-xvi
  
  
  D’aucuns estiment que le roi voulait gagner le Luxembourg, aux mains des Autrichiens, avec l’espoir d’organiser une coalition armée pour aller combattre les révolutionnaires.
  

• Deux millions de livres en or et en assignats
  
  D’autres considèrent au contraire que le roi s’était refusé à l’idée de quitter le royaume et qu’il entendait se mettre sous la protection du marquis de Bouillé qui contrôlait la place forte de Montmédy avec ses 10.000 soldats. En revanche, il est acquis que le roi, déguisé en valet, n’est pas parti sans avoir préparé ses arrières. Deux attelages, transportant les bijoux de la reine et deux millions de livres en or et en assignats, ont précédé son départ de quelques heures. On connaît la suite. Reconnu par Jean-Baptiste Drouet à Sainte-Menehould (Marne), le cortège royal est finalement arrêté à Varennes-en-Argonne (Meuse).
  

• La place forte repose sur " un véritable gruyère"
  
  Mais que sont devenus les deux carrosses transportant le trésor ? Depuis plus de deux siècles, le sujet alimente les fantasmes les plus fous, et fait encore l’objet de recherches historiques. Le convoi a-t-il rejoint Montmédy et les troupes royalistes du marquis de Bouillé ? C’est l’hypothèse la plus couramment répandue. Dans ce cas, le trésor a-t-il été caché dans l’un des multiples souterrains ou puits de la citadelle ? « C’est plausible », admet Gérard Cady, guide et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur l’histoire de Montmédy et ses environs, en rappelant que le terrain sur lequel repose la place forte est « un véritable gruyère ».
  

• Le grand puits plusieurs fois fouillé
  
  Parmi les sites qui sont les plus ciblés comme une possible cache, figure le grand puits qui alimentait la citadelle en eau. L’endroit a été plusieurs fois fouillé, mais des doutes subsistent. « À l’origine, la profondeur du puits atteignait 82 mètres. Aujourd’hui, elle n’est plus que de 66 mètres, parce que l’endroit a servi de poubelle au cours de la fin du XIXe  siècle », explique Gérard Cady. Il y aurait donc, au fond, seize mètres de détritus décomposés !
  
  
  La citadelle de Montmédy regorge de caches possibles
  
  À Montmédy, d’autres lieux sont évoqués, à commencer par le château de Thonnelle, que le marquis de Bouillé destinait comme lieu de résidence pour la famille royale. C’est du moins ce qu’il a écrit dans ses mémoires. Le problème, c’est que le château a été rasé et, qu’officiellement, sa destruction n’a fait apparaître aucun trésor…
  

• Les fouilles restent le seul monopole de l’État
  
  Parmi les autres hypothèses plausibles, figure l’abbaye d’Orval, en Belgique, située à une vingtaine de kilomètres de Montmédy. Certains historiens estiment que cet endroit était la destination finale du roi avant qu’il ne rejoigne Luxembourg, alors aux mains de la couronne d’Autriche, et que le trésor serait arrivé jusque-là.
  
  Dans ce cas, ce sont les moines qui se seraient vus confier la responsabilité de cacher le magot. Une hypothèse jugée suffisamment sérieuse pour que l’abbaye ait été détruite et pillée en juin 1793, six mois après la décapitation du roi et de la reine par les troupes révolutionnaires du général Loison de Damvillers.
  Mais là encore, officiellement aucun trésor n’a été retrouvé. Il n’empêche, tous ces sites voient régulièrement débarquer des chercheurs de trésor munis de détecteurs de métaux. Une pratique totalement illégale, les fouilles restant le seul monopole de l’État.
  
  
  
  Texte Jean-Marc Toussaint
  Photos https://www.estrepublicain.fr/
  sauf une du Boudoir
  

Très intéressant.