Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 24 septembre 1752: Fête donnée au château de Saint-Cloud, par le duc d’Orléans, pour la convalescence de M. le Dauphin

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yann sinclair

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24 septembre 1752: Fête donnée au château de Saint-Cloud, par le duc d’Orléans, pour la convalescence de M. le Dauphin Captu12


Dimanche 24 septembre 1752 - Fête donnée au château de Saint-Cloud, par le duc d’Orléans, pour la convalescence de M. le Dauphin


La fête est exécutée par Messieurs Slodtz, dessinateurs du Cabinet du Roi, pour ce qui concerne la décoration du feu, des différentes illuminations et autres parties de détail, et par les artificiers italiens Ruggieri pour la partie de l’artifice, sous les ordres du comte de Clermont-Gallerande, premier gentilhomme de la chambre du duc d’Orléans, et du chevalier de Pons, son survivancier.
Le comte de Clermont-Gallerande et le chevalier de Pons font exécuter les ordres du duc d’Orléans, avec une plus grande politesse et la plus grande exactitude.
Pour créer le décor de la fête, on s’inspire d’une fable du livre Ier d’Ovide Metam. La rivière, image des suites du déluge, est le lieu de la scène. Sur l’un des bords, du côté de Paris, s’élève, en face du château de Saint-Cloud, une décoration simple, qui représente une chaine de montagnes. Au pied paraît un énorme serpent. A mi-côté, la Grèce, figurée par une femme couronnée de tours, dans une attitude qui exprime à la fois sa terreur et sa confiance, tend ses mains suppliantes vers le ciel. De l’autre côté, en regard, des deux fleuves appuyés sur des urnes vuides semblent partager l’effroi : on eut dit qu’ils avaient suspendu le cours de leurs eux, pour les hautes montagnes, le Dieu tutélaire du pays est debout sur un groupe de nuées ; à son carquois et à son arc, on reconnaît Apollon.
Sur les 21 heures, l’artifice anime chacune des parties de la décoration. Le lit de la rivière paraît s’enflammer des vapeurs sulfureuses que le serpent exaltait : elles sortent, comme d’autant de fournaises, de ses yeux, de ses narines et de sa gueule ; tantôt en feux étincelants, tantôt en tourbillons de fumée. Alors, du haut de la montagne, Apollon perce le nuage qui l’environnait, et lance contre le monstre une grêle de flèches embrasées. Les deux fleuves, comme s’ils n’ont attendu que ce signal, s’unissent à Apollon, et de leurs urnes versent des torrents de flammes, qui pénétrant jusqu’au sein des rochers, ouvrent une issue aux volcans qu’ils renferment. Enfin, le monstre succombe, et vomit, en exprimant, le reste du venin dont ses flancs sont remplis.
La victoire du Dieu est marquée par des fanfares, que les échos répètent. Au bruit des timbales et des trompettes, succède un moment de silence.
Tout à coup, u soleil plus pur éclaire l’horizon, qui s’embellit encore par le jet de la plus grande Girande. C’est à la faveur de cette clarté, qui efface celle de la lune, qu’une flotte parée des couleurs de l’Aurore, et dont les agrès, dessinés par des lumières, se peignaient sur la surface de l’eau, apporte au Dieu vainqueur les hommages de la Grèce. Les matelots, mêlant mille cris confus aux instruments d’une troupe de musiciens à la grecque, annonce la joie publique.
Ce grand spectacle en a fait naitre un autre, tout différent : un peuple innombrable, d’autant plus difficile à se livrer à la joie, que la fête du jour lui rappelle ses alarmes passées, remplit ces vastes jardins, que la nature semble avoir tracé sur le plan des superbes amphithéâtres, où l’ancienne Rome donnait les jeux ; tandis que la plaine, couverte de voitures, contient une multitude infinie de spectateurs, dans le terrain renfermé entre les ponts de Sèvres et de Saint-Cloud, jusqu’à la rivière, dont les deux bords sont l’u pour l’autre un nouveau spectacle.
Tout ce terrain se trouve éclairé par des arbres lumineux, plantés avec symétrie sur la grande terrasse qui joint les deux ponts, et principalement par une allée d’arbres semblables qui bordent le chemin de Boulogne au pont de Saint-Cloud.
L’illumination croise sur le pont. Delà jusqu’au château, c’est-à-dire le long de l’avenue et de l’avant cour, une graduation de lumières sagement ménagée paraît insensiblement les yeux à l’éblouissement clarté, dont ils devaient être frappés en entrant dans la cour. Les chemins de Sèvres et de Ville d’Avray sont éclairés dans le même goût.
Les deux balcons, qui terminent les deux ailes, sont les endroits d’où le spectacle du dehors peut être le mieux vu et le plus facilement embrassé dans toute son étendue. Pour les mettre en état de contenu un plus grand nombre de spectateurs, on les a protégés et transformés en galeries, que la magnificence et la galanterie des ornements rend une des plus belles pièces du château.
Le balcon de la droite est occupé par la compagnie invitée, c’est là qu’elle s’assemble et qu’elle jouit, tant que le jour peut le permettre, des points de vue que donnent la rivière et les jardins : elle en sort, à l’entrée de la nuit pur se mettre au jeu.
Le balcon de gauche est destiné pour les personnes, à qui l’on avait eu l’attention de réserver des places. Il y en avait d’ailleurs d’également commodes et en grand nombre, sur les gradins et sur les amphithéâtres qui avaient été construits, soit aux fenêtres, soit dans les endroits des cours et des jardins, d’où l’on découvre la rivière. Cependant, quelque soin qu’on eût pris pour multiplier les places, les dehors sont aussi remplis, que s’il n’y avait eu personne dans le dedans.
L’illumination de la façade du château, du côté de la rivière, paraît créer subitement un nouveau château, dont l’architecture et toutes les parties sont marquées distinctement par les différentes nuances qu’on avait pu observer dans la disposition des lumières.
La même chose s’opère à la façade qui regarde Versailles, et particulièrement sur la montagne qui est vis-à-vis le péristyle. Toutes les formes que l’art y a donné au terrain, pour en faire un des plus agréables morceaux des jardins de Saint-*Cloud sont dessinés par des cordons de lumières, qui en retraçaient exactement le contour, pendant que d’autres lumières pareilles, distribuées en mosaïque, en remplissaient l’espace intérieur.
Toutes ces lumières tombent de la montagne sur le bassin des cygnes, d’où partent trois jets qui se croisent en forme d’arc, et elles peignent les eaux des couleurs de l’arc en ciel. Le même phénomène a été aperçu, pendant le feu, à la cascade, au grand jet, et sur la plupart des bassins du parcs.
L’illumination du dedans n’est ni moins riche ni moins variée. Les deux galeries, qui forment avec les salons intermédiaires une étendue de plus de 78 toises, offrent cinq grandes files de lumières, multipliées à l’infini par le Crystal des lustres et des girandoles qui les portent. Dans l’une de ces galeries, qui est l’orangerie, et dont les murs, peints à fresque par le fameux Rousseau, représentent les plus riants paysages et la plus belle architecture, est placé de 240 couverts. Elle avait été nettoyée et, avait été servie immédiatement après le feu, à 22 heures. La table a une décoration élégante, une profusion et de la délicatesse des mets, des fruits et de l’ordre admirable du service. Chaque convive est servi par un domestique de la Livrée d’Orléans. Le souper dure deux heures. Outre la grande table, il y a quelques tables de 20 couverts.
Immédiatement après le souper, on ôte la grande table. L’orangerie sert alors pour le bal.
Tout l’appartement, sans excepter l’orangerie où l’on vient de souper, est ouvert aux masques. La Galerie de Mignard est réservée pour le jeu où s’installent les personnes de la compagnie qui voulaient prendre part au bal que par intervalle.
Quoique les pièces destinées au bal soient grandes, elles ne suffisent pas au prodigieux nombre de masque, qui arrivent de la cour, que la curiosité a attiré. Cet inconvénient est compensé par la cour et les jardins, où s’est formé différentes salles d’assemblées, deviennent des entrepôts d’où sortent de nouvelles bandes de masques, qui remplissent les appartements et les galeries, à mesure que se retiraient ceux qui étaient entrées les premiers.
Cette succession de différentes compagnies n’a pas épuisé ni les rafraichissements qu’on a soin de renouveler sans cesse sur les buffets, ni l’attention des officiers chargés de ce détail.
Plusieurs autres tables, placées dans l’appartement et en divers endroits du château, sont servies avec le même ordre et la même recherche.
Le bal finit, le lendemain, à 7 heures.
Les dames y sont bien mises, et le duc d’Orléans a toutes sortes d’attentions et de politesses.
Outre que les eux jaillissantes et la cascade jouent sans interruption, deux escadres de matelots, distingués par leurs couleurs, donnent sur la rivière d’une joute, et de divers exercices de même genre, qui se succèdent jusqu’à la nuit.
Les jardins présentent d’autres scènes, et chaque bosquet semble être le théâtre d’une fête particulière : on trouve des courses de bagues, des danseurs de corde, des voltigeurs et des sauteurs ; et de toutes parts des violons.
La terrasse est continuellement couverte des calèches les plus brillantes, qui remplissaient et paraient encore les personnes de la compagnie, qui avaient voulu partager de plus près les divertissements du peuple.
Il y a une abondance et une variété de l’artifice, la richesse et le goût de l’illumination tant des avenues et des jardins, que la face extérieure du château et des appartements, la magnificence du souper et du bal qui rassemblent ce qu’il y a de plus distingués à la Cour.Tout est réuni pour rendre la fête digne du duc d’Orléans qui la donne.
Il y a beaucoup d’étrangers, mais aucun ambassadeur. Ceux-ci prétendent que les princes du sang doivent aller ceux eux les prier.
Comme cette fête a pour objet un événement dont la joie était commune à tous, le duc d’Orléans veut que le peuple, qui était accouru en foule, a aussi ses amusements.
Louis XV voit le feu depuis la terrasse du château de Bellevue, mais ne le voit que de côté.
La Reine, M. le Dauphin, Mme la Dauphine et Mesdames ne sont pas au château de Saint-Cloud.

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