Parcours de femmes artistes au Musée des Augustins

Le Musée des Augustins qui subit actuellement des travaux d'ampleur et une fermeture liée au protocole sanitaire, continue d'avoir des idées. Il propose en ligne sur le site du musée, un cycle de conférences animé par un duo de conférencières qui explore les collections de ce musée toulousain. Ce mardi à 13 heures, "Les femmes artistes du XVIIIe siècle au XXe siècle". Une conférence qui reviendra le vendredi 19 mars à 19 heures.


"Jeune fille au parc" de 1893 de Berthe Morisot, figure majeure du mouvement impressionniste.
Musée des Augstins. Photo, mairie de Toulouse

• "Dans ce contexte particulier, on a voulu valoriser les expositions du musée des Augustins par le biais de différentes thématiques, expliquent Isabelle Balon-Barberis et Marthe Pierot, conférencières. On commence par le parcours, souvent compliqué d'ailleurs, de douze femmes artistes entre le XVIIIe et le XXe siècle".
  
  Ces femmes ont souvent peiné pour faire reconnaître leur talent (on se souvient tous du film Camille Claudel et son chemin laborieux de sculpteur), mais heureusement plus le temps passe et plus la reconnaissance se fait sentir. " C'est un réel sujet de société et d'actualité, reprennent les conférencières. Ces femmes souvent oubliées de l'Histoire de l'art n'ont été reconnues qu'après la seconde guerre mondiale et notamment le droit de vote en 1945. Les femmes et l'art représentent pourtant un éternel combat qui continue parfois encore aujourd'hui. Une histoire millénaire dans laquelle la femme est passée par différentes étapes : une muse qui inspire les artistes masculins, un modèle aussi et parfois un mécène. Mais le statut de la femme artiste est récent".
  
  Car au fil des siècles, la légitimité de celle-ci est oubliée. Elle n'a pas de fonction. À l’inverse des hommes. À l'exemple de l'Ecole des Beaux-Arts, ouverte seulement en 1897 aux femmes ou la participation au Prix de Rome où elles ne peuvent accéder qu'en 1903. "Jusqu'au XVIIIe siècle, les artistes au féminin qui parviennent à s'en sortir sont souvent issues d'un cercle familial artistique. Par la suite, pour se former, les plus aisées peuvent aller dans les écoles privées, où elles doivent d'ailleurs payer les cours, le double des hommes".
  
  On se souvient tous de nos manuels scolaires émaillés des portraits de la reine Marie-Antoinette de la peintre Elisabeth Vigée-Lebrun, meilleure amie d'ailleurs de la souveraine. Ce qui bien sûr lui facilitait les choses. "Car à cette époque, les femmes sont alors soumises à des "genres" artistiques précis, souvent mineurs : scènes familiales, natures mortes, paysages, etc. Des thèmes considérés comme oisifs car la peinture au féminin se doit d'être seulement un loisir et non une profession. Aux hommes, les scènes majeures comme la religion, les portraits, les batailles. Enfin ce n'est qu'au XIXe que les femmes artistes pourront représenter des nus".

Merci à Silvana Grasso pour ces informations.
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