Mardi 19 avril 1791
M. de Laval, neveu du Grand Aumônier de France, apporte au Roi, la démission de son oncle.
Mgr de Roquelaure, évêque de Senlis et Premier Aumônier du Roi
Mgr de Roquelaure, évêque de Senlis et premier aumônier du Roi et le surplus de la Chapelle ont donné leurs démissions.
La Chapelle du Roi et celle de la Reine sont licenciées.
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Le trésorier de la Liste civile paie, 1 500 livres, à M. Arnoux, compositeur et conducteur des machines de théâtre pour les spectacles de la Cour, pour ses appointements.
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Profitant des facilités offertes en cette période de fêtes religieuses, et étant passé par son diocèse, et Mgr de Sabran, évêque de Laon et Grand Aumônier de la Reine, émigre et gagne Aix la Chapelle.
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M. Chabroud, président de l’Assemblée nationale, informe cette dernière qu’il a reçu une lettre du Garde des Sceaux:
« Je vous prie, Monsieur le Président, de faire lecture à l’Assemblée nationale d’une lettre que le Roi m’a ordonné de vous envoyer »
Lettre du Roi
« Je vous prie, M. le Président, de prévenir l’Assemblée nationale que je vais m’y rendre sur le champ »
L’Assemblée nationale se lève ; le Roi entre. Il se place à la droite du président, et prononce un discours:
« Messieurs, je viens au milieu de vous avec la confiance que je vous ai toujours témoigné. Vous êtes instruits de la résistance qu’on a apportée hier à mon départ pour Saint-Cloud; je n’ai pas voulu la faire cesser par la force, parce que j’ai craint de provoquer des actes de rigueur contre une multitude trompée, et qui croit agir en faveur des lois qu’elle les enfreint ; mais il importe à la nation de prouver que je suis libre: rien n’est si essentiel pour l’autorité des sanctions et acceptations que j’ai donnée à vos décrets. Je persiste donc, par ce puissant motif, dans mon voyage à Saint-Cloud, et l’Assemblée nationale en sentira la nécessité. Il semble que, pour soulever un peuple fidèle et dont j’ai le mérite l’amour par tout ce que j’ai fait pour lui, on cherche à lui inspirer des doutes sur mes sentiments pour la constitution.
J’ai accepté et juré de maintenir cette constitution dont la constitution civile du clergé fait partie, et j’en maintiens l’exécution de tout mon pouvoir. Je ne fais que renouveler ici l’expression des sentiments que j’ai souvent manifesté à l’Assemblée nationale. Elle sait mes intentions et mes vœux n’ont d’autre but que le bonheur de mes peuples, et ce bonheur ne peut résulter que de l’observation des lois et de l’obéissance à toutes les autorités légitimes et constitutionnelles »
La réponse du président est, suivant l’usage, en termes généraux, vagues et peu signifiants.
L’Assemblée nationale ne prend aucune délibération sur l’émeute du 18 avril.