Monsieur et M. le comte d’Artois avaient nommé, le marquis de Paroy, gouverneur de Saint-Domingue.
Néanmoins, il fallait garder le secret le plus absolu; mais c’était manqué à son devoir ne pas faire part au Roi de sa nomination.
On décide donc de demander au Roi une audience.
Il fallut attendre que le Roi fût plus libre ses mouvements. De plus, cette audience ne pouvait être obtenu que par l’intermédiaire de la baronne Mackau, dont la fille, la comtesse de Soucy, était sous-gouvernante de Madame Royale, et de ce fait pouvait circuler plus facilement dans le château et accéder au Roi.
Louis XVI et la Famille Royale étaient si espionnés qu’il était difficile de parler au Roi en particulier.
On explique à la baronne de Mackau que le marquis de Paroy revient de Coblence, et qu’il a une nouvelle particulière à communiquer à Louis XVI. Il souhaitait donc avoir une audience particulière. La baronne de Mackau en parle à Mme Elisabeth dont elle avait été la sous-gouvernante, qui en parle à son tour à son frère. Mais, Louis XVI hésite à accorder une audience sans en connaître le motif.
L’audience aurait lieu, au retour de la messe, dans le cabinet du Roi, dans le courant du mois de décembre. Il était convenu qu’il entrerait avec le service de la Chambre, au retour de la messe, et M. de Septeuil, premier valet de chambre du Roi, de service, le ferait signe de la suivre.
Le jour convenu, M. de Septeuil fit au marquis de Paroy. Lorsque le service fut retiré, Louis XVI et Marie Antoinette entrent. Par un signe de tête, Louis XVI lui fait signe de s’approcher. Le marquis de Paroy lui expose que les princes, ses frères, lui avait conféré le gouvernement de Saint-Domingue. Etant de retour à Paris, il demande au Roi la confirmation de sa nomination. Louis XVI lui répond qu’il ne peut lui accorder ce qu’il demande. Alors, le marquis de Paroy prend congés du Roi, et part trois jours après en émigration.