Asburgo
Nombre de messages : 40 Date d'inscription : 13/11/2021
| Sujet: La jeune Marie-Antoinette Ven 17 Déc - 22:37 | |
| PARTAGE : - De la reine Marie-Antoinette, les portraits sont si nombreux que son image en est un peu brouillée. Nous conservons sans hésiter dans notre mémoire les portraits réalisés par Élisabeth Vigée-Lebrun. Mais lequel ? Cette dernière a été régulièrement sollicitée pour fixer les traits de la reine… Car sans cesser d’être fidèle, c’est-à-dire sans perdre la ressemblance, elle embellissait imperceptiblement ses modèles. Notre choix, car en la matière l’appréciation que l’on a du visage de la femme, même reine, est subjectif, se porterait sur celui qui la représente en robe de mousseline, dite « à la créole », en « chemise » ou « en gaulle », réalisé en 1783. Il provoqua un scandale. Comment représenter une reine de France en chemise ! Il y a une dizaine d’années, la Conciergerie recevait une exposition présentée par le Centre des monuments nationaux, consacrée aux « métamorphoses d’une image », celle de Marie-Antoinette. Le visiteur se perdait devant la profusion et la déclinaison de tableaux qu’elle avait inspiré.
L’archiduchesse Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, née en 1755, était l’avant-dernière et la plus jeune de filles de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Elle fut promise au Dauphin de France, le futur Louis XVI, alors qu’elle n’était âgée que de quatorze ans. Un portrait de la jeune Dauphine, exécuté en 1771 par Joseph-Siffred Duplessis (1725 – 1802), a été adjugé 175 500 €, et aussi préempté par le Château de Versailles à Drouot, le 25 novembre dernier, par la maison Aguttes. Ce tableau rejoindra l’esquisse conservée au château.
Ce portrait a été redécouvert en septembre 2020 dans l’Essonne, après avoir disparu pendant plus de 100 ans. Grégoire Lacroix, directeur du département « Tableaux & Dessins anciens » d’Aguttes, a déclaré qu’« en découvrant ce portrait appelé La Petite Marquisepar la famille qui me l’a confié à la vente, j’ai tout de suite reconnu Marie-Antoinette, encore Dauphine ». On ne le connaissait que par un ancien cliché en noir et blanc, sans doute rattaché à la version finale, recensée en 1913 dans les collections de la marquise de Ganay, mais dont la localisation actuelle est désormais inconnue. Grégoire Lacroix précise encore qu’à l’origine, le tableau était dans un format rectangulaire qui fut ensuite modifié en ovale afin d’intégrer plus harmonieusement la collection où elle était entrée. Le format de la version qui vient d’être vendue était lui aussi à l’origine rectangulaire avant d’être remonté en ovale.
La jeune fille est, sur cette toile, toute douceur. Elle a le teint vif et les joues délicatement colorées. « Le visage apparait d’autant plus remarquable que la toilette simple et l’absence de parure nous laissent tout loisir de s’attacher au regard », conclut l’expert. À l’origine, le peintre devait réaliser un portrait équestre, mais faute de poses suffisantes, il le fit en buste.
Texte de Bertrand Galimard Flavigny https://www.actu-juridique.fr/ |
|