Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Antoine Watteau

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MessageSujet: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 14:06

Watteau et la fête galante. Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2004. In-4° broché, 295 p., très nombreuses illustrations en noir et en couleurs, exemplaire en très bel état.

  Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition éponyme organisée au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, du 5 mars au 14 juin 2004.


En quatrième de couverture :

  Le nom de Watteau et le terme de fête galante sont irrésistiblement liés. On ne peut entendre le nom de l'artiste sans imaginer ces exquises peintures de personnages frivoles déambulant nonchalamment dans des paysages crépusculaires, marivaudant au son de la flûte, esquissant un pas de danse quand ils ne muguettent pas au pied d'une escarpolette. Ces images demeurent intemporelles et renvoient au mythe d'un âge d'or rêvé.

  Autour d'un ensemble prestigieux de peintures et de dessins de Watteau, des œuvres choisies dans les XVIe et XVIIe siècles montrent comment ce peintre des songes puise dans la culture artistique européenne pour créer un genre appelé à connaître un succès extraordinaire que sauront entretenir ses suiveurs, dont Pater, Lancret, Quillard et tant d'autres. Watteau va opérer cette fusion du rêve et de la réalité telle qu'on peut la voir sur une scène de théâtre, en même temps qu'il invente une nouvelle manière de peindre, mettant en scène le sentiment amoureux avec un langage universel.

Table des matières :
  Essais.
     - Watteau, peintre de fêtes galantes, par Martin Kidelberg.
     - La notion de peinture de genre à l'époque de Watteau, par Barbara Anderman.
     - Watteau et le Nord, par Guillaume Glorieux.
     - Watteau, la fête galante et Venise, par Michel Hochmann.
     - La fête galante ou les retraites libertines, par François Moureau.
  Catalogue, par Martin Eidelberg.
     1. La fête galante selon Watteau.
     2. Le royaume de Vénus.
     3. Foires de villages.
     4. Noces.
     5. Les saisons.
     6. Promenades.
     7. Accords.
     8. La collation.
     9. Jeux.
  Notes des notices - Annexes - Biographies - Bibliographie sélective - Index.

30 euros (code de commande : 19981).

http://www.loiseaulire.com/
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 15:40

Bravo à vous d'avoir ouvert ce lien sur la peinture. J'adooooore. Je connais juste un peu Jean-Antoine Watteau. Très intéressant. Ses toiles ont souvent une couleur automnale, avec des scènes de vie quotidienne assez festives. A l'instar de bons nombres d'artistes, il est mort jeune, sans avoir connu notre Reine.  Wink
Voyez-vous, c'est ce qui me manque souvent où je vis, les Arts dans toutes leurs grandeurs. J'aurais souhaité voir un peu plus souvent à la télévision les artisans durant leurs ouvrages, cela éveillerait peut-être des carrières pour certains jeunes qui ne savent pas encore quoi faire de leur vie. Je rêve sûrement....  Very Happy  Very Happy
Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 18:13

Savez-vous que l'on peut visiter des musées virtuellement ?
Il faudra que je redemande au Prince de Chimay l'adresse du site...
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 18:19

Watteau est un peintre fondamental dans l'esprit du XVIIIe. Même s'il a vécu plus au XVIIe. Ses peintures sont toujours un peu nostalgiques, toujours empreintes du temps qui passe et qui est parfait. Vous connaissez tous le Gilles un de ses tableaux les plus célébres, le personnage m'a toujours fait un peu peur, comme si la commedia del arte autour de lui ne l'interessait pas. Voit il l'avenir est en a un peu peur, en tous cas il nous interroge par son regard. L'enseigne de Gersaint in de ses dernier chef d'oeuvre est la représentation d'un marchand de tableaux et il est fabuleux de les retrouver. N'oublions pas aussi qu'il va donner à la couture le nom d'un pli. le pli Watteau que l'on trouve dans les robes à la Française. Antoine Watteau  914132
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 18:22

Voici le Gilles

Antoine Watteau  Gilles10
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 18:23

Voici l'enseigne de Gersaint


Antoine Watteau  Enseig11
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 23:11

Madame de Chimay a écrit:
Savez-vous que l'on peut visiter des musées virtuellement ?
Il faudra que je redemande au Prince de Chimay l'adresse du site...

Ah oui, SVP. Vous m'avez devancée. Antoine Watteau  49856 Antoine Watteau  49856
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeMer 3 Avr - 23:19

Je connaissais le "Gilles", mais je ne savais pas qu'il était de Watteau.
L'enseigne de Gersaint est assez évocateur de la fin du XVIIème/début XVIIIème. Il y a en effet, de par les couleurs un peu de nostalgie. En tous cas, j'aime beaucoup. Suis-je pour autant nostalgique, je le crois énormément et de plus en plus.  Wink  Wink
Merci pour les informations.
Bien à vous
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 4 Avr - 10:31

Citation :
Voici l'enseigne de Gersaint

C'est mon préféré de Watteau !!!  Antoine Watteau  405462  Antoine Watteau  405462  Antoine Watteau  405462
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 4 Avr - 10:44

Mon préféré est peut-être celui du gentilhomme. Pas très connu comme portrait mais techniquement incroyable.


Antoine Watteau  Portra10
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 4 Avr - 10:45

Sinon j'aime encore plus Watteau pour ses dessins et études. Un grand maitre !


Antoine Watteau  Dessin10
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 4 Avr - 10:46

Antoine Watteau  Dessin11
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 4 Avr - 10:46

Antoine Watteau  Dessin12
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 4 Avr - 10:58

Citation :
Mon préféré est peut-être celui du gentilhomme. Pas très connu comme portrait mais techniquement incroyable.
Il est superbe en effet... drunken  drunken  drunken

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeJeu 13 Juil - 18:14

L'Indifférent
Antoine Watteau  800px-13
peint en 1717, conservé au Louvre

_________________
Watteau a renouvelé la grâce.
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pimprenelle

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MessageSujet: Re: Antoine Watteau    Antoine Watteau  Icon_minitimeVen 2 Aoû - 12:23

Cet article passionnant d'Alain Viala nous offre une réflexion sur la fameuse galanterie française. Wink


  • Pour l’ancien professeur d’histoire de la littérature, le tableau «le Plaisir pastoral» a fixé un idéal de galanterie qui fait aujourd’hui figure de mythe national et anime les débats français sur le féminisme.


Antoine Watteau  Le_pla10

Elle ne cesse d’animer les débats sur les rapports entre les sexes ou sur la fabrique de notre identité nationale. La galanterie à la française est le fruit d’une longue histoire sociale et politique qui remonte au moins au XVIe siècle. L’ancien professeur d’histoire de la littérature Alain Viala a choisi de la retracer à travers le prisme de l’art dans La Galanterie, une mythologie française (Seuil, avril 2019) où il fait référence à Verlaine, Debussy ou Watteau. Pour lui, le peintre français a su montrer dans de très nombreuses toiles ce qu’est un comportement galant, plus particulièrement le Plaisir pastoral, peint entre 1714 et 1716. Mais il aime aussi Watteau pour ses personnages masculins. «Souvent couillons, maladroits, prétentieux, dit-il. Ils m’amusent beaucoup.»

  • Pourquoi le tableau le Plaisir pastoral de Watteau vous semble-t-il si important pour retracer le parcours sinueux de la galanterie ?


Il représente une fête galante exemplaire avec, comme son nom l’indique, des gens chics qui jouent à faire semblant d’être bergers, thème récurrent de l’époque. Il offre une série de situations et de postures caractéristiques qui peuvent se lire comme une histoire. Au premier plan, un couple danse sans se toucher. A côté, un groupe d’hommes et de femmes échange et joue de la musique - un dragueur est très intéressé par le corsage de sa voisine. A l’arrière-plan enfin, un homme pousse une femme sur une escarpolette, allusion classique à l’érotisme. Les couleurs de Watteau sont aussi passionnantes. L’artiste travaillait vite et pour cela utilisait beaucoup de siccatif, un diluant, dans ses peintures. Or plus il y a de siccatif, plus les tableaux vieillissent vite. En moins d’un siècle, les couleurs de Watteau se sont atténuées, assombries, craquelées, et ses œuvres se sont teintées de mélancolie. Pourtant, quand en 1984 on a rénové ses toiles à l’occasion du tricentenaire de sa naissance, on a redécouvert leurs couleurs d’origine, lumineuses. Les œuvres de Watteau se sont mises à chanter. Au fond, ces couleurs fanées pourraient être une métaphore de la galanterie : on n’a cessé de la présenter comme un savoir-vivre qui ne serait plus que l’ombre de lui-même. Maupassant disait déjà : «La galanterie est morte.» Elle est depuis bien longtemps associée au regret d’un passé brillant qui n’est plus.

  • Dans quel contexte ce tableau est-il peint ?


Watteau n’a laissé aucune documentation et les experts ont beaucoup de mal à dater ses œuvres. Sans doute a-t-il réalisé le Plaisir pastoral entre 1714 et 1716, au moment même où Louis XIV meurt (1715) et où le Régent arrive au pouvoir. De 1656 jusqu’à l’année de sa mort, Louis XIV n’aura cessé d’organiser des fêtes galantes à la cour : quand un pays se vante d’être en paix et prospère, malgré les campagnes militaires coûteuses, les moutons ne sont pas dévorés par les loups et les bergers peuvent tranquillement chanter et séduire… Ce style galant se retrouve dans toute la seconde moitié du XVIIe siècle dans les œuvres littéraires, la musique ou les tableaux, mais c’est aussi un ensemble de pratiques qui se développe au sein d’une nouvelle élite cultivée, petits nobles ou bourgeois, qui cherche à se légitimer par son urbanité, son mérite. Etre un galant homme, c’est alors être civil, serviable, plaire pour son propre plaisir comme pour le plaisir des autres. C’est aussi une manière de codifier des sociabilités alors très mixtes. A l’origine, la galanterie répond à une dynamique proféminine : les lectrices sont de plus en plus nombreuses et la galanterie est un style partagé par des auteures comme Marie-Catherine de Villedieu ou Madeleine de Scudéry et sa fameuse «carte du Tendre».

  • Vous faites la distinction entre la «galanterie loyale» et la «galanterie sucrée». Quel type de galanterie illustre le Plaisir pastoral ?


Dès l’origine, cet art de la sociabilité spirituelle et distinguée - le versant loyal - se double d’une connotation péjorative : la galanterie devient synonyme de libertinage. «Faire sa sucrée», c’est essayer de berner l’autre. Le tableau de Watteau est une synthèse des différents sens que la galanterie peut prendre. Un groupe de jeunes gens bavarde élégamment, mais avec l’escarpolette on sent bien que tout peut vite évoluer et aller jusqu’à la relation sexuelle. Si on devait rattacher ces deux notions à des artistes, on pourrait dire que Watteau est du côté de la loyale, tandis que le rococo François Boucher est plus charnel. Le «style galant» devient une «spécialité française» : les tableaux de Watteau connaissent un succès dans toute l’Europe et cet idéal de vie en société devient une manière de montrer à l’étranger la supériorité française.

  • A la Révolution pourtant, Watteau est mis au placard. Pourquoi ?


La Révolution est rousseauiste et donc antigalante. Les bourgeois qui prennent alors le pouvoir estiment qu’elle est un symbole de l’Ancien Régime. David, le grand peintre de la Révolution qui dirigeait alors les Beaux-Arts, était très hostile aux œuvres galantes. Anecdote frappante : la pièce de réception de Watteau restée accrochée dans une salle de travail des Beaux-Arts devient pendant la Révolution la cible de boulettes de pain trempées dans de la peinture par des étudiants. Un vieux professeur décroche alors le tableau et le remise au grenier. Watteau a été littéralement mis au placard ! La galanterie est refoulée et le mot prend un sens péjoratif sous la Révolution et l’Empire.

  • Quand Watteau sort-il du grenier ?


En 1830, les journées révolutionnaires mettent les légitimistes en échec et certaines familles aristocratiques se retrouvent ruinées. Elles vendent leurs collections du XVIIIe siècle et les Watteau se retrouvent sur le marché, phénomène dont s’inspire Balzac pour écrire le Cousin Pons en 1847. On s’intéresse à nouveau au style galant et avec lui à toute une sociabilité, une culture de l’amour et des rapports hommes-femmes. Si la bourgeoisie traditionnelle reste pudibonde, d’autres se l’approprient pour se distinguer : c’est le cas de la bourgeoisie industrielle, nouvelle classe montante. Des bonapartistes comme le duc de Morny, demi-frère du futur Napoléon III, se donnent un vernis culturel et aristocratique en investissant dans cet art. Le docteur La Caze, grand collectionneur, léguera ses tableaux au Louvre en 1869. C’est une étape importante : l’art galant rentre dans le patrimoine de l’Etat, et la galanterie est consacrée.

  • Et hors du musée, que sont devenues les pratiques galantes ?


La bourgeoisie pudibonde, majoritaire, l’a réduite à une politesse conventionnelle, notamment pour ce qui concerne les rapports entre les sexes : l’homme protecteur doit tenir la porte à la femme fragile. Les manuels de savoir-vivre, où la galanterie est définie de manière extrêmement prude, pullulent.

  • La galanterie devient alors une forme de misogynie ?


La galanterie a toujours eu affaire avec la misogynie : quand elle apparaît sous la plume de femmes, au milieu du XVIIe, elle doit aussitôt faire face à des écrits de misogynes, dont le plus célèbre reste Boileau. Au XIXe siècle, cela se durcit : pour les classes bourgeoises conservatrices, laisser plus de liberté aux femmes dans les affaires amoureuses et prôner le mariage d’amour remettrait en cause tout un système où le mariage de raison assure l’alliance avec d’autres familles et la progression d’un statut et d’un patrimoine. Le succès du roman d’Alexandre Dumas la Dame aux camélias en témoigne : Marguerite, la femme galante - autre nom pour la courtisane - cède au père de son amant qui lui demande de cesser leur relation déshonorante. Elle se sacrifie pour le soulagement bourgeois.

Qu’en est-il dans les classes populaires ? Il y a tout au long du XIXe siècle un affichage populaire de la galanterie, qui est d’abord un moyen de revanche après les défaites militaires. Après Waterloo, on disait : certes, nous avons perdu, mais les Prussiens ou les Cosaques qui nous ont battus ne sont que des brutes. La preuve, ils ne savent pas se comporter avec les dames.


  • On voit donc se construire un mythe national autour de la galanterie. Comment évolue-t-il ?


Il prend une intensité particulière aux XIXe et XXe siècles, y compris dans l’art. Inspirés notamment de Watteau et de la peinture, Nerval ou Verlaine s’en approprient les codes, avant que la musique, avec Claude Debussy par exemple, définisse un «style français» où la galanterie tient une grande place. Ainsi, d’une certaine façon, les deux extrêmes de l’éventail social se rencontrent. On revendique le fait que cette forme de distinction était de tout temps l’héritage et l’apanage des Français.

  • Le mythe est assez fort pour devenir une ligne de fracture dans les débats français sur le féminisme.


On peut distinguer plusieurs étapes. A l’orée du XXe siècle, il y a un temps de solidarité entre galanterie loyale et droits des femmes, la première étant originellement la marque d’un respect pour les femmes. Mais évidemment, la domination masculine reste paternaliste, ce que Simone de Beauvoir dénonce dans le Deuxième Sexe (1949) en expliquant que la galanterie est une «mystification» qui masque le sexisme. Une génération plus tard, Gisèle Halimi, avocate du droit à l’IVG, appelle à affronter toutes les formes de domination masculine, y compris ses versions supposément les plus douces ou bienveillantes, soit la galanterie. Invitée dans l’émission de Jacques Chancel à la sortie de son livre la Cause des femmes (1973), elle a un peu nuancé ce discours en indiquant que le jour où des comportements galants paritaires et égalitaires seraient possibles, elle les accepterait. Et puis, en 1984, le tricentenaire de la naissance de Watteau et ses nombreuses expositions arrivent au moment où s’impose un débat sur la galanterie à la française.

  • Comment décrire cette période ?


C’est aussi le moment du bicentenaire de la Révolution française, qui interroge le mythe national. La galanterie est mobilisée dans cette réflexion, comme elle l’avait été un siècle plus tôt. L’historienne Mona Ozouf publie en 1995 les Mots des femmes, dans lequel elle présente sous un jour favorable l’idée d’un «échange galant entre les sexes», qui serait une «singularité française». La thèse entraîne une controverse avec l’historienne américaine Joan Scott, qui voit quant à elle dans l’universalisme issu de la Révolution un ensemble de valeurs favorables à l’homme blanc européen.

  • Et aujourd’hui, que reste-t-il de l’art galant ?


J’ai été très frappé par le Jardin d’amour installé en 2007 au musée du quai Branly par l’artiste britannico-nigérian Yinka Shonibare. Il s’agit d’une reprise de trois tableaux galants de Fragonard. Les personnages sont des mannequins sans tête vêtus de batik, tissu que l’on trouvait surtout dans les colonies. Je crois qu’il nous montre que les loisirs raffinés de l’Occident reposaient sur les colonies et l’esclavage. Décaler le regard de la sorte permet de se demander si ce mythe national ne peut pas être interrogé de façon autre et plus large. Il permet d’historiciser le mythe de la galanterie élaboré avec Watteau.
https://www.liberation.fr/

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