Le frère d'Henriette Genêt

Une relation de l'ambassadeur


Henri-Antoine Mézière

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Antoine_Mézière

17 000 mercis !
Juste une question :
SVP, sait-on quelque chose de ses relations avec sa soeur ?

Désolée, je n'ai pas encore commencé le premier chapitre. Je fais partager au fur et à mesure...

Dans son prologue , voici ce que l'auteur écrit :

"Une tombe à EAST GREENBUSH

East Greenbush-Etat de New-York . C’est une petite localité de 15 000 âmes qui s’étale sur la rive gauche de l’Hudson , juste en face d’Albany , la capitale de l’état , à 250 km au nord de la ville de New-York.
Dans la partie la plus ancienne de la commune , le modeste clocher blanc de l’église réformée de Greenbush surplombe un cimetière beaucoup plus vieux qu’elle.

Juste au pied de l’église , un quadrilatère entouré d’une chaîne de fer forgé sépare des autres sépultures une dizaine de vieilles pierres tombales soigneusement enchâssées dans du gravier de marbre blanc. Cent dix ans d’intempéries ont rendu difficilement lisible la longue inscription gravée sur la dalle du milieu, l’une des plus grandes :

EN SOUVENIR DE
EDMOND CHARLES GENET
ANCIEN ADJUDANT GENERAL
MINISTRE PLENIPOTENTIAIRE ET
CONSUL GENERAL DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE
AUPRES DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE
NE A VERSAILLES LE 8 JANVIER 1763
DECEDE A SA FERME DE PROSPECT HILL LE 14 JUILLET 1834
POUSSE PAR LES ORAGES DE LA REVOLUTION DANS L’OMBRE DE LA RETRAITE
IL A DEVOUE SES TALENTS A SON PAYS ADOPTIF , OU IL S’EST ADONNE A L’AMOUR DE LA LIBERTE ET DE LA VERTU.
LA PRATIQUE DE LA LITTERATURE ET DES SCIENCES A ANIME SA PAISIBLE SOLITUDE , ET IL A CONSACRE SA VIE AUX ŒUVRES UTILES ET A LA BIENFAISANCE. SES DERNIERS INSTANTS ONT ETE COMME SA VIE UN EXEMPLE DE FORCE D’AME ET DE VRAIE PHILOSOPHIE CHRETIENNE.
SON CŒUR ETAIT LE SOLEIL DE L’AMOUR ET DE L’AMITIE QUI A DISPARU DE CE MONDE EPHEMERE POUR REAPPARAITRE
AU-DELA DU TOMBEAU DANS UNE SPLENDEUR RADIEUSE.

Sa tombe est entourée de celles de ses deux femmes américaines successives , Cornelia Clinton et Martha Osgood , et de sept des douze enfants qu’elles lui ont donnés.
Son édifiante épitaphe qu’il avait pris soin de préparer lui-même , permet mal de comprendre par quels avatars ce jeune bourgeois français de Versailles a fini en notable rural américain à East Greenbush.

Un début d’explication peut être trouvé , à quelques centaines de mètres du cimetière , dans l’école élémentaire de la ville qui porte encore aujourd’hui le nom d’Edmond Genet School . Un élève de onze ans a gagné , en 2005, un concours d’essai historique sur l’éponyme de son école en écrivant : « La France a amené ici quelques-uns de ses meilleurs soldats . L’un d’eux s’appelait Edmond Genet . IL a aidé les Etats-Unis avec la Révolution Américaine. Quelque temps plus tard , la France a eu sa propre Révolution . La France a envoyé Edmond Genet pour demander aux Etats-Unis de l’argent pour avoir des armes pour se battre . Mais ils ont dit non , et s’il rentrait en France , il serait pendu. Genet a demandé à Georges Washington si les Etats-Unis voulaient faire du commerce avec la France comme ils le faisaient avec l’Angleterre . Mais Washington a dit qu’il ne voulait pas. C’est pour cela que Genet n’aime pas Washington. »


Genet tient une place historique très importante dans tous les ouvrages historiques américains. ET je me suis étonné qu’un diplomate français qui avait joué un rôle même négatif dans l’histoire des Etats-Unis puisse être tombé en France dans le plus complet oubli.
C’est comme une injustice de l’histoire . Le marquis de La Fayette est toujours célébré comme le symbole de l’alliance franco-américaine , alors qu’elle n’a pas duré au-delà de la guerre d’indépendance.
Mais Edmond Genet , dont la mésaventure illustre toutes les illusions , malentendus et incompréhensions qui ont le plus souvent , et jusqu’à nos jours , séparé la France et les Etats-Unis , reste inconnu.

Genet ne mérite pas cette indifférence des Français. Sa mission en 1793 a constitué le début de la frustration permanente de la France devant la « relation spéciale »entre les Anglo-Américains.
Elle peut aussi être vue comme l’événement fondateur du vivace antiméricanisme français.
Le fait que l’impossible citoyen soit finalement devenu un bon bourgeois américain ne contredit en rien cette lecture de son affaire puisque la relation des deux peuples a toujours été un mélange de fascination et de rejet."

http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/564454

Cornélia Clinton

Pour en savoir un peu plus sur elle


http://www.librarycompany.org/.../genet_cornelia.htm


Et le père de Cornélia , Georges Clinton


http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Clinton_(homme_politique)

Les ancêtres de Cornélia venaient d'Irlande !

Apparament , sa première épouse est plus connue que la seconde ....

Ce qui frappe avant tout dans ce parcours, c'est que c'est un beau parcours, tout aussi brillant que ses soeurs.
En 1763, lorsque Edmond vient au monde, la famille vient à peine de s'installer à Versailles. Et hop , tout de suite , il y a un secret :

"La famille n'est pas à Versailles depuis très longtemps. C'est le père d'Edmond , Jacques Edmé Genet , qui s'y est installé dix ans plus tôt pour entrer dans l'administration royale après une rupture à Paris avec son propre père. Edmond n'a jamais connu ce grand père Jean , mort peu de temps après sa naissance. A la maison, on n'en parle pas volontiers devant les enfants, comme s'il y avait un pénible secret de famille autour de lui."

Quel secret ? Mystère et boule de gomme...

Les Genet ou Genest sont issus de générations de paysans viticulteurs pas trop prospères de la région de Tonnerre, en Bourgogne.

Il y a un très grand mystère autour de ce grand-père surnommé Jean. C'était un enfant doué pour l'étude que la famille avait confié à un lointain cousin, l'abbé Charles Genest. Comme le souligne l'auteur , cet homme d'église était la fierté de la famille . IL se distinguait en confessant quelques grands et siégeait à l'Académie.
Grâce à cet abbé, le jeune Jean illustra son début de carrière par des talents de comédien puis nettement plus politiques par après.

"Il fut emmené à 18 ans à Madrid par le cardinal Alberoni . Premier ministre de l'Espagne dont il devint le favori et l'intendant . Il fit en dix ans une fortune mal expliquée et Alberoni tombé en disgrâce , revint à Paris en 1720 pour commencer, à moins de trente ans une nouvelle vie de riche et respectable bourgeois confit en dévotion. Il s'acheta une charge de premier huissier audiencier au Châtelet, une confortable demeure dans l'île de la Cité, une maison de campagne et des terres dans sa Bourgogne natale ...et une femme de petite noblesse désargentée dont le nom sonnait bien la vieille France."

Alberoni

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Alberoni

Ce grand père Jean devait donner naissance à une dizaine d'enfants dont deux garçons seulement atteignirent l'adolescence. Le plus jeune fils resta idiot suite à un mauvais coup reçu dans une bagarre et passera le reste de sa vie confié à une servante soignante.
Bientôt Jacques Edmé fut le seul enfant capable de lui donner descendance. Rien ne fut trop beau pour l'éduquer . IL fut mis dans les écoles les plus brillantes.

Bien que très bon élève, Jacques avait plus de goût pour les lettres et les arts que pour le droit. D'où une première accroche avec son père. Mais ce qui mit le feu aux poudres, fut l'amour. Jacques prétendait épouser une lingère de cinq ans son aînée , une très belle femme dont il était fou amoureux alors que le père Jean voulait lui voir épouser une noble.
Fi donc épouser une lingère !

Néanmoins, ils se mirent d'accord sur un compromis de cinq ans, permettant à Jacques de faire son grand tour. IL y gagna les langues, et le goût des voyages. Et il épousa sa belle.
Alors , le grand père Jean s'enferma dans un silence qu'il ne rompit plus jamais. Il n'assista pas au mariage de son fils et ne voulut jamais voir ses petits enfants.
Il mourut sans s'être réconcilié avec son fils.

Jacques publia quelques essais politiques sur l'Angleterre qui attirèrent l'attention des membres du Cabinet Royal. En 1753, il fut embauché comme traducteur et interprète au traitement modeste de 3200 livres par an.
Auusitôt nommé , il quitta Paris et vint s'installer à Versailles avec sa femme et leur première enfant Henriette.

Peu à peu, les travaux de traduction se développent et bientôt , il doit recruter pour ce faire deux commis. Comme l’explique l’auteur, « il avait créé l’amorce d’un nouveau service qui se spécialisa bientôt dans l’étude des affaires anglaises en relation avec les colonies d’Amérique et l’es perspectives que cela pouvait offrir à la France ».

Les premières années de Jacques Edmé dans l’administration n’ont pas été faciles. Comme la Cour, Le Cabinet Royal est le jeu d’intrigues et d’influences diverses.

Peu à peu, le père d'Edmond arrive à percer. Il écrit, il édite à tour de bras tout ce qui a trait à l'Angleterre. Il fait même prévaloir par là son point de vue , à savoir qu'il vaut mieux s'informer aux sources que d'entretenir des aventuriers qui coûtent très chers.
C'est ainsi qu'il met Choiseul et la marquise de Pompadour dans sa poche.
C'est donc Choiseul qui met en lumière Genet. Il le fait premier commis, double ses appointements et le met à la tête d'un nouveau service du département des Affaires Etrangères.

En 1763, Genêt père est envoyé en mission à Londres par Choiseul. IL s'agit de mettre ses connaissances à jour sur l'Angleterre mais bientôt Choiseul tombe en disgrâce et est envoyé en exil. C''est un bourguignon qui prend la suite de Choiseul et ce pour treize ans . Il s'agit de Charles Gravier, comte de Vergennes.
Tout de suite et pour le mieux des intérêts de la France , les deux hommes s'entendent et s'apprécient.
Outre le fait d'être de la même région, il y avait cet intérêt commun pour la Suède.Vergennes était ambassadeur en Suède et Genêt père parlait fort bien le suédois et ce sans y avoir jamais mis les pieds. Ainsi donc logiquement , Vergennes devient le protecteur de Genêt père.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Gravier_de_Vergennes

Genêt est chargé de rencontrer des agents secrets des Affaires Etrangères. Ainsi Julien Achard de Bonvouloir qu'on envoya auprès des chefs insurgés américains avec de l'argent sorti des caisses du ministères et contre promesse de ne point engager le Cabinet Royal. Et comme promis, il eut les entetiens demandés, envoya un rapport à Versailles, rapport qui resta sans réaction et donc disparut de la surface de la terre ( Parti aux Indes, il en attrapa les fièvres ! ).

Genêt dut aussi faire face à la jalousie de ses deux commis les plus anciens, à savoir Conrad Alexandre Gérard et son frère Gérard de Rayneval.Et pendant ce temps, les quatre filles de Genêt entrent au service de la famille royale.
Comme le dit l'auteur , " Elle n'avait pas seize ans , en 1768 , lorsqu'elle fut recrutée comme lectrice de Mesdames par l'entremise de la duchesse de Choiseul . En dépit de son jeune âge, elle était déjà une parfaite dame de compagnie. "
Il est vrai que son père lui avait fait donner une solide éducation, notamment en langues ( anglais, italien et un peu d'allemand ). Mais les ouvrages de religion de Mesdames n'étaient point sa tasse de thé.

Julien Achard de Bonvouloir


http://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Alexandre_Achard_de_Bonvouloir

Et son frère Luc

http://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_René_Charles_Achard_de_Bonvouloir

Pour voir de plus près l'image, cliquez dessus !

Le lieu emblématique de la révolution américaine : le Carpenter's Hall à Philadelphie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carpenters'_Hall

Conrad Alexandre Gérard


http://fr.wikipedia.org/wiki/Conrad_Alexandre_Gérard

http://stephane.louis.free.fr/gerard.html

Conrad Alexandre Gérard (1729-1790) de
Christophe Luraschi et Alexandre de Miller de La Cerda ( préf.)
Seguier Editions , 2008, 370 p : 28 euros


Résumé Amazone
Conrad-Alexandre Gérard est aujourd'hui plus connu aux Etats-Unis d'Amérique qu'en France. A Paris, sa mémoire n'est perpétuée que par une plaque commémorative apposée sur une façade de la place de la Concorde, situant le lieu dans lequel Gérard, au nom du roi, avait signé avec Benjamin Franklin les traités d'amitié et de commerce qui reconnaissaient de fait les Etats-Unis d'Amérique comme nation. La signature de ces traités allait engager la France dans une guerre qui assurerait bientôt à ce pays neuf son indépendance. Cet épisode glorieux de notre Histoire n'est connu que par l'éclat de quelques grands militaires, tels La Fayette ou Rochambeau. Mais le rôle prépondérant de Conrad-Alexandre Gérard d'un point de vue politique et diplomatique s'est effacé de nos mémoires. C'est pourtant à lui que nous devons le fondement des bases de l'amitié franco-américaine, née il y a maintenant 230 ans, le 6 février 1778. La société de l'époque est évoquée sous tous ses aspects. On y aborde les problèmes sociaux et financiers, l'état militaire du pays, les philosophes, les courtisans ; on parcourt la France et le monde, depuis l'Alsace jusqu'à Philadelphie ; on croise les grands personnages du royaume, familiers de Conrad-Alexandre Gérard. Il y a bien sûr Louis XV et Louis XVI, Marie-Antoinette qu'il est allé accueillir à Strasbourg lors de son mariage avec le Dauphin, le cardinal de Rohan mêlé à l'affaire du collier, l'obscur mage Cagliostro, Choiseul, Vergennes, La Fayette, George Washington, Benjamin Franklin, Messmer, Beaumarchais, d'Estaing ou le baron de Dietrich. On assiste enfin aux derniers soubresauts de l'Ancien Régime que Conrad-Alexandre Gérard n'a cessé de servir. Il meurt au début de la Révolution française, avant la Terreur, qui l'aurait sans nul doute fait monter à l'échafaud.