L’œuvre représente Marie-Antoinette à l’âge de 16 ans seulement, alors qu’elle est Dauphine de France
Ce portrait de la jeune Marie-Antoinette a été adjugé 175 500 euros chez Aguttes
Le château de Versailles acquiert un portrait de Marie-Antoinette disparu depuis 100 ans et redécouvert par hasard
Redécouvert en Essonne après avoir disparu il y a 100 ans, un portrait de la jeune Marie-Antoinette a été adjugé 175 500 euros chez Aguttes ce jeudi 25 novembre. Il rejoint les collections du château de Versailles, qui l’a préempté.
Ce jeudi 25 novembre, un portrait de la jeune Marie-Antoinette de Duplessis (peintre des rois et de la noblesse de France) et son atelier a été adjugé 175 500 euros chez Aguttes, quadruplant son estimation haute. Préempté par le château de Versailles, il rejoint ses collections. C’est Grégoire Lacroix, directeur du département Tableaux et Dessins anciens de la maison de ventes, qui a redécouvert la toile, propriété d’une famille essonnienne. Jusqu’ici appelée La Petite Marquise, elle a été renommée Portrait de la dauphine de France, Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg (1755-1793).
Une jeune Marie-Antoinette
L’œuvre représente Marie-Antoinette à l’âge de 16 ans seulement, alors qu’elle est Dauphine de France, et était initialement destinée à sa mère, l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Grégoire Lacroix a immédiatement reconnu le modèle : « En découvrant ce portrait appelé La Petite Marquise par la famille qui me l’a confié à la vente, j’ai tout de suite reconnu Marie-Antoinette, encore Dauphine, et c’est avec une certaine émotion que je le vois rejoindre, aujourd’hui, les collections du château de Versailles ».
Un tableau perdu
Il existe deux versions quasi-identiques de ce tableau : une originale, et celle vendue ce vendredi, probablement réalisée dans l’atelier de Duplessis, aidé de ses élèves. Les deux toiles étaient cependant portées disparues, et on ne les connaissait plus aujourd’hui que grâce à une photographie en noir et blanc de la première version de Duplessis. On avait perdu la trace de cette dernière depuis le début du XXe siècle. Elle se trouvait alors dans les collections de la marquise de Ganay. La redécouverte de l’un de ces tableaux nous permet donc d’en observer les couleurs pour la première fois depuis un siècle.
Il existe également une esquisse préparatoire au tableau. Elle se trouvait déjà dans les collections du château de Versailles.
« La vie même »
À l’origine, Duplessis devait réaliser un portrait équestre de la jeune Dauphine. C’est face à un nombre insuffisant de séances de pose qu’il en fit finalement un portrait en buste. En 1897, Jules Flammermont décrivait ainsi la toile de la collection de Ganay dans son ouvrage Les Portraits de Marie-Antoinette: « Ce gracieux visage de blonde, au teint frais et naturellement coloré, est la vie même ». Dans le catalogue de la vente Aguttes, on peut lire: « Le teint vif, les joues délicatement colorées, la pleine lumière latérale mettent en valeur la douceur des traits qu’ils modèlent. Le visage apparaît d’autant plus remarquable que la toilette simple et l’absence de parure nous laissent tout loisir de s’attacher au regard ».
Une figure qui fascine
D’autres ventes aux enchères font régulièrement flamber les prix : celles des objets ayant appartenu à la reine, dont la figure n’a jamais cessé d’être un objet de fascination. Au début du mois, par exemple, deux bracelets couverts de centaines de diamants ont été vendus chez Christie’s pour 7 millions d’euros.
Clara Baudry
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