Le bassin d'Apollon

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Le Bassin d’Apollon, un bassin inspiré de la légende du dieu du Soleil

Un chef d’œuvre architectural du XVIIe siècle

Une proclamation à la gloire du Roi Soleil

Une restauration indispensable

Un état actuel inquiétant

Intervenir pour conserver durablement le Bassin d'Apollon

Départ d'Apollon

Éclatant, flamboyant ! Apollon est de retour au château de Versailles, après un an de restauration aux ateliers Saint-Jacques à la fondation Coubertin à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines).

Ce jeudi 15 février, consolidé, nettoyé, redoré, il est arrivé par les airs avant de se poser délicatement, malgré ses 6,5 tonnes, dans son écrin d’eau et d’éclaboussures qu’il anime depuis près de 400 ans.

Les douze autres sculptures monumentales qui l’accompagnent, quatre chevaux, quatre tritons et quatre dauphins devraient être posées d’ici à lundi soir. Le public pourra ainsi redécouvrir le groupe qui se situe dans la Grande Perspective entre le tapis vert et le grand Canal.

Le bassin, certainement le plus célèbres des jardins du château, devrait s’animer dès le 29 mars pour les premières grandes eaux musicales, après un travail méticuleux des fontainiers pour restaurer les effets d’eaux.

« C’était un enjeu très fort de s’attaquer à une restauration dans le grand axe de la perspective (chère à Le Nôtre), mais nous n’avions pas le choix », explique Laurent Salomé, directeur du musée national du château de Versailles, en l’absence de Catherine Pégard, la future-ex directrice de l’établissement public en déplacement à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis).« La chance de découvrir une sculpture originale »

« Sous les chiures d’oiseaux, tout le monde pensait que ces sculptures avaient été refaites au XIXe siècle. Ces œuvres étaient suspectes, explique Jacques Moulin, architecte en chef des monuments historiques. Or, nous avons eu l’extraordinaire chance de découvrir une sculpture originale. »

Fondues en plomb entre 1668 et 1670 par le sculpteur Jean-Baptiste Tuby, un peu « le Michel Ange français » pour répondre à l’impatience de Louis XIV, et malgré une restauration entre 1923 et 1927, ces sculptures, qui symbolisent le lever du soleil, montraient des signes de vieillissement, des désordres importants. « Le plomb était trop mou. Toutes les crinolines qui tenaient les sculptures s’étaient affaissées. On avait des arrachements, des déchirures. Des encolures de chevaux avaient plié… », recense l’architecte en chef.

La restauration totalement financée par un mécène
Un an de restauration aura été nécessaire pour consolider le quadrige du dieu Soleil et lui redonner son éclat. Les travaux, entièrement financés par le mécène français CMA CGM, référence mondiale du transport et de la logistique, ont consisté à restaurer la structure métallique, reprendre les défauts et les pliures, en s’aidant notamment de la 3D et le redorer.

« Sous l’assaut des jets, certaines sculptures étaient violettes ou rouges. Initialement, le groupe n’était pas doré, mais bronzé. Nous allons faire en sorte que la dorure soit patinée, atténuée », précise l’architecte.

Cette restauration s’inscrit dans un plan plus vaste à l’approche des Jeux olympiques dont les compétitions équestres (et le pentathlon moderne) se dérouleront au domaine royal. « Elle marque une série d’autres campagnes jusqu’en juin, celle de la grille d’honneur du château, de l’antichambre de l’œil-de-bœuf, du parterre du Midi et la création d’un parterre éphémère avec de petits chevaux au Grand Trianon », souligne Louis-Samuel Berger, administrateur général. Versailles sera donc fin prêt pour ces ces JO.

« Ça va beaucoup galoper. Personne ne peut maîtriser les chevaux d’Apollon, on verra si les compétiteurs peuvent maîtriser les leurs. »

Par Véronique Beaugrand