L'antichambre de l'Œil-de-Bœuf au château de Versailles Château de Versailles / T. Garnier HISTOIRE ROYALE
Voulue par Louis XIV dans son grand appartement du château de Versailles, l’antichambre de l’Œil-de-Bœuf au précieux décor fait l’objet, durant un an, d’une restauration. Celle-ci a débuté en février.
C’est l’une des dernières réalisations architecturales de Louis XIV dans son cher château de Versailles. En 1701 dans le cadre d’un réaménagement d’une partie de son grand appartement, le roi Soleil, alors sexagénaire, fait construire une antichambre à l’emplacement du salon des Bassans -du nom des œuvres du peintre vénitien Jacopo Bassano qui s’y trouvaient- et de son ancienne chambre -remplacée par l’actuelle chambre du Roi. L’architecte Jules Hardouin-Mansart en supervise les travaux avec le concours de Robert de Cotte.
Qui dit antichambre, dit attente. C’est en effet dans cette pièce, située au croisement de la galerie des Glaces, de la nouvelle chambre du Roi et des petits cabinets de la Reine, que vont patienter les personnalités qui ont le privilège d’assister aux petit et grand levers du roi et de pénétrer dans sa chambre selon un cérémonial précis.
Les prémices du style rocaille
Du fait de cet usage et de sa situation, cette antichambre ornée d’un œil-de-bœuf -d’où son nom- reçoit un précieux décor de la part de Jules Hardouin-Mansart. «L’architecte y appliqua certains codes du décor royal à la française, comme les lambris blanc et or, qu’il transcrivit dans un goût nouveau: alors que le style Louis XIV se caractérisa par un décor fastueux et hiératique, celui de l’antichambre de l’Œil-de-Bœuf annonça dès 1701 les prémices du style rocaille qui triompha une trentaine d’années plus tard, sous Louis XV», précise le Château, soulignant qu’il s’agit du dernier exemple dans le palais de cette transition entre les styles Louis XIV et Louis XV
Festons de fleurs et bambins jouant. Détail du décor de l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf Château de Versailles / T. Garnier Préservée sous l’Ancien Régime, relativement épargnée pendant la Révolution, puis lors des réaménagements de Louis-Philippe, l’antichambre connut quelques modestes restaurations dans les années 1920 et 1930, avant une première restauration d’envergure dans les années 1980. Mais au fil des décennies, la pièce s’est dégradée: fissures de la voussure, défaillances structurelles et altérations des lambris, état très variable de la dorure.
D’où cette nouvelle restauration débutée en février dernier, tandis que se déroulent, par ailleurs, celles des peintures qui ornent cette pièce, dont l’insigne «Famille royale dans l’Olympe» de Jean Nocret (à l’origine au château de Saint-Cloud, chez le frère de Louis XIV, et placée là en 1814). En parallèle, sera réalisée une mise en sécurité de l’espace, afin de renforcer la conservation de ses œuvres et la détection incendie, ainsi que la rénovation de l’éclairage et du système de traitement de l’air.
Décrochage pour restauration du tableau «Famille royale dans l’Olympe» de Jean Nocret, figurant Louis XIV sous les traits d'Apollon et situé dans l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf au château de Versailles Château de Versailles / D. Saulnier
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