03 juin 1794: Louis Desrousseaux- Victime de la Révolution française

Louis Desrousseaux, guillotiné à Paris le 3 juin

(Louis Georges Desrousseaux)

Négociant, fabricant de drap, manufacturier royal, maire de Sedan (1791-1792)

Né le 21 avril 1752 à Sedan (Ardennes)
Baptisé le 21 avril 1752 à Sedan (Ardennes)
Exécuté le 15 prairial an II (3 juin 1794) place de la Concorde à Paris à l'âge de 42 ans

Parents

Philippe Noël Desrousseaux 1718-1783
Anne Pailla 1722-1794


Marié le 12 décembre 1775 à Charleville (Notre-Dame et Saint-Rémy) (Ardennes) avec Jeanne Matis 1754-1821 (témoins: Philippe Noël Desrousseaux 1718-1783, Charles François Matis 1724-1786)

dont
Philippe 1776-1842
Victor 1778-1852
Auguste 1779
Sophie 1783-1798
Henriette 1785-1869
Adrien 1787-1810
Alphonse 1789-1849
Louise 1791-1862
Virginie 1794-1823


Filleul: Adrien Cochelet 1788-1858


"Desrousseaux Louis Georges, maire, domicilié à Sedan, département des Ardennes, condamné à mort comme conspirateur le 15 prairial an II, par le tribunal révolutionnaire de Paris."

Guillotiné avec tout son conseil municipal

Il reprend l'activité manufacturière de son père. Notable de la ville de Sedan, il bénéficie par son ascendance de liens avec de grandes familles catholiques et protestantes de la Cité. Il a également une image de modéré. Il se lance dans la politique locale et succède comme maire de Sedan à Baudin lorsque celui-ci est élu député. Mais le climat politique s'alourdit et se radicalise. Louis XVI vient d'être arrêté à Varennes. En octobre 1791, l'Armée du Nord, forte de 23 000 hommes et commandée par le général La Fayette s'installe en pays sedanais. Louis Georges Desrousseaux, en tant que maire, est en contact journalier avec le général.

Le 10 août 1792, une foule d'émeutiers parisiens s'empare des Tuileries. La famille royale est enfermée au Temple. Les pouvoirs du Roi sont suspendus. Trois représentants parisiens sont envoyés à Sedan, pour s'assurer de la fidélité de l'Armée du Nord. La Fayette se met en tête de sauver la monarchie constitutionnelle et fait probablement confidence de ses projets à Louis Georges Desrousseaux.

Le 13 août, alors que la nouvelle de l'insurrection parisienne parvient à peine à Sedan, La Fayette requiert de la municipalité l'arrestation des commissaires parisiens.

Le 14 août, la municipalité, malgré les conseils de prudence de Phillipoteaux à Desrousseaux, se lance dans l'aventure au coté de La Fayette et fait arrêter les commissaires.

Le 15 août, La Fayette veut faire prêter serment de fidélité à la monarchie constitutionnelle à ses troupes lors d'une grande revue en la prairie de Sedan, mais s'aperçoit vite que la troupe ne le suivra pas.

Le 17 août, l'assemblée législative, apprenant les événements de Sedan et l'arrestation des commissaires, decrète la mise hors la loi de La Fayette, l'arrestation des 14 administrateurs départementaux des Ardennes et celle du maire Desrousseaux et du procureur de la ville. Trois députés sont envoyés à nouveau sur Sedan dont Baudin.

Le 19 août, La Fayette s'enfuit à Bouillon. Desrousseaux part en Hollande "en voyage d'affaire".

Le 20 août, un message de Baudin, arrivé à Reims, prévient officieusement la municipalité de Sedan de son arrivée et des dangers qu'elle court pour avoir appuyée La Fayette. La municipalité libère les commissaires qui indiquent aux députés que "nous croyons attester que les officiers municipaux ont été trompés en proportion de leur patriotisme [..] Nous le répétons, ce ne sont pas eux qui sont coupables". Tout s'apaise d'autant que l'heure est au rassemblement face aux menaces étrangères.

Le 28 août, le général Dumouriez arrive à Sedan pour prendre la tête des forces armées.

Le 20 septembre, il repousse les prussiens à Valmy. Desrousseaux, accusé d'émigration, est acquitté mais devient inéligible. Il revient à Sedan. En octobre 1792, une nouvelle municipalité est élue. La période de la Terreur commence. En juin 1793, les jacobins amis de Robespierre triomphent à Paris. En octobre 1793, Vassant devient maire de Sedan à l'occasion de nouvelles élections municipales. La haute bourgeoisie de Sedan, et en particulier tous les manufacturiers, sont dépossédés du pouvoir local, et subissent tracasseries et réquisitions. Les "biens nationaux" sont vendues, l'abbaye d'Orval est pillée puis brûlée, l'église protestante de Sedan est elle-même interdite comme sous la royauté...

Desrousseaux est de nouveau arrêté puis renvoyé chez lui. Mais Vassant juge désormais temps de réveiller l'affaire des commissaires de 1792. Fin avril 1794, tous les anciens officiers municipaux encore présents à Sedan et non décédés, soit 26 sur 32, sont arrêtés et envoyés sur Paris (la guillotine ne fonctionne pas à Sedan). Ils sont écroués à la Conciergerie par Fouquier-Tinville.

Le 3 juin 1794, ils comparaissent devant le tribunal révolutionnaire au Palais de Justice de Paris et sont condamnés à la peine de mort. Ils sont exécutés le jour même place de la Révolution (place de la Concorde).