Vendredi 10 août 1792
château des Tuileries
4 HEURES
Louis XVI, qui s’était retiré pour prendre quelque repos, reparaît dans son cabinet.
Il s’était couché tout habiller, et se levait.
Il était d’un côté tout dépoudré et avait la figure aplatie, ce qui contrastait avec l’autre côté avec la poudre et ses cheveux bouclés.
Il porte un habit violet, un chapeau avec un plumet sous le bras et l’épée au côté.
Il avait les yeux gonflés et rougis des larmes versées.
Dans le même temps, dans la Galerie de Diane où sont réunis beaucoup de gentilshommes, le comte d’Hervilly crie brusquement à un huissier « Huissier, ouvrez à la Noblesse de France »
Cette harangue est du plus mauvais effet sur les gardes suisses et sur les gardes nationaux qui pensent à un retour « des chevaliers du poignard »
Le maréchal de Mailly les mène jusqu’au Roi et lui dit « Sire, votre fidèle noblesse est accourue pour rétablir Votre Majesté sur le Trône de ses ancêtres.
Le temps étant magnifique, Mme Elisabeth dit à Marie Antoinette « Ma sœur, venez donc voir l’aurore »; elles assistent toutes deux au lever du soleil.
Le baron de Vioménil émit le projet que le Roi et la Reine devaient monter en voiture du côté du jardin, et que les gentilshommes les accompagnent jusqu’à Rambouillet.
Il pensait les sauver.
Les gardes suisses et nationaux resteraient au château pour protéger le départ du Roi.
Le projet fut admis par les présents. Le comte d’Haussonville va le présenter au Roi, ayant les entrées en tant que Grand Louvetier de France; il revient vers les gentilshommes, d’un air triste, et annonce que le Roi ne veut pas partir.