Vendredi 10 août 1792
M. d’Allonville, sous-gouverneur de feu M. le Dauphin Louis Joseph, croit pouvoir se retirer dans le logement de l’abbé d’Avaux.
Il est tué sur la terrasse du Dauphin.
Lors d’une charge vers la terrasse des Feuillants, le baron de Vioménil est blessé à la cuisse par une balle.
Ne pouvant plus se soutenir, ses hommes font un brancard avec leurs fusils, et le sortent par l’escalier de l’Orangerie.
Ils sont accueillis par M. Pisani, ambassadeur de la République de Venise, dont la résidence est au coin de la rue Saint-Florentin (plus tard cet hôtel sera occupé par Charles Maurice de Talleyrand, et existe toujours).
Il les cache sous la terrasse.
La foule veut entrer, mais l’ambassadeur, sortant seul, leur dit qu’étant ambassadeur, son hôtel était inviolable, et que le forcer était manquer aux droits des Nations.
Sa fermeté en imposa, la foule se retira et on ferma la porte de l’Hôtel.
Ils arriveront à s’échapper sous différents déguisements.
Le comte de Montmorin, ancien ministre des affaires étrangères, sort, de chez lui, avec sa femme et ses enfants, dans l’idée de traverser la seine.
Mais au bruit de la canonnade, il entre chez Mme de Nesle, rue de Grenelle Saint-Germain.
Il y reste toute la journée.
Dans la matinée, le comte de Paroy mène, dans le jardin, avec quelques suisses, plusieurs charges.
Voyant la situation n’était plus favorable, il ordonna aux suisses de regagner leur caserne.
Etant vêtu d’un habit noir, poussiéreux, et après avoir retiré plusieurs effets sur son habit, il réussit à s’échapper en passant par la place Vendôme où il vit que la statue de Louis XIV avait été renversée et se rendit chez son père, rue des Moulins.
Le capitaine Bonaparte est à Paris.
Il courre chez Fauvelet, le frère de Bourrienne qui est à Stuttgart, nommé par Louis XVI, comme secrétaire de la légation. M. Fauvelet tient un magasin de meubles, place du Carrousel.
De-là, le capitaine Bonaparte voit l’assaut et l’envahissement du château des Tuileries.
A la suite de cette journée, il retourne en Corse.
M. de Septeuil, trésorier général de la Liste civile, arrive à s’échapper.
M. de Laporte, intendant de la Liste civile, ne quitte pas son poste afin que son absence ne soit pas un motif contre le Roi.
Plus tard dans la journée, il sera interrogé chez lui puis mandé à l’Assemblée nationale.